Des barrages humains et de véhicules de l’EMMOREG ont été érigés sur la rue menant au village des jeux d’Ankorondrano empêchant ainsi les manifestants d’emprunter la voie publique
Les journalistes et personnel de médias, citoyens et des membres de la société civile n’abandonnent pas et poursuivent leur lutte contre l’adoption du code de la communication. Les appuis, nationaux et internationaux, par la dénonciation contre ce code qui met en danger la liberté fondamentale de tout individu sont de plus en plus fréquents
Entre manifestations dans la rue (à Antananarivo et à Mahajanga notamment) et dénonciations dans les médias, les contestataires ne sont pas à court d’idée. Le 12 juillet, un enterrement de la liberté d’expression a été organisé. Une marche silencieuse était prévue se faire d’Ankorondrano jusqu’à Analakely, à la stèle de l’ordre des journalistes de Madagascar, où les funérailles devaient avoir lieu. Cependant, des barrages humains et de véhicules de l’EMMOREG ont été érigés sur la rue menant au village des jeux d’Ankorondrano empêchant ainsi les manifestants d’emprunter la voie publique. Malgré différentes négociations et rappel de ce qui a été convenu quelques jours plus tôt avec les forces de l’ordre, selon lequel leurs éléments vont encadrer le fil que formeront les manifestants qui vont se rendre pacifiquement à Analakely, la marche et les funérailles n’ont pas eu lieu. En début d’après-midi, Fetra Rakotondrasoa, un des initiateurs de la manifestation a déclaré la fin de la manifestation pour ce 12 juillet car l’objectif n’est pas d’affronter les forces de l’ordre. Les manifestants se sont pliés à cette décision bien que la plupart s’est déjà apprêtée à la cérémonie en s’habillant en noir ou en blanc, pour le deuil. Vers 13h30mn, un groupe d’individus a réussi à se rendre à Soarano, à quelques mètres de la stèle. Les éléments de l’EMMOREG les ont dispersés à coup de lacrymogène. Ce qui a eu pour conséquence la fermeture des magasins qui se trouvaient à proximité et la coupure de la circulation dans les environs de la gare Soarano puisque le périmètre environnant la stèle a été bouclé. Le même jour, une lettre ouverte a été adressée à l’APF (Assemblée Parlementaire de la Francophonie) dont les membres avaient une session à Madagascar (dans la Capitale) du 8 au 12 juillet. Cette lettre dénonce « une loi qui, en violant ouvertement l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme (selon lequel tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression), constitue un grand bond en arrière pour la démocratie à Madagascar ».
Depuis, les journalistes et participants aux différentes manifestations se réunissent régulièrement afin de peaufiner d’autres mouvements. Le silence de ces derniers jours ne signifie donc pas que la cause et la lutte ont été abandonnées, mais il est clair que de nouvelles démarches sont à adopter
■ V.M