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Catégorie : Actualité
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Nouvelle usine pour la JIRAMA à Dar-Es-Salam
Nouvelle usine pour la JIRAMA à Dar-Es-Salam

Entretien avec Rémi Mananjara, Chef de Sous-groupement sortant de la JIRAMA à Nosy Be, qui a bien voulu répondre aux questions de La Tribune de Diego sur les conditions de production d'électricité dans l'Île aux Parfums

A l'occasion de la passation de fonction entre l'ancien et le nouveau Chef de sous-groupement à la JIRAMA de Nosy Be, nous avons pu rencontrer l'ancien Chef Mr Rémi Mananjara qui a bien voulu répondre à quelques questions pour tirer un bilan de l'année qu'il vient de passer à la tête de la JIRAMA pour Nosy Be, et de nous éclairer sur les perspectives d'avenir concernant la question sensible de la fourniture d'énergie dans la première destination touristique de Madagascar.

La Tribune de Diego : Quelle est la situation générale de la Jirama à Nosy Be en ce qui concerne l'électricité  ?
Rémi Mananjara : Actuellement à Nosy Be, on a deux centrales thermiques qui fonctionnent pour toute l'île de Nosy Be. Il y a la centrale de Hell ville et la deuxième centrale à la pêcherie. Ce sont deux centrales complémentaires. A propos de la centrale de Dar-es-salam, il ne s'agit pas à proprement parler d'une centrale. Cela reste encore au stade de projet, il n'y a pas encore de groupes installés. La part de la JIRAMA est faite  ; c'est à dire la construction des bâtiments et l'installation de l'électricité à l'intérieur. Mais l'acquisition de groupes à installer dedans, n'est pas encore faite. Des discussions sont en cours avec le PIC (Pôles Intégrés de Croissance).
LTdD : Pourquoi avoir prévu une centrale à Dar es Salam  ?
RM : Cette centrale est prévue pour 7 groupes de 2 mégawatts chacun qui permettront de produire 14 mégawatts au total. Le besoin actuel de Nosy Be est de 4 mégawatts. Cette capacité de 14 mégawatts est au coeur d'un projet de développement de Nosy Be. Hell ville et la pêcherie sont des vielles centrales et pour le moment la puissance disponible n'arrive pas à satisfaire les besoins de Nosy Be évalués à 4 mégawatts. C'est pourquoi le PIC a fait venir un groupe supplémentaire de 1,2 mégawatts pour renforcer notre capacité. Ce groupe est actuellement fonctionnel.
LTdD : Qu'en est-il du problème de la dalle concernant la centrale de Dar es Salam  ?
M. REMI: À propos de la dalle, il s'agit simplement d'un passage pour accéder à la centrale. Facteur qui conditionne à la fois le transport des 7 groupes et qui permettra aussi d'approvisionner les besoins en carburant de la centrale tous les jours. Or, le terrain qui servait à la plantation de canne à sucre est un terrain mou. Il ne peut dans l'état actuel supporter à la fois le poids de l'engin qui transportera les groupes et le transport régulier du carburant. Il va falloir aménager l'allée. A l'intérieur de la centrale tout est déjà fait.
LTdD : Qu'en est il des problèmes d'approvisionnement en carburant  ?
RM : (sourire) vous savez qu'à Nosy Be « Radio trottoir » fonctionne très bien. A Nosy Be, il n'y a jamais eu de problèmes d'approvisionnement en carburant. Ce n'est pas le problème d'approvisionnement en carburant qui explique les coupures en électricité, c'est tout à fait faux. Les coupures en électricité à Nosy Be résultent de problèmes purement techniques suite aux pannes des pompes et au fait que nous n'avons pas de groupes suffisamment puissant pour subvenir au 4 mégawatts. D'où les délestages tournants pour répartir également la puissance disponible entre les différents secteurs.

la JIRAMA a investi des sommes colossales pour satisfaire les besoins de Nosy Be

LTdD : Pourquoi en ce moment n'y a t-il plus de problème de JIRAMA  ?
RM : Parce que la JIRAMA a investi des sommes colossales pour satisfaire les besoins de Nosy Be. On a fait venir des pièces pour réparer les groupes.
LTdD : Ce qui veut dire qu'il n'y aura plus de délestages  ?
RM : Il y en aura un peu dans la soirée mais le jour, je crois qu'il n'y en aura plus. Si un des groupes actuellement en panne est réparé avec les pièces que l'on a commandées (pour le groupe de 1,6 mégawatts) c'est assuré qu'il n'y aura plus de délestage pour personne.
LTdD : Quand sera t-il réparé  ?
RM : D'ici 10 à 15 jours, la commande est déjà passée. Il faut attendre les délais d'acheminement.
LTdD : Si je résume, un groupe de 1,6 mégawatts devrait être réparé d'ici quelques jours et il n'y aura plus à partir de ce moment là de problèmes de délestage  ?
RM : À condition qu'il n'y ait pas de problèmes techniques sur nos groupes, nous pouvons dire que notre puissance disponible arrivera à subvenir aux besoins de Nosy Be. Il y a une différence entre la puissance disponible et la puissance installée. Si on a 15 mégawatts de puissance installée alors que le disponible est de 2 mégawatts, cela ne suffit pas. Si le groupe de 1,6 mégawatts est rétabli, notre puissance disponible dépassera les 4 mégawatts.
LTdD : Qu'en est il des projets à venir pour le développement de l'électricité sur l'île de Nosy Be  ?
RM : Il y a encore pas mal d'hôteliers qui ne sont pas encore alimentés par la JIRAMA et qui fonctionnent avec des groupes ; nous comptons améliorer cette situation.
LTdD : Qu'en est il de l'eau à Nosy Be  ?
RM : Jusqu'à présent il n'y a pas de problèmes concernant l'eau. On a suffisamment d'eau au niveau de la source. Ce n'est pas comme à Diego Suarez. On a un volume disponible suffisant à la source, mais en taux de desserte, Nosy Be tarde un peu. Auparavant, l'eau était gérée par la commune. Puis la gestion a été cédée à la JIRAMA après la réhabilitation des conduites par le PIC. L'eau tarde à être distribuée dans les secteurs isolés, mais on essaie de faire le maximum en travaillant avec la commune..
LTdD : Qu'en est il de la qualité de l'eau à Nosy Be  ?
RM : C'est une eau vraiment de bonne qualité grâce à la source d'Amparihibe. Nous fournissons des eaux conformes aux normes internationales. Quant aux vazahas qui préferent boire de l'eau minérale, c'est un problème de choix ou d'habitude.
■ C.B.