Le Ministre d'Etat chargé des Relations avec les Institutions Yves Aimé Rakotoarisoa était présent à Diego Suarez le 25 et 26 août pour animer un atelier. Objectif : impliquer la population dans la mise en place des nouvelles institutions
Ces ateliers ont connu à Antsiranana une forte participation des habitants de la ville et de toute la région qui étaient venus nombreux poser les questions qui les préoccupent sur ce sujet, et notamment lors de la séance de clôture qui était animée par le Ministre d'Etat chargé des Relations avec les Institutions Yves Aimé Rakotoarisoa assisté de trois membres du CST Rasolofo René, Joseph Yoland, Patrick Mounibou, du Chef de Région Romuald Bezara, du Général de brigade Dominique du CMDN (Comité Militaire de Défense Nationale), et de Johary Houssen Alibay le Maire de la CUDS.
Il a été décidé lors du conseil du gouvernement du 9 août 2011, d’organiser une série d'ateliers sur la démocratie, les institutions, la bonne gouvernance et la participation citoyenne dans les six Chefs lieux de provinces et dans les Chefs lieux de Région de grande envergure en termes de nombre de population. Son rôle est « la mise en cohérence des différentes institutions pour instaurer la démocratie » déclarait il y a quelques mois le ministre à la presse.
Les objectifs de ces ateliers étaient principalement, selon leurs organisateurs, de « faire connaître les institutions et leurs missions respectives, sensibiliser les électeurs à participer massivement aux élections, responsabiliser les Organisations de la Société civile, les acteurs et les citoyens sur leurs droits, devoirs et obligations, les inciter à contribuer davantage au développement du processus de la redevabilité sociale Instaurer la stabilité politique, condition sine qua non de l’effectivité de la mise en place de la IVème République ». Ce qui dit en d’autres termes vise à sensibiliser l'électorat à le préparer à participer massivement aux différents scrutins à venir et montre la volonté de l’Etat de sortir de la crise par la mise en œuvre de la constitution dans le respect des principes démocratiques.
De l’avis même des organisateurs, ces ateliers ont été une réussite puisqu’en plus d’être venus en nombre, les participants ont posé de nombreuses questions et avancé un certain nombre de propositions qui démontrent la volonté d’une partie de la population de trouver des solutions afin d’à la fois mettre un terme à la période de crise que traverse le pays, mais aussi de s’impliquer à plus long terme dans la mise en place de solutions permettant enfin le développement économique et social tant attendu par tous.
A la question « quelles sont selon vous les raisons du caractère cyclique des crises politiques que traverse régulièrement le pays », de nombreuses personnes ont répondu que le manque de transparence dans la gestion du processus électoral avait entrainé une perte de confiance des citoyens envers leurs élus, entrainant un climat peu favorable à un fonctionnement harmonieux des institutions. C’est cette absence de légitimité reconnue au personnel politique qui aboutit selon eux à des renversements de pouvoir récurrents. Joseph Yoland, un des membres du CST présent à cet atelier, nous précise cependant que selon lui, si il admet que la légitimité constitue un problème, l’impatience des citoyens qui attendent « trop et trop vite » de leurs élus alors que ceux-ci sont confrontés bien souvent à de graves manques de moyens est un autre problème et non des moindres. Seule une « refondation globale du système financier, économique et social » permettra selon lui « un réel développement de Madagascar basé sur le Fihavanana ». Président de la Commission Technique auprès du CST, celui-ci préconise dans un document cadre un ensemble de solutions pour parvenir à ces fins axées notamment sur « des restructurations et des réformes au niveau de la gestion des ressources naturelles et minières malgache ».
Feuille de route
Mais quoiqu’il en soit, toute l’évolution de la situation reste suspendue à la tenue d’élections entérinées par la Communauté internationale et cela ne pourra se faire que si une légitimité est reconnue au Gouvernement de la Transition. Les annonces répétées d’une signature imminente par la majorité des sensibilités politiques malgaches de la feuille de route de sortie de crise laissent penser que cette évolution se fera prochainement. On peut cependant déjà regretter que le code électoral qui dispose que les élections doivent être annoncées au moins 90 jours avant la date prévue et qu’elles doivent se dérouler en dehors de la saison des pluies implique qu’elles ne pourront se tenir avant 2012.