Lors de la visite de courtoisie à la Région, le Ministre de l'éducation nationale, Manoro Régis n'a pas mâché ses mots. Originaire du Nord de Madagascar, le Ministre attend un comportement exemplaire des enseignants de la DIANA.
La DIANA figure parmi les 18 Régions au niveau desquelles des enseignants du SEMPAMA persistent à poursuivre la grève. L'objectif de cette visite du Ministre à Antsiranana était orienté vers le déblocage de la situation.
« Tolérance zéro aux perturbateurs d'examens » a déclaré Manoro Régis. A entendre le Ministre et comme en témoigne l'histoire de l'enseignement à Madagascar, les troubles durant les jours d'examens officiels en pleine période de crise politique et sociale ne sont pas à écarter. Le Ministre a annoncé que des mesures de sécurisation des examens seront mises en place et toutes les autorités concernées sont invitées à prendre toutes les dispositions qui s'imposent.
« Nous perdons du temps et de l'argent en réglant cette grève sans fin des enseignants » a déclaré Manoro Régis, en avançant que les efforts devaient et doivent être concertés sur les infrastructures scolaires. Déclaration admise et appuyée par le Chef de Région Bezara Romuald qui a fait savoir que ce sont les enseignants d'Ambilobe qui s'obstinent les plus à ne pas retourner en classe, venant à Antsiranana pour y tenir une réunion et perturber les cours. Cependant, la situation s'améliore dans le District de Diego II et en ville, les lycées techniques n'ont jamais cessé les cours, les EPP ou Ecoles Primaires Publiques et les Collèges d'Enseignement Général reprennent l'enseignement, tandis que les enseignants des lycées traînent encore. Le Ministre a averti « les professeurs de lycées sont facilement remplaçables », avant d'ajouter qu'une commission nationale d'affectation se tiendra prochainement « il y en a qui vont aller loin » a-t-il informé. D'après toujours Manoro Régis, son département s'active actuellement pour le recrutement de 150 professeurs certifiés, il s'agit donc de régulariser les contractuels. Quant aux enseignants réquisitionnés et qui s'obstinent à ne pas regagner leurs postes, la suspension de salaire sera appliquée à partir de ce mois car « la contrepartie du solde est le service ». Réquisition qui date de mercredi 11 juillet, mais à laquelle le SEMPAMA (SEndikàn'ny MPAmpianatra Malagasy) a répondu en durcissant encore plus le ton. John Patience, président du SEMPAMA de la Région Sofia a martelé « la crise va perdurer si le MEN persiste dans cette voie… Qui pourra garantir la qualité de l'enseignement car les enseignants pourront donner des cours à contrecœur et induire en erreur les élèves ». La grève continue donc dans la Capitale et les grévistes se disent prêts à se sacrifier à court terme pour leur cause, c'est-à-dire un avenir meilleur pour l'éducation à Madagascar.
Pas d'année blanche
Selon le MEN, une année sans examen ne ferait que pénaliser les élèves et leurs parents, les examens officiels sont donc seulement reportés, les examens pour l'obtention du CEPE se tiendront mardi 7 août 2012 et ceux du BEPC du 20 au 23 août 2012. Les épreuves du Baccalauréat de l'enseignement général se dérouleront du 27 au 31 août 2012. Pour l'enseignement technique, la première partie du baccalauréat se tiendra du 20 au 24 août et la deuxième partie du 27 au 31 août. Les concours d'entrée en première année auront lieu les 12 et 13 juillet, le BEP du 16 au 19 juillet, le CFA du 23 au 26 juillet et le CAP du 30 juillet au 2 août. Et ce sera les 19 et 20 septembre que le concours d'entrée en CAP se tiendra.
La déclaration sur ce report des dates des examens s'est tenue le 29 juin à Anosy, au Ministère de l'Education Nationale. Déclaration tripartite du MEN, du MESUPRES ou Ministère de l'Enseignement Supérieur et des Recherches Scientifiques et du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP).
Ce qu'il faut espérer c'est que ces troubles dans l'éducation nationale et le doute sur la qualité et quantité des cours n'affecteront pas la valeur des diplômes obtenus en cette année scolaire 2011-2012 puisque force est de constater que des diplômes obtenus en temps de crise ont déjà fait l'objet de nombreuses controverses dans le passé.
■ V.M