Suivant la délibération du conseil municipale numéro 035/16/4/DS/CM du 21 décembre 2016, le droit de licence pour les taxi-villes sera désormais de 100 000 Ariary, les frais de dossier à 25 000 Ar. Le droit de parking qui va toujours avec la licence, quant à lui, n’a pas changé et reste 15 000 Ariary. Au total cela fait 140 000 Ariary pour avoir une licence chaque année.
Depuis le lundi 13 février les taxis-moto et des taxis-ville de Diego Suarez qui sont affiliés aux coopératives de transports urbains affichent leur refus de l’arrêté communal qui prévoit une hausse de 280% sur les frais d’obtention de la licence d’exploitation. Ce lundi 20 février, ils ont décidé de ne pas travailler et de manifester leur mécontentement devant l’hôtel de ville pendant toute la matinée et pendant celle de mercredi
Une hausse pour le bien de la ville
Le maire de la ville, Djaovodzara Jean Luc Désiré a expliqué que ce montant a été établi pour établir une équité entre les gains quotidiens des chauffeurs de bajajs et ceux des commerçants les marchés de la ville. Ces derniers paient des tickets allant de 400 à 600 voire même 950 Ariary pour ceux qui utilisent les trottoirs, avec un gain quotidien de 5 000 à 15 000 Ariary par jour. Alors que les chauffeurs doivent verser 30 000 Ariary par jour au propriétaire du véhicule. Comme tous impôts et redevances qui entrent dans les caisses de la commune, les frais d’obtention et de renouvellement des licences d’exploitations vont servir à la réhabilitation des infrastructures dont les routes de la ville, selon les responsables de la mairie. Suivant la délibération du conseil municipale numéro 035/16/4/DS/CM du 21 décembre 2016, le droit de licence pour les taxi-villes sera désormais de 100 000 Ariary, les frais de dossier à 25 000 Ar. Le droit de parking qui va toujours avec la licence, quant à lui, n’a pas changé et reste 15 000 Ariary. Au total cela fait 140 000 Ariary pour avoir une licence chaque année. Cette délibération a ensuite été envoyée à la préfecture qui a sortie une fiche de contrôle de légalité approuvant ces tarifs et les jugeant conformes à la loi. Après cela, la commune urbaine de Diego Suarez a sortie un arrêté d’application, le 25 janvier, qui fixe désormais les frais d’obtention et de renouvellement de licence d’exploitation à 140 000 Ariary. Jusqu’à ce mardi 14 février, sur les 1 000 véhicules enregistrés, seulement une quinzaine de propriétaire de bajajs et de taxis-ville ont payé pour cette licence et ont déposé leur dossier. Or, d’après un communiqué diffusé par la commune urbaine de Diego Suarez, la date limite de dépôt de dossier est à la fin de ce mois de février. Pour ceux qui n’ont pas déposé leur dossier jusqu’à cette date leur licence leur sera retirée. Mais pour les autres, la commune urbaine envisage quand même de reporter la date finale des payements et de complément des dossiers, mais cela reste encore à voir. Après la grève de ce lundi 20 février, les présidents des coopératives de transports de la ville ainsi que des représentants des chauffeurs et des propriétaires ont tenu une réunion avec les autorités locales de la ville afin de trouver une solution à ce problème. Un compromis a pu être trouvé, les taxis vont arrêter la grève et continuer à travailler et le préfet convoquera une réunion extraordinaire en table ronde avec le conseil municipal et l’exécutif de la commune, la préfecture et les chauffeurs, propriétaires de taxis et bajajs ainsi que les présidents des coopératives de transports de la ville.
« Nous acceptons la hausse mais pas une hausse démesurée »
Mais les chauffeurs ne sont pas de cet avis, ils pensent que cette hausse est abusive. Un chauffeur nous explique : « le président de notre coopérative nous a expliqué la hausse qui s’applique désormais sur les frais des licences. Il nous a mobilisé à mettre ces affiches. Le prix des Produits de Première Nécessité (PPN) ne cesse d’augmenter, l’essence également et maintenant c’est au tour des frais de l’obtention de la licence. Nous n’arriverons plus à supporter toutes ces augmentations si cela continue ». Pour Lainjia Omar Hassan, président de la Coopérative des Transporteurs Urbains Professionnels de la ville de Diego Suarez (CTUP DS), « nous ne disons pas que c’est la hausse des frais d’obtention et de renouvellement de la licence pour les taxis-ville qui nous pose problème, mais la hausse abusive. Nous avons affiché une hausse de 280 % sur les pare-brises de nos véhicules mais en fait si on fait bien le compte, entre 140 000 Ariary et 25 000 Ariary qui étaient les frais avant, la hausse dépasse largement les 280 % ». Cette manifestation a continué jusqu’au vendredi 17 février. Le samedi a eu lieu une réunion entre les transporteurs, les présidents des coopératives et les autorités compétentes. Apparemment, les parties prenantes du côté des taxis-ville et des bajajs n’ont pas été satisfaits de cette réunion, d’où la grève de ce lundi 20. Le mercredi 22 février, une autre grève des bajajs a encore eu lieu devant la mairie. Selon Amadou, président de la coopérative des transporteurs urbains, « nous ne sommes pas encore satisfait de la dernière décision de lundi. Si ils veulent vraiment trouver une solution, pourquoi ne pas le faire immédiatement et non attendre qu’une autre réunion en table ronde ait lieu. Même si le délais de payement de la licence a été reporté en fin mars, ce n’est pas une solution tant que la somme à payer n’a pas baissé ». Après cette grève de mercredi, des bajajs ont augmenté les frais de transports à 1 000 Ariary tandis que d’autres sont resté à 5 00 Ariary.
■ Raitra