En Afrique, le paludisme tue un enfant toutes les trente secondes selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Environ 40% de la population mondiale est exposée au paludisme.
Entre 2002 et 2010, le nombre de cas de paludisme a diminué de 28% à Madagascar. Selon le Directeur du Programme Nationale de Lutte contre le Paludisme : « la maladie recule».
C’est en 1800 que Madagascar a connu pour la première fois (du point de vue scientifique) le paludisme. En 1895, l’armée française a introduit la quinine dans la grande île pour traiter la maladie et ce n’est qu’en 1921 qu’un service de contrôle du paludisme a été mis en place. C’est à partir de cette année que les recherches sur les épidémies de paludisme à Madagascar ont commencé.
Après les infections respiratoires aigües, le paludisme est la maladie qui tue le plus à Madagascar. Son taux de morbidité était de 19% en 1999 et 16% en 2005. En 2009, sur les 299 000 cas constatés par les centres de santé, 266 malades ont été décédés. En 2010, 193 857 individus ont été touchés par le paludisme. Le pays avance bien dans la lutte, mais l’objectif n’est pas encore atteint car parmi les résultats attendus par la déclaration du Sommet d’Abuja (2000), au moins 60% des femmes enceintes devraient bénéficier du traitement préventif intermittent, au moins 60% des groupes vulnérables (femmes enceintes et enfants de moins de cinq ans) ou à haut risque dorment sous des moustiquaires imprégnées à efficacité durable. A Madagascar, les femmes enceintes sont encore les premières victimes du paludisme et les conséquences sont souvent fatales : mort de la mère ou fausse couche.
C’est dans la Région Sofia que le paludisme est encore à craindre car il y un accroissement du nombre de cas. Au niveau de quelques Districts, en 2010, ce nombre a été dix fois plus élevé qu’en 2008.
Les impacts de cette maladie sont alarmants pour la société et pour l’économie. A titre d’exemple, à cause du paludisme, le coût supporté par le pays atteindrait une cinquantaine de millions de dollar par an : traitement, absentéisme (école et lieu de travail), conséquences sur la productivité…
Dans la lutte contre le paludisme, Madagascar est appuyé par d’autres pays et des organismes internationaux. Les Etats-Unis, à travers le President’s Malaria Initiative soutiennent le PNLP (programme nationale de lutte contre le paludisme). En 2008, cette aide financière d’un montant d’environ 16 millions de dollar a permis d’acquérir et de distribuer quatre millions de moustiquaires imprégnées à efficacité durable dans toute l’île.
Mais ce qui rend difficile la lutte contre le paludisme c’est la résistance des vecteurs de la maladie (les anophèles) à certains insecticides et parfois la résistance de Plasmodium falciparum (microbes responsables du paludisme) à la chloroquine. Mais les recherches face à ces deux résistances sont encore en cours. Dans certains cas, la chloroquine est encore efficace, c’est pour cela que les médecins la prescrivent encore. Et c’est surtout en deuxième intention que la sulfadoxine-pyriméthamine connue sous le nom de Paludoxine est administrée. Actuellement, l’ACTm ou Combinaison Thérapeutique à base d’Artémisinine est très utilisé par les centres de santé.
Le paludisme est reconnaissable par ces quelques symptômes :
Une fièvre qui dure d’une semaine à 30 jours, des douleurs musculaires et des maux de tête, des tremblements accompagnés de transpiration et de sueurs froides, de la nausée voire des vomissements, de la diarrhée. Mais même en cas d’absence d’un ou de plusieurs de ces manifestations, il faut consulter un médecin, éviter l’automédication car seul le médecin peut décider du traitement à suivre puisqu’il faut respecter le protocole thérapeutique.
■ V.M