Une centaine de clips assemblés dans un seul Dvix à 3 000 Ariary, c'est le disque rêvé pour les mélomanes et qui se vend comme des petits pains. L'achat de nombreux disques à 10 000 Ariary chacun n'est pas à la portée de tout le monde...
Cependant, les artistes sont les premières victimes du piratage car la sortie d'un album nécessite le déploiement de moyens financiers importants qui risquent d'être investis à perte en raison du piratage.
Le combat des artistes et des auteurs contre le piratage de leurs œuvres ne date pas d'hier. Jusqu'à aujourd'hui, la diminution du prix du CD, l'apposition de l'hologramme, différents types de sensibilisation n'ont rien changé à la situation.
A Antsiranana, les mesures de lutte contre le piratage mises en place par le Ministère de tutelle (Ministère de la Culture et du patrimoine) et la BAP (Brigade Anti Piratage) ont été communiquées aux principaux acteurs concernés : artistes, journalistes et responsables de points de vente de disques. Le jeudi 31 mai, trois représentants de cette structure, le Colonel Dieudonné Alphonse, le lieutenant-colonel Rabemananjara et Andrin'Irina Rafaralahisoa se sont rendus à Morafeno pour expliquer son mode de fonctionnement et les étapes à suivre avant d'en arriver à la répression.
Maintenant, la brigade anti-piratage est mise en place et les artistes attendent à ce qu'elle soit efficace en tout point. Le rôle de la brigade anti-piratage est en premier lieu la prévention. Le Colonel Dieudonné Alphonse, coordonnateur national de la BAP a indiqué « la BAP est un outil ministériel, il lui appartient d'informer la population quant aux conséquences du piratage des œuvres artistiques et de la destruction du patrimoine culturel ». Avant d'entrer dans la deuxième étape qui est la répression, les producteurs et vendeurs de produits pirates seront sensibilisés à la nécessaire formalisation de leurs activités. En cas d'infraction, la BAP est la police judiciaire ayant le pouvoir de saisir les produits piratés, de mener une enquête et poursuivre les délinquants.
C'est au mois de mars que les études par une commission interministérielle pour la mise en place d'une brigade anti-piratage ont débuté. Avant la soumission du texte au conseil du gouvernement, pour son adoption, le travail préparatoire de la commission consistait à déterminer à quel organisme sera rattachée la BAP, quelles sont les moyens à mettre en place et avec quelles ressources sachant que ses actions couvriront tout le territoire malgache. Rappelons qu'en 2006 et en 2010, des arrêtés ministériels ont déjà prévu la mise en place d'une brigade spéciale anti-piratage. Ces textes ont donc été modifiés, élargis afin de cibler le piratage de toutes œuvres du domaine de la culture et du patrimoine.
A noter que le rôle de l'OMDA ou Office Malgache des Droits d'Auteurs se définit désormais dans la perception et la redistribution des droits d'auteur.
La BAP est composée de gendarmes, d'agents de police, de techniciens, de magistrats… Le secrétaire général du syndicat des artistes a exprimé sa satisfaction quant à la création de cette brigade tant attendue et espère un résultat concret.
La création et l'existence de la brigade anti-piratage sont donc maintenant connues du public. A chacun d'agir en conséquence car nul n'est sans savoir que tout ce qui est du domaine de la contrefaçon et du piratage dépend aussi en grande partie du choix et des moyens du consommateur.
■ VM