Après les soupçons et soucis qu’ils ont transmis au préfet d’Antsiranana en début de semaine, les onze candidats à la mairie d’Antsiranana regroupés en collectif, dénoncent des fraudes et des falsifications qui viseraient à favoriser le candidat du parti HVM
La lettre signée par ces candidats (sans HVM et Viavy Vognono) à la mairie et au conseil municipal rapporte « le traitement de faveur » dont bénéficie le candidat du HVM.
Elle s’insurge aussi contre « le chantage public lors du discours du ministre d’Etat (chargé des projets présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement, NDLR) ». en disant « c’est seulement par l’intermédiaire du gouvernement que le PIC II est accordé ». Le ministre Rivo Rakotovao était alors à Diego Suarez pour pousser le candidat du HVM. Jeudi 30 juillet, c’est une autre découverte qui secoue les candidats ainsi que la députée de Madagascar, Jocelyne Rahelihanta. Alors que cela fait plus de cinq mois qu’il n’y pas de nouvelles cartes d’identité émises par la préfecture, faute d’imprimés, les candidats ont découvert qu’il existe en ville, des imprimés vierges. Le renseignement qui leur est parvenu indique que des cartes d’identité sont réalisées au bureau de l’état-civil de la Commune urbaine d’Antsiranana. Les journalistes ont posé la question au vice-PDS (président de la délégation spéciale) Abdallah M’Chindra qui « remplaçait provisoirement » le directeur de l’état-civil. Le vice PDS a nié et a indiqué que la mairie ne fait pas de carte d’identité. Le huissier de justice qui accompagnait les candidats n’a rien pu constater. Le candidat Anona Noelison avance « c’est déjà étrange qu’il n’y ait pas d’imprimés pour l’élaboration de CIN ». Au mois d’avril, le nombre de dossiers bloqués à la préfecture avoisinait les cinq cent. Au niveau des fokontany, des centaines de cartes d’électeurs n’ont pas été récupérées depuis les dernières élections. Curieusement, en quelques heures, précédant le jour des élections, près de 350 cartes ont été récupérées au fokontany de la SCAMA. Conscients du fait que de simple parole ne suffira pas pour que cesse ces différentes manœuvres, les candidats ont appelé la population d’Antsiranana lors d’une conférence de presse à la vigilance. « Il faut être sur vos gardes et être attentifs car il y a des risques pour que d’autres aillent voter à votre place. Pire, que ce soit la personne que vous n’avez pas choisi qui sera élu » a appuyé Moustane Rabetsialonina, le porte-parole des onze candidats. Les candidats n’ont pas choisi de boycotter les élections ou d’appeler la population à voter nul. « Chaque électeur est capable d’identifier qui sont du même quartier qu’eux. Il faut dénoncer les imposteurs » soutient quant à lui Alphonse Razafindrabe.
■ V.M