Les mesures prises par le pays en matière de lutte contre l’exploitation illicite et le commerce illégal de bois précieux ont été estimées insuffisantes par le secrétariat de la CITES ou Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction
Est publié sur le site internet de la Convention, un communiqué : « le Secrétariat propose que le Comité permanent recommande aux États parties de suspendre tout commerce d’espèces inscrites sur les annexes de la CITES en provenance de Madagascar ». Le secrétariat, insatisfait du rapport qu’a soumis Madagascar en juillet 2016 recommande que soit suspendu le commerce international des espèces inscrites dans les annexes I, II et III de cette convention, jusqu’à ce que le pays remplisse toutes les conditions. Le comité permanent de la CITES prendra une décision sur cette recommandation lors de sa réunion au mois de septembre de cette année. Si elle est adoptée, cette sanction cinglante sera appliquée jusqu’en décembre 2017. Après cette période, pour que la sanction soit levée, Madagascar aura à prouver dans son rapport que la lutte contre les trafics illicites a évolué et porté ses fruits. Ce rapport concerne la mise en œuvre de la convention sur le bois de rose, d’ébène et le palissandre. Le secrétariat de la CITES reproche à la Grande île « un déséquilibre flagrant » entre la répression au sein même du pays (insuffisante) et une insistance particulière dans la négociation du retour des stocks de bois précieux saisis à l’étranger. Sur les 203 infractions entre 2007 et 2016 que rapporte le document malagasy soumis à la CITES, 36 dossiers concernent les bois de rose et d’ébène. Sur ces 203 infractions, neuf seulement ont abouti à une condamnation. Aucun aboutissement, par ailleurs sur les poursuites touchant des exploitations forestières illégales et des commerces illicites de Dalbergia et de Diospyros (inscrits en annexe II de la CITES). Les autorités malagasy auront donc à déployer des efforts en matière d’arrestations, d’enquêtes et de poursuites des trafiquants.Madagascar est aussi face à la nécessité de procéder à l’inventaire et l’audit d’au moins le tiers du stock des bois précieux, qu’ils aient fait l’objet de saisis ou acquis légalement. Le secrétariat de la CITES mentionne dans son communiqué que le rapport transmis par la Grande île ne fait état que de l’inventaire et du marquage des bois précieux saisis, soit 10 % des stocks déclarés. 90 % devraient être inventoriés, marqués et audités « avant d’être intégrés dans le plan d’utilisation à soumettre au Comité permanent » comme l’indique le secrétariat de la CITES. Cette grande quantité non inventoriée, marquée et non auditée sont des rondins de Dalbergia et de Diospyros, au nombre de 274 111, déclarés par les opérateurs. Le commerce de plus de 1000 espèces de Madagascar inscrites dans les annexes de la CITES sera touché par cette sanction si elle est validée par le comité permanent et appliquée. Les espèces inscrites (inscription sur demande du gouvernement du pays où se trouve ces espèces) dans l’annexe I de la CITES sont interdites de commercialisation. Leur commerce n’est autorisé qu’à titre exceptionnel. Celles qui sont en annexe II peuvent faire l’objet de commerce international, mais contrôlé pour éviter leur extinction. En annexe III, les espèces peuvent faire l’objet de commerce, mais sur présentation des permis ou certificats appropriés. D’autres parties à la Convention s’impliquent (sur demande du pays concerné) pour la protection des espèces, prévenir et empêcher les exploitations illicites
■ V.M