Le Général de Brigade Albert Camille Vital, Premier Ministre était en visite en Diego Suarez à l’occasion de la célébration des 20 ans de l’usine Pêche et Froid Océan Indien. Il était accompagné d’une forte délégation composée de six ministres et de plusieurs représentants des autorités de l’Etat. Rencontre.
Le Premier Ministre Albert Camille Vital était à Diego Suarez du 28 au 30 avril. Il était accompagné de Madame Razafimandimby Irène la Ministre du Commerce, de Mr Pierrot Rajaonarivelo le Ministre d’Etat chargé de l’Economie et de l’Industrie, du Général Herilanto Raveloarison le Ministre de l’Environnement et des Eaux et Forets, de Mr Bary Rafatrolaza le Ministre de l’Elevage, de Mr Jean Jacques Rabenirina le Ministre de l’Education Nationale, et de Mr Raharisaina Hery le Ministre de la Pêche et des Ressources Halieutiques. Autour des cérémonies d’anniversaire des 20 ans de la PFOI, la délégation a par ailleurs procédé à différentes inaugurations et décoré le Général Monibou, citoyen émérite de Diego Suarez de la Grande Croix de 2ème Classe de l’Ordre National. Mr Vital a bien voulu répondre à nos quelques questions durant son séjour.
Vous êtes en visite officielle à Diego Suarez accompagné d’une forte délégation de ministres du gouvernement d’Union Nationale. Pouvez-vous nous expliquer ce qui justifie la venue d’une délégation aussi importante ?
Nous avons été invités par la PFOI depuis un certain moment pour assister à l’anniversaire des vingt ans de l’usine de Diego Suarez. Au départ le Président en personne aurait du venir mais il a été retenu par d’autres obligations. Il m’a donc demandé de le remplacer. Le Ministre de l’Education nationale venait également pour une inauguration au niveau des centres de formation qui concernait son département.
L’importance de cette délégation constitue une belle reconnaissance pour la société PFOI ?
Oui. Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de visiter l’usine mais c’est un des fleurons industriels du nord de Madagascar qui apporte énormément de bienfaits à Diego Suarez et à ses habitants. Plus de 2 000 personnes et principalement des femmes y sont employées. Je les ai vues défiler ce matin pendant le carnaval, c’était vraiment impressionnant et cette manifestation était bien organisée.
Même si l’anniversaire des 20 ans de la PFOI est l’événement majeur de cette fin de semaine, nous pensions assister à la pose de la première pierre du stade Mitabe et du nouvel Hôpital.
Les travaux ont commencé. Cela aurait du avoir lieu en effet mais le Président a du partir hier. Je ne pouvais pas le faire puisque c’était sa promesse. Il tient à venir lui-même pour faire cette annonce et il devrait le faire prochainement.
Ces projets ne sont donc pas compromis ?
Ils vont se faire, dans les normes mais peut être pas avant septembre. Tout ne sera peut-être pas fini mais au moins deux ou trois projets pourront être finalisés comme ceux de Tuléar, Tamatave et Diego Suarez. Mahajanga aussi je crois.
Actuellement, nous sommes focalisés sur l’organisation des élections pour que l’on puisse sortir dans l’immédiat de la crise. Je vous rappelle que nous dirigeons une transition actuellement. J’ai été choisi pour être 1er Ministre le 20 décembre 2009, et tant bien que mal, j’ai dirigé ce gouvernement jusqu’au moment où il fallait suivre la feuille de route. Celle-ci stipulait que le Premier Ministre devait être choisi sur proposition des groupements politiques et que ce Premier ministre de consensus ne devait pas être de la même origine politique que le Président et qu’il n’appartiendrait à aucun parti politique du Président ou autres d’ailleurs. Je ne sais pas si je réponds à tous ces critères mais ce qui est sûr est que je n’appartiens à aucun parti politique et je n’ai jamais appartenu à aucun parti politique. En revanche, j’ai des relations avec les partis politiques, je n’ai pas d’ennemis, pas d’adversaires, je n’ai pas d’ambitions politiques… Je ne me présente à aucune élection. En tant que militaire, mon objectif est d’arriver à la retraite qu’en principe je dois prendre l’année prochaine.
La réalisation de ces projets est donc conditionnée à la tenue d’élections et si nous avons bien compris, un des principaux problèmes serait le financement ?
Oui, effectivement. Nous avons un problème de budget du fait que nous n’avons pas encore obtenu la reconnaissance internationale. Des bailleurs de fonds ont quand même promis de financer mais pas avant que la feuille de route soit signée, finalisée.
Pourtant la commission de vérification d’accréditation des représentants des pays membres à l’assemblée de l’ONU a accepté le représentant de Madagascar, ce qui est une reconnaissance implicite ?
La reconnaissance internationale, on ne sait pas exactement d’où elle part… La SADC a un rôle très important pour la reconnaissance internationale. Ses membres sont malheureusement surtout influencés par l’ancien président qui réside actuellement en Afrique du Sud et qui a une très grande facilité à agir en sous main sur les présidents de ces pays. Le Président Rajoelina avait rendez-vous avec Zuma avant-hier mais cela a été annulé au dernier moment. Il semblerait que ce soit un lobbying fort de l’ancien président Ravalomanana. C’est très regrettable. Pourquoi agir ainsi ?
On a l’impression que le gouvernement est sensible à la population du nord. Plusieurs délégations se sont rendues dans la Région au cours de ces derniers mois et de nombreux projets ont été annoncés. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est à peu près la même chose partout. Vous êtes un média du nord donc vous voyez surtout ce qu’il se passe ici. C’est tout à fait normal. Mais il se passe aussi beaucoup de choses ailleurs, peut-être pas autant mais à peu près. Ce sont des projets qui ont été initiés depuis un moment déjà.
Une demande nous a d’ailleurs été transmise pour le cas de la Commune de Joffreville qui dispose d’un bâtiment qui était un centre pédagogique et qui pourrait être réhabilité. Nous allons étudier cette demande avec les ministères concernés et principalement le Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.
Et dans les projets à l’étude, il était question de réhabiliter l’aéroport d’Andrakaka pour en faire un aéroport international. Qu’en est-il aujourd’hui ?
C’est toujours à l’ordre du jour. Une délégation avec le Ministre des transports et des Chinois se sont rendus sur place. Les Chinois s’intéressent beaucoup à Madagascar. C’est tout à fait normal : malheureusement les européens nous boudent… Rien n’est concret pour le moment. Nous recevons toutes les personnes intéressées et nous lancerons ensuite un appel d’offre international. On ne fera pas un marché de gré à gré. Des études préalables ont été menées, nous nous lancerons ensuite dans la recherche de partenaires techniques et financiers. A ma connaissance, le projet comprendra la piste qui serait refaite et un pont qui devrait être construit entre Cap Diego et la ville pour éviter de faire le tour.
L’activité économique du nord repose beaucoup sur le secteur touristique. Les opérateurs touristiques sont relativement inquiets face à la situation d’Air Madagascar et aux récents problèmes rencontrés. Quel est votre sentiment à ce sujet ?
Ca va s’arranger. Nous avons une sanction B, c’est un préavis que l’on nous donne. En prenant en compte les critiques et les remarques qui ont été faites, des solutions devraient être rapidement trouvées. Et cela ne concerne que les vols vers et depuis l’Europe. Les vols intérieurs fonctionnent très bien tout comme les vols internationaux vers les Comores, Mayotte, Maurice et vers l’Asie avec les deux Boeing 767. Ces problèmes, principalement d’ordre technique sont la conséquence de plusieurs années de mauvaise gestion et c’est aujourd’hui que nous en subissons les effets.
Vous nous avez dit avoir rencontré les forces de l’ordre de la ville hier. Qu’en est-il ressorti ?
Le problème posé par les « Foroches » est préoccupant. C’est en quelque sorte une concurrence entre groupements politiques, zanatany de Diego qui en est à l’origine. Des gens auraient financé des jeunes à l’époque pour qu’ils causent des désordres dans les rassemblements politiques. Malgré l’arrêt de ce type de pratiques, ces jeunes ont pris l’habitude et continuent leur action. Il me semblait que le problème avait été résolu tout de même depuis ?
Oui et non, la fête de Pâques a été très calme après les soi-disant menaces des foroches. Les gens ont préféré rester chez eux plutôt que prendre le risque d’être agressés. Les forces de l’ordre étaient très présentes durant ce week-end et en particulier à Ramena.
Les dirigeants ont fait en quelque sorte une erreur depuis un moment. J’ai rencontré notamment des personnes du tribunal. Il ne faut pas les relâcher comme ça. Il faut plus de rigueur et que ces jeunes suivent la loi, ils apprendront à la respecter quel qu’en soit le prix à payer. La loi c’est la loi ! Je ne manquerai pas avant mon départ de répéter ces consignes aux personnes concernées.
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Commentaires
Voilà un "statement" très poignant!!!
Si on sait qui ont créés ce problème, pourquoi alors ne pas présenter devant la justice ceux qui ont crées ce problème. Pourquoi le peuple n'a pas le droit de connaître la source de son problème. Pourquoi toujours tant de magouille, tant de protection pour la malhonnêteté.
Rien n'a changé!!! ...
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