Imprimer
Catégorie : Actualité
Publication :

Le Maire de Diego Suarez - Photo : Philippe Zénone

La HAT a annoncé un programme de sortie de crise qui comprend notamment un référendum pour valider la proposition de nouvelle constitution et des élections municipales.

A moins d’un mois du premier scrutin, Johary Houssen Alibay, Maire actuel de Diego a bien voulu nous recevoir pour nous éclairer sur les modalités et les enjeux de ces scrutins.

Depuis la démission de Marc Ravalomanana en mars 2009, de nombreuses propositions ont été faites pour une sortie consensuelle et inclusive de sortie de crise qui ont toutes échoué, les parties n’arrivant pas à s’entendre. 
La conférence nationale a permis d’aboutir à un programme de sortie de crise. Ce programme comprend dans un premier temps la validation d’un nouvelle constitution instaurant une Quatrième République et des élections municipales, puis dans un deuxième temps l’organisation d’élections législatives et présidentielles ,probablement à la fin de la saison des pluies mais ce calendrier pourrait évoluer.
Nous sommes allés à la rencontre du Maire de Diego pour avoir plus de précisions sur le déroulement de ces élections.

Bonjour Monsieur le Maire, tout d’abord d’avoir bien voulu nous accorder de votre temps pour répondre à nos quelques questions. Pourriez-vous nous apporter quelques précisions sur les élections à venir?
A l’heure actuelle, deux scrutins sont prévus à ma connaissance. Tout d’abord un référendum sur un projet de nouvelle constitution qui aura lieu le 17 novembre et une La période de propagande de 45 jours est déjà entamée. Concernant les municipales, les dossiers de candidature sont à déposer avant le 16 novembre auprès de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) et je me dois comme tous les maires de Madagascar de démissionner à cette date pour être libre de me porter candidat. Mon premier adjoint assurera l’intérim durant cette période. 

Pouvez-vous nous donner un éclairage sur cette nouvelle constitution ?
Selon moi, le principal intérêt de cette nouvelle constitution est de rendre le processus de décentralisation effectif. Principalement au niveau budgétaire, plus de pouvoir de décision sont conférés aux collectivités territoriales.

Vous pensez donc que la décentralisation est une bonne chose pour le pays ?
Oui car je pense que c’est au niveau local que les décisions doivent être prises pour coller au plus près des populations locales.

La décision d’organiser ces élections a été prise tardivement. Pensez-vous avoir suffisamment de temps pour en assurer le bon déroulement ?
Nous avons les choses bien en main. Les panneaux d’affichage ont déjà été installés dans les différentes circonscriptions. Nous avons mis à disposition une estrade place de l’Indépendance pour permettre aux différents partis d’organiser des meetings.

Pensez-vous que la participation sera importante ?
Malheureusement, comme vous pourrez le constater en faisant une analyse des scrutins sur la dernière décennie, vous constaterez un très faible taux de participation qui est un signe à mon sens d’une relative déception des électeurs envers le processus démocratique qui a largement déçu les attentes des électeurs par le passé.
Les observateurs internationaux devront prendre en compte ce fait pour ne pas mésestimer la valeur de l’engagement de la nation que représentera n’en doutons pas la réponse positive apportée à la question référendaire.
Il y a aujourd’hui quatre ministres dans nos murs qui sont venus expliquer le bien fondé et l’intérêt pour la nation de valider cette constitution qui espérons-le sera une base saine pour un nouveau départ pour la nation malgache.


Revenons aux élections municipales, votre réponse à une de nos précédentes questions semble vouloir dire que vous serez candidat à la tête de la Commune Urbaine de Diego Suarez ?
Effectivement j’envisage de me porter candidat. J’ai été élu en 2008 pour un mandat de cinq ans mais les circonstances font que de nombreux projets entrepris restent en suspens et je souhaite effectuer un nouveau mandat afin de mener ces projets à terme.
Actuellement nous sommes en train de réhabiliter plusieurs axes dans la ville de Diego en collaboration avec le FER, Fond d’Entretien Routier pour un montant total de 430 millions d’ariary.
Nous intervenons également au niveau de l’accès à l’eau et l’assainissement par la création et réhabilitation de bornes fontaines et le renouvellement de busesdans plusieurs ruelles. Une partie de ces travaux sont réalisés sur fonds propres de la CUDS comme l’assainissement des ruelles pour un montant de 8,5 millions d’ariary mais nous arrivons à lever d’autres financements avec nos partenaires.
Nos partenariats se sont en effet multipliés durant ces dernières années tant avec des collectivités françaises, ONG qu’avec le secteur privé. Ces partenariats techniques et financiers nous permettent aujourd’hui de mener des projets identifiés comme prioritaires par la CUDS alors que nous n’en aurions pas la capacité seuls.


Les rumeurs vont bon train en ville sur le nombre de candidats pour ces élections. Des candidatures officielles ont-elles été déposées ou pressentez-vous des candidats ?
Une dizaine de personnes auraient l’intention de se présenter mais il s’agit bien là de rumeurs. Aucune candidature ne nous est parvenue à ce jour.
Parmi les noms qui circulent : Marcel, du BCPI – Marcellin, adjoint au Maire – Nourdine, Président du Conseil Régional - Lamba Marcellin, chef fokontanyAmbalakaza – Ayoub, DASC à la CUDS - Edmond Tina (TGV) - Boguy de la Chambre de Commerce (indépendant) - Saïd Mzé, Président de la Chambre de Commerce (Parti vert) ou encore Roland Sylvain.


Puisque vous êtes à nouveau candidat, pouvez-vous nous présenter votre programme ? Quel message souhaitez-vous adresser à vos électeurs ?
Je suis avant tout un technicien et non un politicien comme certains se plaisent à dire. La ville de Diego a besoin d’un technicien pour porter et mener l’ensemble de nos projets.
Je pense réellement avoir apporté un plus par rapport à mes prédécesseurs malgré la courte durée de mon mandat. Voilà trente ans qu’il n’y avait plus eu de pompiers, de corbillards et d’ambulances à Diego Suarez. Ces avancées ont été rendues possibles grâce aux relations personnelles que j’ai nouées avec nos partenaires techniques et financiers durant mon mandat. Tout ce travail serait perdu si je n’étais pas réélu.


Propos recueillis par A.M. et K-C N.