Des cas de poliomyélite ont été détectés dans le sud de Madagascar : Fort-Dauphin et Tuléar plus précisément. d'après un communiqué de l'UNICEF du 21 octobre 2011
Selon le Ministre de la santé publique, une épidémie n'est pas à craindre, la paralysie causée par le virus n'est pas mortelle et peut être guérie car il s'agit d'un virus dérivé du vaccin. Même si le virus sauvage n'a pas encore disparu dans le monde et est encore endémique en Inde, au Nigéria, en Afghanistan et au Pakistan, il est complètement éradiqué à Madagascar depuis 1997.
En mai 2011, l'Institut Pasteur a découvert trois cas sur huit enfants testés de la présence du poliovirus. Il ne s'agit pas du virus sauvage responsable de la poliomyélite, mais d'un virus dérivé du vaccin contre la polio que l'on a administré oralement. Les recherches sur les souches effectuées par les Instituts Pasteur français et malgache en 2003 ont montré qu'il s'agit « de souches recombinantes entre souches vaccinales et souches d'entérovirus non identifiés ». (Source : Recombinant Vaccine Derived Poliovirus in Madagascar - Emerging Infectious Diseases – juillet 2003). Ces nouvelles souches pourraient conduire à l'émergence de nouveaux virus pathogènes qui rendraient plus complexe la lutte contre la poliomyélite.
Entre octobre 2001 et avril 2002, des cas de poliomyélite ont été détectés aussi dans le sud. Qu'il s'agisse des cas de cette époque ou de ceux de mai 2011, les enfants concernés par la maladie n'ont pas été complètement vaccinés, c'est le résultat d'une faible couverture de vaccination dans le sud. Les enfants ont reçu le premier et le second vaccin, d'où la présence du virus car le vaccin antipoliomyélitique est dérivé de trois souches virales. D'après les résultats de l'enquête démographique et de santé 2008-2009, le taux de couverture vaccinale du VPO3 (3ème administration orale du vaccin contre la poliomyélite) est de 48,8% dans la Région Anosy, 34,7% dans l'Androy et 49,3% dans l'Atsimo andrefana. Les mesures à prendre pour stopper la propagation de la maladie consistent à vacciner les enfants dans ces régions et sensibiliser la population pour le respect des règles d'hygiène. Le virus se transmet en effet par voie oro-fécale.
Notons que ce taux est de 72,5% dans la Région DIANA et 58,9% dans la SAVA.
La poliomyélite, rappelons-le, est une maladie virale. Le virus se multiplie dans les intestins et envahit le système nerveux en infectant la moelle épinière, la conséquence est la paralysie des membres inférieurs. Le patient décède si la paralysie atteint les poumons. Si l'individu est vacciné, la maladie ne présente que quelques désagréments : fièvre et vomissements, il se peut même qu'elle soit asymptomatique. Ce sont les enfants de moins de cinq ans qui sont à risque.
■ V.M.