Il s’agit de la troisième déclaration effectuée par les forces de l’ordre depuis le début de la crise politique en avril - Photo d’archive - avril 2018
Les forces de l’ordre ont fait une déclaration officielle portant sur le blocage politique à Madagascar et sur leur rôle ce 31 mai. Elles encouragent l’exécution de la dernière décision de la HCC et si rien n’est fait, elles avancent la possibilité de l’instauration de la situation d’exception à Madagascar qui ne peut pourtant qu'émaner du Président de la République
Le ministre de la Défense malagasy, le général de Corps d’armée Béni Xavier Rasolofonirina a porté la parole des forces de l’ordre ce 31 mai dans l’après-midi. Les forces de l’ordre dont la police nationale, la gendarmerie et la Défense, prônent l’exécution de la décision de la Haute Cour Constitutionnelle datant du 25 mai. Cette décision se porte sur la désignation d’un Premier Ministre de consensus et la formation d’un gouvernement, également de consensus. Ce gouvernement qui, suivant toujours cette décision, arrête avec la CENI, l’organisation des élections durant la période sèche. Les forces de l’ordre appellent à l’exécution de la décision, en respectant les délais ordonnés par la HCC. Le ministre de la Défense a souligné que les conflits générés par les interprétations de chaque article représentent un danger imminent pour le pays et seuls les les ennemis de la Nation en sortiront vainqueurs. Dans le cas où, aucun terrain d’entente n’est trouvé par les deux parties à ce conflit politique, générateur de crise et de blocage de la vie de la Nation, la situation d’exception sera instaurée.
Les forces de l’ordre « ne laisseront pas Madagascar otage de certains groupes de partis […] Nous devons chercher des solutions viables et réalistes pour que cette crise ne perdure pas » a souligné le général Béni Xavier Rasolofonirina. La loi n° 91-011 du 18 juillet 1991 relative aux situations d’exception prévoit dans de tels cas : la situation d’urgence, l’état de nécessité nationale et la loi martiale. La Constitution de Madagascar dispose dans son article 61 que « la décision est prise par le président de la République en Conseil des ministres, après avis des présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et de la Haute Cour Constitutionnelle ».
De par la définition de chaque possibilité qui s’offre au Président de la République dans les situations d’exception, l’instauration de l’état de nécessité demeure la plus probable puisqu’il est le plus adéquat à la situation actuelle « l’état de nécessité nationale peut être proclamé en cas de crise politique, économique ou sociale qui, par son ampleur et sa gravité constitue une menace pour l’avenir de la Nation ou est susceptible d’entraver ou d’empêcher le fonctionnement normal des institutions républicaines », article 20 de la loi 91-011. Sa durée est de trois mois, mais peut être prolongée.
■ V.M