Une réunion des commandants d’unité du groupement de la gendarmerie nationale de la DIANA a eu lieu pendant trois jours, du mardi 4 au jeudi 6 avril au sein de la salle de réunion de la gendarmerie à Tranobozaka. L’objectif de la réunion était de transmettre des directives à tous les chefs de groupement de la DIANA, mais également de débattre sur les solutions à apporter aux questions de sécurité
La population fait justice elle même faute de confiance dans les autorités
Selon le lieutenant-colonel Mihajary Idris Eric, commandant du groupement de la gendarmerie nationale de la DIANA, quatre actes de vindictes populaires ont pu être stoppés dans la région DIANA pendant cette année, un dans le district de Nosy Be, le 4 mars ; un dans le district d’Ambanja, le 16 mars ; un à Anivorano Nord, le 25 mars et un autre à Antanamitarana le 31 mars suite à un vol de bœufs. Mais même si la gendarmerie a réussi à empêcher ces actes, d’autres ont eu lieu comme le dans le district d’Andapa en mars dernier (voir encadré). Selon le commandant de la CIRconscription de la Gendarmerie Nationale (CIRGN) de la province d’Antsiranana, le colonel Boto Lucien Maurice, appuyé par le préfet de région, Banoma Arsène, « les vindictes populaires sont causées en premier lieu par l’inexistence de la confiance de la population envers le gouvernement, les forces de l’ordre et la justice ». Le préfet de région a quant à lui ajouté que « il y a certains politiciens qui profitent d’une situation et la transforme ensuite en vindicte populaire. Les vindictes populaires ne doivent pas être dans l’esprit de la population mais ce sont ces politiciens qui perturbent l’ordre public et entraînent la population à se livrer à ces vindictes populaires ». Pour remédier à ce fait, la gendarmerie nationale dans le groupement de la DIANA prévoit d’effectuer des sensibilisations et des descentes pour informer et sensibiliser la population sur les méfaits de ce genre d’actes. Le commandant de la CIRGN a déclaré que « il est possible de donner notre parole que les criminels et les malfaiteurs que nous arrêtons seront tous amenés devant la justice ». Pour ce faire, il faut qu’il y ait une collaboration entre la gendarmerie nationale, la justice et les instances publiques à partir de l’enquête, du déferrement et du procès, jusqu’à l’incarcération si il y a lieu ou le respect du jugement de la justice. « Le groupement de la gendarmerie nationale de la DIANA prendra ses responsabilités et arrêtera les auteurs des actes de vindictes populaires qu’ils soient de simples citoyens ou des politiciens » a affirmé le lieutenant colonel Mihajary Idris Eric. Toujours dans le cadre de la lutte contre les vindictes populaires, la gendarmerie nationale renforcera sa coopération avec les élus et les responsables de l’Etat de la région ainsi qu’avec les autres forces afin d’assurer la sensibilisation et le partage d’information sur les méfaits de ces actes.
Les autres axes d’actions de la gendarmerie nationale
Suite à cette réunion, il a été décidé que pour instaurer la sécurité dans les grandes villes et pour lutter contre le tourisme sexuel, la gendarmerie nationale va responsabiliser les parents des mineurs. Lorsque ces mineurs feront des actes non conformes à la loi, les parents feront désormais partie de l’enquête puisqu’ils sont les premiers responsables de leurs enfants. Le contrôle sur les flux d’étranger sur la terre ferme et dans les ports seront plus rigoureux. Et la collaboration avec la police nationale sera renforcée. Dans les zones rurales, ce sont les vols de bœufs par des dahalo qui préoccupent le plus les gendarmes. Pour y faire face, il aura lieu une collaboration avec les responsables locaux comme les maires, les notables et les représentants de l’Etat. Le contrôle des flux migratoires sera regardé de prés puisque sans cela les vols de bœufs seront toujours d’actualité. Faute du nombre d’éléments disponibles dans la gendarmerie, une coopération avec les forces militaires sera requise lors des opérations d’interventions si besoin est. En ce qui concerne la sécurisation des axes routiers et la lutte contre la corruption, il est ici question de « changement de comportement et de changement de mentalité ». La corruption sur les routes nationales est l’une des causes des défaillances sur l’utilisation des routes. Les gendarmes qui seront encore pris la main dans le sac seront sévèrement punis. Toutes ces directives seront appliquées dès l’arrivée des 33 participants à la réunion dans leurs localités respectives.
■ Raitra