Quel autre sujet pouvait autant attirer les auditeurs que «les foroches» ? Une recherche de solution et un essai de compréhension, tels ont été l’objet du débat de l’émission Savaravina de la RNM, transmise aussi sur la chaîne nationale à partir de Diego Suarez le samedi 2 juillet 2011.
Monsieur le Chef de Région, Bezara Romuald, le Directeur Régional de l’Education Nationale, M. Rakotosalama Julien, le Commissaire de Police Felokony ont été les invités de Mme Jocelyne Tsiava, journaliste de la TVM, Lucky de Varatraza et Tsitohaina Ramarolahy de la RNM. Le débat a duré une heure trente minutes, au bout de laquelle le public a pu juger de la gravité ou non de la situation à Antsiranana.
A la question relative à la situation actuelle de la sécurité à Antsiranana, le DREN a soutenu que tout ce qui se passe est préoccupant car les actes des foroches sont de plus en plus graves et la population en est très affectée. Le Chef de Région a quant à lui affirmé que la sécurité à Diego est très bien maintenue. Il a ajouté que des conflits entre jeunes issus de quartiers différents ont toujours existé (depuis son enfance dit-il) à Diego, mais avec l’évolution technologique et des médias, on tend à exagérer les faits. Selon ses explications, ce sont les jeunes du quartier ouest qui sont en conflit avec ceux de l’est, à leur rencontre, il y a toujours des jets de pierre qui ne visent que leurs adversaires. Le Commissaire Felokony a été de cet avis aussi, la délinquance juvénile existe partout dans le monde. Les foroches agissent, selon lui, comme d’autres jeunes violents, il a pris l’exemple des Hooligans anglais. Actuellement, les gens confondent bandits et foroches, et même quand ce sont un mari et sa femme qui se disputent, l’un accuse l’autre d’être foroche. Il a souligné aussi que Patrick, celui qui a été tué lors d’une opération policière n’était pas un foroche, mais un criminel. Des adultes profitent de la situation pour enfreindre la loi.
Si la journaliste Jocelyne Tsiava a parlé de traumatisme pour la population, le Chef de Région, lui a expliqué qu’il y a des gens qui trouvent du plaisir à répandre de fausses rumeurs et qui parlent de foroches dès qu’il y a blessure quelque part en ville.
Pour ce qui est de la cause de tous ces actes, tout le monde a été d’accord pour dire qu’il s’agit d’un problème d’éducation. Les parents ne surveillent et ne corrigent pas leurs enfants, la société ne participe pas à l’éducation des jeunes et les laisse traîner en groupe. Les éducateurs manquent, le Chef de Région a pris l’exemple du CEG PK3 où il n’y a que deux surveillants opérationnels pour 3000 élèves, de plus les enseignants manquent. En 2006, la situation a été assez grave à Antsiranana, une opération a eu lieu, ce qui a conduit à l’arrestation de nombreux jeunes qui ont été conduits devant la Justice et enfermés à Antananarivo. Mais après quelques mois, ces jeunes délinquants ont été libérés et c’est pour cela qu’il est parfois difficile de les maîtriser.
Une question tant attendue par les auditeurs a été posée : qu’en est-il du bruit qui court que parmi ces enfants, il y aurait des membres de famille de certaines autorités et c’est pour cela que l’on n’arrive pas à maîtriser les bandes de foroches ? Les invités ont répondu que ne pas punir ces enfants n’est pas de l’amour et il n’est donc pas possible que les autorités qui ont des enfants impliqués dans de telle situation ne veuillent pas les corriger.
La construction d’un complexe sportif et l’augmentation du nombre d’éducateurs en ville ont été parmi les solutions proposées (à long terme selon le DREN) à part les mesures prises lors du passage de la Ministre de la Population à Antsiranana.
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