Le 16ème sommet de la Francophonie a réunis 44 chefs d’Etat à Antananarivo les 26 et 27 novembre 2016
Madagascar a été l’hôte du sommet de la francophonie avec plus de 80 pays représentés, une dizaine de Chefs d’ Etat et de gouvernement reçus au pays, un honneur pour le pays, mais surtout l’occasion de nouer des accords avec les décideurs présents
Pour Madagascar, des coopérations économiques en perspective
Des négociations ont eu lieu dans le but de créer des échanges économiques. Les représentants des pays membres de cette organisation internationale ont constaté par eux-mêmes que des coopérations peuvent être conclues, ou sont à établir. Se réunir pour déterminer ce que seront les objectifs de l’organisation dans les années à venir, mais connaitre le pays hôte pour définir les opportunités. Le Maroc et Madagascar ont signé une vingtaine d’accords qui portent, entre autres, sur la valorisation et la sauvegarde du canal des Pangalanes, la coopération dans le domaine agricole, l’exploitation minière et de l’enrichissement des minerais, l’établissement de consultations politiques, la fonction publique et la modernisation de l’administration, la jeunesse et les sports, les énergies renouvelables, la formation professionnelle…
Avec le Viêt-Nam, Madagascar a signé un mémorandum sur le commerce du riz, le Président malagasy a échangé avec le premier ministre d’une coopération bilatérale dans le cadre de la Francophonie. Au village de la francophonie, les jeunes entrepreneurs ont exposé leurs produits. Des chèques ont été remis aux bénéficiaires des financements du programme de Promotion de l’entreprenariat des jeunes. L’entreprenariat des jeunes revêt un aspect particulier qui mérite le soutien, cette forme «ne reproduit pas nécessairement l’entreprenariat au sens où nous le concevons aujourd’hui. Ce n’est d’ailleurs pas exclusivement l’entreprenariat économique. C’est l’idée même de ne pas laisser les choses en état et de pouvoir prendre son sort en main et d’engendrer pour les autres de la valeur ajoutée » explique Rudy Demotte, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dix jeunes malagasy ont obtenu un financement allant jusqu’à plus de 6 millions d’ariary.
La Secrétaire Générale de la Francophonie, Michaëlle Jean affirme que « l’OIF a pour ambition de contribuer à la promotion d’une croissance inclusive et d’une transformation structurelle créatrices d’emplois pérennes au sein de l’espace francophone ». D’où son accord pour le parrainage du salon de l’industrie de Madagascar (SIM 2016) « persuadée de l’attractivité des industries malgaches, je suis convaincue qu’à l’occasion de ces rencontres, de nombreuses opportunités de coopération pourront voir le jour avec les pays présents au sommet de la francophonie » dit-elle. Le salon de l’industrie a été cette année organisé du 24 au 27 novembre, donc parallèlement à la tenue du sommet de la francophonie. Le magazine Info event rapporte le souhait du président du syndicat des industries de Madagascar, Freddy Rajaonera « que notre dynamisme, notre volonté d’avancer, notre persévérance, notre solidarité et notre vision de modernité et d’expansion soient les points les plus marquant de ce salon ».
Croissance partagée, développement durable et responsable
Par la déclaration d’Antananarivo, les Chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Antananarivo lors de ce sommet ont exprimé leur détermination « à œuvrer pour une croissance partagée, un développement durable et responsable, et l’établissement de relations économiques plus justes et plus solidaires, en renforçant notre concertation et notre influence au sein des instances internationales ». Les convictions, réaffirmations, constations et engagements ont été transcrits dans cette déclaration de 64 articles portant sur le changement climatique, le développement durable et inclusif, la migration, la jeunesse, la mobilisation de la société civile, l’innovation, le numérique…
A l’ouverture du sommet, le Président de la République malagasy a rappelé que pour la Francophonie, ces manifestations qui se déroulent à Antananarivo sont un retour aux sources. Lors de la conférence des Chefs d’Etat de l’Organisation Commune Africaine et Malgache (OCAM) réunie à Antananarivo en juin 1966, Léopold Sédar Senghor a proposé pour la première fois la constitution d’une communauté francophone. En 2005, Madagascar a reçu la conférence ministérielle de la francophonie qui a révisé la Charte de la Francophonie, pour rationaliser les structures de la communauté, rénover les modes de fonctionnement et ouvrir une nouvelle ère à la Francophonie. Hery Rajaonarimampianina déclare « Antananarivo a ainsi été le théâtre de moments importants, décisifs, dans l’approfondissement de l’idéal francophone ». Par ce 16ème sommet de la Francophonie, la solidarité économique est mise en avant. Le thème étant « croissance partagée et développement responsable : les conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone », à l’heure actuelle, la croissance n’est pas partagée et l’OIF entend œuvrer pour que personne ne soit à l’écart des chemins de la mondialisation.
La Francophonie compte actuellement 58 membres et 26 observateurs. La Nouvelle Calédonie, la Corée du sud, l’Argentine, l’Ontario sont les nouveaux membres. Le premier est membre associé et les trois autres pays sont observateurs.
■V.M