Cette année, la journée mondiale de l’alimentation et la journée mondiale des femmes rurales ont été célébrées le 17 octobre à Antsiranana, l’occasion de faire un point sur la malnutrition, fléau qui touche principalement les plus jeunes
Les discours d’ouverture officielle se sont tenus à la Mairie. Le Secrétaire Général de la Région DIANA, le Directeur Interrégional de l’Aménagement du Territoire, le Directeur Régional du Développement Rural, le Chef de District Diego I, l’adjointe au maire et le coordonnateur du CSA étaient présents. Ce sont les principaux acteurs du développement rural et régional qui ont pris la parole.
Le thème de la journée des femmes rurales, célébrée dans le monde le 15 octobre a été : contribution à la solution de la crise alimentaire « les femmes rurales et l’agrobusiness ». La représentante des femmes rurales a demandé à ce que l’Etat et tout autre organisme concerné apportent un soutien technique, matériel et financier aux femmes rurales. Le Directeur Régional du Développement Rural a répondu à cette demande en soutenant que le rôle de la DRDR est d’appuyer les efforts des paysans, dans le domaine technique et en trouvant des débouchés à leurs productions. Ce qui est malheureux en effet, c’est que les agriculteurs sont souvent obligés de vendre leur produit à un prix moindre, ils sont confrontés alors à des pertes considérables. Les femmes rurales, dont les problèmes sont au centre de la thématique de cette journée, représentent 52% de la population rurale et travaillent surtout dans les champs ou dans des fermes. La plupart ne reçoivent pas de salaire. Un autre problème vient du fait que 30% de ces femmes sont illettrées. Donc rares sont les cas où l’on peut qualifier leur échange commercial d’« agro-business ». Le SG de la Région DIANA a quant à lui souligné que les femmes rurales sont les piliers de notre société puisqu’elles s’occupent des aliments de leur culture jusqu’à la table.
Tous ceux qui ont pris la parole lors de cette ouverture officielle ont été d’accord pour dire que la faim et les problèmes alimentaires sont les principaux obstacles au développement. C’est pour cette raison que les OMD (objectifs du millénaire pour le développement) visent à réduire de deux tiers le taux de la mortalité et de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans d’ici 2015. Une prévalence supérieure ou égale à 10% est le seuil qui devrait alerter le pays concerné. A Madagascar, selon le Ministère de la santé publique, 35% des décès des enfants de moins de cinq ans sont dus à la malnutrition. Le thème de la journée mondiale de l’alimentation de cette année a été : « Prix des denrées alimentaires : de la crise à la stabilité ». Chaque pays a donc à se concentrer sur la stabilisation du prix des denrées alimentaires, difficulté engendrée par la crise financière et alimentaire. L’objectif de cette célébration, qui commémore l’anniversaire de la FAO (Food and Agriculture Organisation - une organisation dépendant des Nations Unies) est aussi de sensibiliser l’opinion publique sur le problème, encore dominant, de la faim et de la malnutrition dans le monde.
D’après le chargé de programme de nutrition communautaire de l’ORN (Office Régional de la Nutrition)-PNNC Seecaline, M. Andriantsoa Adolphe, le taux de la malnutrition est aux environs de 18% dans la Région DIANA et c’est la population urbaine qui est la plus touchée. Ce taux est obtenu à partir des données reçues par les centres Seecaline (Projet de surveillance et éducation des écoles et des communautés en matière d’alimentation et de nutrition élargie) éparpillés partout dans la Région. Il faut donc prendre en considération le fait que certains parents sont encore réticents dès qu’il s’agit de « contrôler » le poids et la taille de leurs enfants. M. Andriantsoa Adolphe a expliqué que ces derniers temps, la lutte contre la malnutrition est de plus en plus difficile à cause de la crise, toutefois les objectifs pour le contrôle de 1200 enfants ont été atteints. Les agents du Programme National de la Nutrition Communautaire ou PNNC-Seecaline apprennent aux mères à préparer des aliments nutritifs à partir de produits locaux. Les parents ne soupçonnent pas toujours des qualités nutritionnelles qu’apportent ces produits, on leur montre donc comment composer des aliments pour bébé avec de la poudre de manioc, de banane, ou un mélange de poudre de pistache, d’haricot et de maïs. Les agents distribuent aussi des bocaux pour la conservation des aliments.
Le chargé de programme de nutrition communautaire a souligné aussi le fait qu’il est souvent difficile d’évaluer les résultats des actions que mène l’ORN-PNNC Seecaline. « Ces résultats sont observables au niveau scolaire » a-t-il ajouté, puisque l’éveil dépend beaucoup de la nutrition, « ce qui est triste c’est que les parents négligent souvent de simples choses qui influencent pourtant tout l’avenir de l’enfant ».
Notons qu’à Madagascar, le poids normal d’un bébé à la naissance est de 2 500g. Chaque mois, le bébé doit gagner au minimum 500g. Si l’enfant reste en deçà de cette prise de poids, nous pouvons dire que le bébé souffre de malnutrition.
Lors de cette journée, une vente exposition a eu lieu dans le jardin public en face de la mairie dont les participants sont des associations et des services publics travaillant dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage. Un téléfood a été organisé, la FAO utilisera le fonds récolté pour financer les petits projets qui œuvrent dans la lutte contre la malnutrition.