« J’ai été élu par la majorité de la population de Diego Suarez, je suis donc le maire de toute la ville et non pas seulement des partisans du MAPAR »
La commission d’enquête du conseil municipal qui s’en remet au Conseil d’Etat, insatisfaite de la décision du tribunal administratif sur son conflit avec le maire d’Antsiranana, le maire qui nie son rapprochement du HVM, les projets avec l’AFD et PIC II qui sont en cours ; le maire Djavojozara Jean Luc Désiré relate la situation actuelle de la Commune Urbaine d’Antsiranana et comment il voit l’avenir sachant que des tensions subsistent entre l’exécutif et le conseil municipal.
La Tribune de Diego (LTdD) : Où en est votre situation actuelle au sein de la Commune Urbaine de Diego Suarez ?
Djavojozara Jean Luc Désiré : Quand le conseil municipal a voté pour ma suspension, c’est le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation qui a signé ma suspension. Or, j’ai déjà déposé deux requêtes auprès du tribunal administratif qui annulent toute procédure de suspension. Le ministre de l’intérieur et de la décentralisation n’a pas eu connaissance de ces requêtes, alors je les lui ai remis en main propre. Après que le tribunal administratif ait tranché en faveur de l’exécutif de la commune, la décision sur papier contenant le jugement est sorti. Sur ce, le ministère est revenu sur sa décision et m’a réintégré pour que je reprenne mes fonctions au sein de la commune. Toutefois, le président du comité d’enquête a déposé la décision du Tribunal administratif auprès du Conseil d’État. Nous verrons bien ce qui va se passer après…
LTdD : Vous sentez-vous freiné dans vos projets et actions en raison de ces tensions ?
Djavojozara Jean Luc Désiré : Je ne me sens pas freiné dans mes projets et actions, il n’y a plus de tension entre l’exécutif et le conseil municipal par le simple fait que cela fait plusieurs semaines qu’ils ne sont pas venus dans les locaux de la commune.
LTdD : Une rumeur prétend que vous n’êtes plus MAPAR ? Que pour garder votre place vous vous êtes rapproché du HVM ? Est-ce vrai ?
Djavojozara Jean Luc Désiré : J’affirme que je suis MAPAR, Miaraka Amin’ny Président Andry Rajoelina (avec le Président Andry Rajoelina). J’insiste sur les mots « avec le Président Andry Rajoelina » puisque je suis avec lui et tant pis pour ceux qui ne veulent pas être avec moi. Je suis MAPAR puisque MAPAR ce n’est pas un parti politique, c’est un groupement politique et le parti politique dont je suis est membre du MAPAR comme les partis politiques AMI ou bien Mpiara-dia ou encore Virapin Groupe. Je suis MAPAR mais je ne porte pas de cravate orange au sein de la commune urbaine. La raison en est simple, j’ai été élu par la majorité de la population de Diego Suarez, je suis donc le maire de toute la ville et non pas seulement des partisans du MAPAR. Concernant le fait que je me suis rapproché du HVM, je le nie. Je travaille avec ce parti puisqu’il est à présent au pouvoir. Puisque je suis le responsable ici, je dois travailler avec le parti au pouvoir puisque c’est le reflet de la démocratie. Je suis contre le coup d’Etat. Ce que je veux c’est de contribuer au développement de Madagascar et particulièrement de la ville de Diego Suarez.
LTdD : Qu’en est-il des projets élaborés par la commune ?
Djavojozara Jean Luc Désiré : Dans la salle de mariage de la commune urbaine, sont en construction les guichets uniques pour la perception des impôts et taxes ainsi que tout ce qui concerne l’état civil. Ces infrastructures sont inscrites dans le projet PIC II (Pôles Intégrés de Croissance) dans le but de mettre en place un système « front off », c’est-à-dire que ces nouveaux guichets permettront l’amélioration du service et que tout ce qui est en rapport avec les domaines cités plus haut doivent être réglés au rez de chaussée. Elles ont été construites dans le but d’une refonte de la fiscalité dans la commune de Diego Suarez. Et en parlant du PIC II, les travaux de réhabilitation des routes sont en cours et devraient prendre fin au mois d’octobre. Au premier étage de l’hôtel de ville, la construction de deux bureaux a commencé, il y a quelques jours. Ces bureaux seront consacrés aux services de solde et de pension. La commune va d’ailleurs payer la pension de retraite de tous les anciens employés qui ne l’ont pas reçu depuis longtemps. Ces personnes ont droit à leur retraite. Auparavant, c’était comme s’ils étaient renvoyés et non partis à la retraite.
Concernant le projet de la commune urbaine en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), tout est déjà au point et les travaux commenceront au début du second trimestre de 2017. Je me suis absenté de la ville pendant ce week-end pour aller à Mahajanga rencontrer un cercle d’opérateurs économiques mahorais et métropolitains. Cette rencontre était axée sur l’investissement pour le développement social que ces opérateurs voudraient faire dans la ville de Diego Suarez. Tout s’est bien passé et il ne me reste que les procédures administratives à terminer.
LTdD : Pouvez-vous nous parler de la visite d’une délégation chinoise dans la partie nord de l’île il y a plusieurs semaines de cela ?
Djavojozara Jean Luc Désiré : En effet, une délégation chinoise est venue dans la ville de Diego Suarez. Cette délégation veut créer une Zone Economique Spéciale (ZES) dans cette partie de l’île. Certes, c’est un projet du vice-président de l’Assemblée nationale. Mais pour lui, cela se focalisait seulement sur Andrakaka, alors que les Chinois veulent investir dans la localité d’Andrakaka, mais également dans la ville de Diego Suarez. Nous verrons bien la suite. Mais comme je le dis, l’objectif c’est le développement de la ville de Diego Suarez.
■ Raitra