Des confusions au niveau des adresses et des bureaux de vote dans le traitement des données, par le logiciel, est l’explication fournie par la CENIT (Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition).
« Il n’y a jamais eu d’élections aussi mal organisées que ces communales de 2015 », le syndicat des administrateurs civils, les membres de la société civile œuvrant dans l’observation électorale et les électeurs eux-mêmes font le même constat
Le jour des élections, les électeurs qui ont voté durant les présidentielles et les législatives ne retrouvent pas leurs noms dans la liste électorale. On ne sait pas quel est le nombre exact d’électeurs omis, mais il est clair que le problème s’est présenté dans d’autres régions de Madagascar et il concerne même les candidats.
Des confusions au niveau des adresses et des bureaux de vote dans le traitement des données, par le logiciel, est l’explication fournie par la CENIT (Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition). « Une confusion au niveau des adresses des électeurs a fait que ce logiciel a changé automatiquement les bureaux de vote en effectuant cette opération » l’Express rapporte les explications du président de la commission. Si la candidate Djaotoly Ghislaine n’a pas voté, Moustane Rabetsialonina s’est rendu au bureau de la CED (Commission Electorale de District) le jour des élections. Un rajout à la liste a été effectué, et il a pu voter.
Jamais une élection n’a suscité autant d’inquiétudes et presque des soulèvements à cause des rumeurs et des suspicions de fraudes. Aucune mesure et aucun texte quant au contrôle et la limitation des moyens financiers utilisés pour la campagne électorale. Si les suspicions ont pris autant d’ampleur, c’est certainement à cause de l’implication de certains membres du gouvernement et des autorités locales à la campagne. Les dispositions de l’article 45 du code électoral sont claires « Toute inauguration officielle est interdite pendant la durée de la campagne électorale. En outre, il est interdit à tout fonctionnaire, non candidat, d’autorité civile ou militaire, à toute autorité politique et à toute autorité religieuse de faire de la propagande en vue de voter pour une option, un candidat ou une liste de candidats sous peine de sanctions pénales et disciplinaire ». Pour l’élection présidentielle, la Transition par le décret n° 2013 - 593 avait contourné cet article en autorisant les autorités politiques à participer à la campagne électorale, mais sans prendre la parole. Dans le cadre des élections communales de 2015, un décret a été adopté avec en annexe la liste des autorités qui peuvent participer à la campagne. Roland Ratsiraka, Rivo Rakotovao et Ulrich Andriantiana étaient à Diego Suarez pour la campagne, le premier, en soutien aux candidats MTS et les seconds, pour appuyer ceux du HVM. De grands renforts qui marquent une fois de plus l’inégalité des chances des candidats.
■ V.M