Le thème de la journée mondiale des personnes handicapées célébré au niveau national à Antsiranana a été : « Inclusion des handicapés, levier pour le développement »
Cet évènement célébré tous les 03 décembre a été marqué par la présence de Mme Olga Vaomalala Ramaroson, Ministre de la population et des affaires sociales et tante de l'ancienne Ministre à ce département, feue Nadine Ramaroson.
Elle était accompagnée d’Alain Ramaroson, son époux et Président de la Commission à la défense et sécurité au niveau du Conseil Supérieur de la Transition. Le discours de ce dernier a d’ailleurs reçu un tonnerre d’applaudissement puis qu’il a appelé les parents des délinquants de la ville de Diego à «bien tenir » leurs enfants. « Antsiranana est un lieu accueillant, il reçoit beaucoup de visiteurs. C’est la joie qui devrait régner ici et non la tristesse et la violence » a-t-il déclaré. Et d’un ton très sévère il a annoncé qu’au cas où la situation ne s’améliorerait pas, sa prochaine visite à Diego sera pour débarrasser la ville des foroches. Il a informé le public sur l’existence de la Fondation Nadine Ramaroson qui n’attend que d’être approuvé par conseil ministériel pour œuvrer dans des actions sociales. Alain Ramaroson a annoncé qu’après les enquêtes effectuées par la Commission à la défense et sécurité, il détient les preuves que sa nièce a été assassinée. « Le peuple malgache connaîtra toute la vérité sur cette affaire » a-t-il affirmé.
La Ministre de la population a quant à elle soutenu dans son discours que c’est en agissant main dans la main que toutes les formes de handicap touchant Madagascar seront éliminées: le handicap économique, social et moral. Elle a rappelé que la priorité pour le département qu’elle dirige est d’apporter une attention particulière à la situation des femmes, des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et des pauvres. Elle a donc demandé à la population de la soutenir pour qu’elle puisse agir. La Ministre a encouragé les personnes handicapées à toujours se relever quel que soient les obstacles. « Ces personnes handicapées peuvent penser, peuvent travailler et assembler des biens comme tout autre individu » dit-elle. La Ministre a évoqué la dernière compétition de handisports de l’Océan Indien durant laquelle les handicapés malgaches ont remporté le premier prix et les différentes épreuves et matchs qu’ils ont accomplis sans problème le 02 décembre.
« Madagascar a signé les conventions relatives à la protection des personnes handicapées. Nous allons tout mettre en œuvre pour leur concrétisation pour que chaque personne puisse trouver le bonheur sans exclusion » a-t-elle annoncé. La pose de la première pierre pour fonder le centre pour handicapés n’a pas été faite comme prévue à cause d’un litige foncier. La Ministre a par ailleurs souligné qu’elle continuerait à lutter pour obtenir le terrain.
A la suite d’une scénette présentée par un couple handicapé sur la difficulté pour eux d’accéder à certains services publics. Le Chef de la Région DIANA a déclaré que lorsque la réhabilitation de l’ex Palais du Faritany sera terminée, les bureaux du District Diego I y seront transférés au rez-de-chaussée.
Alain Ramaroson
Président de la Commission à la Défense et Sécurité du Conseil Supérieur de la Transition
Cette initiative a été félicitée par tous ceux qui ont pris la parole d’autant plus que l’aménagement est effectivement réalisable. Cependant, les autorités, les associations, les citoyens et surtout les personnes handicapées ont conscience que l’application des conventions dont Madagascar est le signataire et l’application des textes et lois sur les droits des personnes handicapées demande beaucoup d’efforts. Il est bien sûr évident que leur mise en œuvre nécessite le déploiement de moyens financiers considérables.
Pour la décennie nationale (ayant débuté en 2003) des personnes handicapées, un comité interministériel et multisectoriel a été mis en place par le Décret N°2004-1075. Son rôle n’est pas seulement de soutenir le Ministère de la population et des affaires sociales dans la coordination, le suivi et l’évaluation du plan d’action de la décennie, mais d’assurer aussi la mobilisation sociale.
Pour les personnes handicapées estimées au nombre de 1 300 000 dans tout Madagascar, la situation est encore critique car 1% seulement sont pris en charge. 90% n’ont pas accès aux services sociaux de base. Et la grande île est encore loin de pouvoir offrir à ces personnes en situation d’handicap les moyens de pouvoir jouir de leurs droits comme tout autre citoyen. Selon le représentant du Ministère de la Fonction Publique au sein du CNDPH, l’accès à l’emploi est parmi les objectifs les plus difficiles à réaliser.Les mesures d’accompagnement accordées (allégement fiscal surtout) aux entreprises qui acceptent d’employer des personnes handicapées ne suffisent pas. Souvent, il est nécessaire de réaménager le lieu de travail (rampes d’accès pour personnes handicapées par exemple).
L’inclusion des personnes handicapées est un moyen pour développer le pays, mais comment y arriver si les préjugés persistent et que la perception de la société reste négative ? Force est de constater que malgré les élaborations d’arrêtés interministériels pour l’application des textes et loi sur les droits des handicapés, c’est toujours à la base qu’il faut apporter des corrections, c’est-à-dire au niveau de la société. Apprendre à la famille à accepter le handicap d’un parent ou d’un enfant car à Madagascar, ce qui se passe souvent, c’est soit : on utilise la personne handicapée pour demander de l’aide, pour « mendier » ; soit la famille la cache, la privant ainsi de tous ses droits. Le CNDPH a posé que : « l’intégration des personnes handicapées doit commencer au niveau de la famille, des écoles, des lieux de culte, des hôpitaux, des divers lieux et voies publics, du village, du Fokontany, de la Commune, de la Région ».
■ V.M