C'est en vue de la préparation du 6ème Forum mondial de l'Eau qui se déroulera du 12 au 17 mars prochain à Marseille que s'est tenu à Diego Suarez un congrès international réunissant de nombreuses villes et collectivités de l'Océan Indien
La question de l'eau est aujourd'hui devenue essentielle sur la scène internationale. Les Nations Unies ont d'ailleurs reconnu l'accès à l'eau et à l'assainissement comme un droit de l'homme.
En 1996, le problème de l'eau est tel que le conseil mondial de l'eau est créé. Tous les trois ans un forum mondial de l'eau est organisé par celui-ci. En 2012, il se tiendra à Marseille du 12 au 17mars prochain et ce, sous le thème: « le temps de la solution ». 2013 sera l'année internationale de l'eau. C'est dans le cadre de la préparation de cette rencontre qu'un congrès était organisé à Diego Suarez par l'AVCOI.
L'eau dans les espaces insulaires
L'Association des Villes et Collectivités de l'Océan Indien organisait du 22 au 24 février un congrès international sur le thème de « la problématique de l'eau dans les espaces insulaires, vécue par les autorités locales et régionales ». Durant ce congrès, chaque île a présenté l'une des problématiques liées à l'eau qu'elle rencontre et les solutions qu'elle y apporte. L'eau est en effet abordée très différemment selon les îles. Entre Madagascar – qui est presque un continent – et les Seychelles, la perspective change.
Les gouvernants et acteurs concernés ont ainsi partagé les connaissances et les enseignements de gestion de la ressource en eau que les territoires de la zone de l'Océan Indien pouvaient valoriser.
Avec près de 170 participants dont des maires et des experts, cette rencontre tombe à point nommé pour Antsiranana, alors que la ville connaît des problèmes chroniques d'approvisionnement en eau potable.
Tous les intervenants, dont le Chef de Région DIANA, Romuald Bezara, le maire de la ville et actuellement président de l'AVCOI pour un mandat de deux ans, Johary Houssen Alibay, ont reconnu l'opportunité d'un tel congrès et se sont dits confiants quant aux résolutions qui seront prises à son issue.
Lors de son allocution, le Ministre des Sports Gérard Botralahy a déclaré qu'une telle coopération entres les îles de l'océan indien est encourageante et est la condition pour permettre un développement rapide et harmonieux de toute la zone.
Il a également souligné l'importance des liens entre la préservation de l'environnement et celle de l'eau : « La préservation de la nature nous amène directement à celle de l'eau. Mais on ne peut pas en parler si la population vit encore dans la pauvreté », a déclaré le ministre.
Le Chef de Région Romuald Bezara a quant à lui mis l'accent sur l'atout que représente la tenue à Diego Suarez de ce congrès, qui a de plus permis d'ébaucher une solution concertée répondant aux défis que constituent pour le développement la dégradation de l'environement et le changement climatique.
Vers la mise en place de coopérations
Selon Roland Robert, Maire de La Possession et secrétaire général de l'AVCOI : « Réunissant une trentaine de villes et collectivités de Madagascar, les Seychelles, l'Ile Maurice et La Réunion, l'AVCOI a pour principal objectif de faciliter les échanges et de favoriser la mise en place de coopérations décentralisées entre les îles de l'Océan Indien ».
Les personnalités présentes ont profité de leur passage dans la région pour s'interesser à son tissu industriel, en visitant notamment l'abattoir d'Ambalavola. Johary Houssen Alibay s'est félicité que suite à cette visite, des représentants des opérateurs mauriciens aient manifesté leur intention de rénover complétement cet abattoir pour le rendre conforme aux normes européennes. La rénovation d'un abattoir est en effet la condition essentielle pour permettre l'exportation de viande de bovidés ou de vollailles vers les autres pays de la zone.
A quand un forum de l'eau pour Diego ?
Comme l'a rappelé le maire Johary Houssen Alibay lors de son intervention. « Actuellement, Antsiranana ressent l'insuffisance en eau potable due au tarissement des sources dans le périmètre de la Montagne d'Ambre. La dégradation et la vétusté des équipements d'adduction d'eau amplifient les difficultés », il a également affirmé « qu'il ne peut y avoir de développement sans eau et sans électricité. Il est donc nécessaire que toutes les parties prenantes travaillent ensemble sur ce sujet ».
La question de l'eau est en effet préoccupante dans la capitale du nord de Madagascar, dont les habitants sont habitués à des pénuries de plus en plus sévères à chaque saison sèche. Souhaitons que cette dynamique engagée au niveau international puisse avoir des répercussions au niveau local et que des solutions soient rapidement mises en place pour garantir à Diego Suarez et ses alentours un accès à l'eau et à l'assainissement pour tous ses habitants.
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