Avec plus de 80 000 tonnes de sel récoltées en 2011, la Compagnie Salinière signe un bon cru malgré les aléas climatiques et établit son nouveau record de production. Récit et interview
C'est le samedi 14 janvier à Antsahampano qu'a eu lieu la désormais traditionnelle « Fête de fin de récolte » qui clôturait la campagne de collecte de sel de la Compagnie Salinière de Madagascar, entamée fin septembre et qui s'est achevée le 24 décembre.
Cette fête, offerte par la Compagnie à ses employés, était rehaussée par la présence du ministre de la Fonction publique, du Travail et des Lois sociales, Tabera Randriamanantsoa, ainsi que de nombreuses personnalités de la région DIANA.
Dimitri Charalambakis, le directeur général, s'est félicité au cours de son discours de pouvoir annoncer que la récolte de cette année avait dépassé 80 000 tonnes, ce qui constitue un nouveau record pour cette entreprise qui exploite les marais salants de la Baie de Diego Suarez depuis 1895. Cette progression, selon lui, est notamment le fruit d'un important travail de rationalisation de la gestion des mouvements des saumures, ces eaux à forte teneur en sel qui sont transférées de bassin en bassin pour en accroitre progressivement la concentration. Et ce malgré une année aux conditions climatiques particulièrement difficiles avec des pluies exceptionnelles pendant le mois de juin, et l'arrivée tardive du Varatraza (les alizés) au mois de juillet. Ces conditions ont cependant eu des conséquences négatives sur la production de fleur de sel, (« l'or blanc de la cuisine », réputé auprès des gourmets pour son goût fin et le croquant de ses cristaux friables), qui de 28 tonnes en 2010 a chuté à 20 tonnes en 2011. Mais c'est un directeur plutôt optimiste quant à l'avenir de sa société qui a bien voulu répondre aux questions de La Tribune de Diego.
LTdD : Mr Charalambakis, quel bilan tirez vous de l'année 2011 ?
DC : Le bilan de 2011 est très positif. Nous avons atteint un nouveau record de production. Ceci s'explique par plusieurs facteurs : nous avons continué à renforcer la flotte de tracteurs et d'engins de terrassement ; nous avons travaillé à améliorer la gestion aussi bien au niveau des saumures que des matériaux d'entretien pour optimiser la production et le fonctionnement de l'entreprise. Sans oublier nos actions vers la sensibilisation des populations environnantes sur la protection de l'environnement, que nous avons poursuivies, avec notamment de nouvelles plantations de palétuviers. Pour 2012, nous continuerons sur les mêmes bases que 2011 en essayant d'améliorer encore nos méthodes de production et d'entretien. Nous prévoyons en 2012 une petite extension des surfaces préparatoires de la saline d'Antsahampano.
LTdD : Au cours de notre visite, nous avons pu remarquer que différentes infrastructures sont en cours de réalisation sur votre site. Quelles sont-elles et quelles sont leurs vocations ?
DC : Les diverses constructions en cours sont des aires de stockage de produits finis, des réfectoires et des installations sanitaires pour le personnel. Nous avons besoin de plus d'aires de stockage dans le but d'optimiser la gestion du stock et des ventes. Mises à part l'amélioration et l'optimisation de l'aspect purement technique de la CSM, nous veillons également à améliorer les conditions de travail de notre personnel en renouvelant les installations de restauration et sanitaires.
LTdD : Vous menez depuis plusieurs années des actions en faveur de l'environnement. Envisagez-vous de poursuivre la replantation de palétuviers en 2012 ?
DC : Concernant les plantations des palétuviers, nous comptons continuer les plantations. Le résultat des plantations est en effet très satisfaisant ce qui nous encourage à continuer. J'insiste sur le fait que la mangrove est la meilleure barrière naturelle contre l'érosion par la mer, sans négliger bien sur l'aspect esthétique et environnemental.
LTdD : La piraterie dans la zone Océan Indien s'est accentuée au cours de ces derniers mois. Pensez-vous que le trafic maritime en sera affecté et que ce phénomène aura une incidence sur le volume de vos exportations ?
DC : Certes la piraterie peut affecter le trafic maritime. Il ne faut pas oublier qu'un grand pourcentage de nos exportations est constitué de l'approvisionnement en sel des thoniers. Mais en ce qui concerne les exportations vers les iles voisines depuis Madagascar, nous n'avons pas pour le moment trop d'inquiétudes.
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