La maison où habitaient Marinette Razafindrazanabary et Sylvain Thorin est située dans un quartier très isolé
Suite à l’attaque et meurtres de Sylvain Thorin et de Marinette Razafindrazanabary, six individus sont recherchés, mais la section des recherches criminelles n’entend pas communiquer leurs noms ou descriptions, le tout étant couvert par « le secret de l’enquête »
Le Lieutenant Masivelo, de la section de recherches criminelles de la gendarmerie d’Antsiranana affirme que jusqu’au 29 février, il n’y a pas eu d’arrestation. Bien que l’information sur une ou des arrestations ait été communiquée le 18 février par la gendarmerie, il s’avère maintenant que des personnes ont été entendues pour enquête, mais sans que cela conduise à une arrestation. Bien que le gardien du domicile à Ampasira-Betahitry soutienne que Sylvain Thorin avait chaque soir une petite arme à feu sur lui, les gendarmes ne le confirment pas car aucune arme répondant à cette description n’a été trouvée sur place. Une carabine se trouvait sous le lit, mais Sylvain Thorin n’a pas eu le temps de l’utiliser ni de s’en saisir. Deux étuis de balles ont été retrouvés dans la chambre où se trouvaient le corps de l’époux et sa femme alors inconsciente, mais aucune information supplémentaire n’a été donnée par la section des recherches criminelles quant à la nature de l’arme utilisée lors de l’attaque et qui a servi à tuer Sylvain Thorin. « Beaucoup d’armes circulent à cause des différents évènements par lesquels le pays est passé depuis 2002 » avance-t-on à la section de recherches criminelles. La gendarmerie a laissé entendre qu’elle avait des indications sur la nature de l’arme mais a refusé d’en dire plus. D’autres précisions ont été apportées par l’enquête et le gardien. Le Dr Marinette Razafindrazanabary a été mortellement blessée de coups portés à la tête et non par balle et son mari a été tué d’une balle dans le cou et une autre dans le dos. Le commissaire principal de police, directeur provincial de la sécurité publique, en réaction aux critiques, a réfuté l’allégation que « les policiers arrivent toujours en retard ». Il soutient en effet que la nuit de l’attaque, la police n’a reçu aucun appel. « Si parfois, les policiers arrivent en retard, c’est parce qu’ils font d’autres interventions. Dans la nuit de cette attaque, nous avons vérifié, mais nous n’avons pas reçu d’appel » précise-t-il. Pour ce qui est des six individus recherchés, ils ont été repérés quelques semaines précédant l’assaut chez les Thorin empruntant le chemin qui passe devant la maison, par groupe de trois. Leur passage a attiré l’attention car les environs sont très peu fréquentés puisque le domicile est très isolé.
Pour la section de recherches criminelles, l’arrestation d’ex-militaires, l’implication de gendarmes dans l’affaire, l’existence de caméra de surveillance au domicile du couple « ne sont que des rumeurs ». « Jusqu’à maintenant, il n’est pas prouvé que des éléments de la gendarmerie nationale soient mêlés à cette affaire. Mais si l’implication est fondée, nous ferons en sorte que justice soit faite comme cela s’applique à tout malfaiteur » assure le commandant du groupement de la gendarmerie nationale de la DIANA.
Secret de l’enquête, obligation de confidentialité ou autres, les informations ne sont pas faciles à obtenir.
■ V.M