Manifestation contre la fermeture définitive du Lycée Français de Diego Suarez
Le Coordinateur du réseau de l'AEFE, est venu annoncer la fermeture définitive de la section lycée de Diego Suarez. Vives réactions des représentants des parents d'élève qui ont refusé d'entendre cette annonce au motif qu'elle vient en contradiction de tous les précédents engagements de l'AEFE, et n'ont finalement accepté la discussion après un bruyant chahut que pour exposer les motifs de cette opposition
Après près de dix ans de tergiversations, la décision vient enfin d'être communiquée officiellement : les classes de seconde, premières et terminales du Lycée Français Sadi Carnot de Diego Suarez seront définitivement supprimées à partir de la prochaine année scolaire. La fin d'une longue incertitude pour les familles mais la confirmation de leurs pires craintes. Si le Coordinateur justifie cette décision par des arguments pédagogiques, les parents d'élèves dénoncent la méthode employée pour aboutir à cette décision qui, sans réellement créer une économie pour l'AEFE, aura un impact très grave sur l'existence même de la communauté française de Diego Suarez qui, on le sait, représente une part notable de l'économie de cette cité déjà épuisée par les conséquences de la crise.
Opération Lycée mort & manifestation
Les élèves et leurs parents, coordonnés aux sein de l'APE (Association des Parents d'Elèves), suite à l'annonce faite lundi 15 octobre aux professeurs de cette possible décision, avaient programmé une journée d'action le jeudi 19 avec la fermeture du lycée, un défilé dans la ville, et le maintien d'un piquet de grève.
Sous un soleil de plomb mais dans la bonne humeur, même si il était manifeste que chacun se sentait personnellement atteint par cette décision, un cortège s'élançait dans les rues de Diego Suarez pour aboutir à l'ex-Consulat, où les représentants de l'APE ont été reçus par Mme Alexandra Ravenne-Gehin, la Chef de la Chancellerie détachée de Diego Suarez. Celle ci n'a pu que les assurer de sa solidarité avec les familles, mais n'a pu que leur rappeler que le Lycée est totalement en dehors de ses fonctions.
Au cours de la matinée était annoncée la venue à Diego Suarez de Mr Lledos, le coordonnateur de l'AEFE pour l'Océan indien (Association de l'Enseignement du Français à l'Etranger) pour rencontrer les représentants de l'APE. Lors de la rencontre, dans les locaux de l'Alliance française, le début de la lecture par le Coordinateur du télégramme annonçant la fermeture était interrompu par les représentants de l'APE qui, à commencer par leur Président Chaf Zitouni, se levaient pour donner leur démission du bureau de l'APE au motif qu'ils refusaient d'entendre cette décision qui contrevenait à tous les précédents accords et engagements pris par l'AEFE. Un bruyant chahut s'ensuivit qu'il fallut un moment pour calmer avant que peu à peu un dialogue se rétablisse et que les représentants de l'APE acceptent de revenir à la table des discussions mais uniquement pour exposer les motifs qui les avaient mené à réagir.
Une fermeture « pédagogique »
Selon Mr Lledos, les raisons qui justifient cette fermeture sont avant tout « pédagogiques ». Selon lui, « le volume d'effectifs du lycée ne lui permet pas de s'adapter à la réforme en cours de l'éducation qui se focalise en particulier sur l'importance des choix d'orientation qui sont fait au niveau de la seconde ». Et les perspectives d'évolutions de ces effectifs au regards de sa lecture des statistiques ne laissent pas présager d'une évolution qui puisse permettre d'atteindre le seuil nécessaire à la viabilité d'un lycée en conformité avec ces nouveaux critères. Un minimum de 200 élèves serait nécessaire alors qu'actuellement la section lycée n'en compte que 79. De façon assez surprenante également, alors qu'il est plutôt convenu qu'en matière d'éducation c'est le sureffectif dans les classes qui est à craindre, Mr Lledos affirme que des classes de premières avec seulement neuf élèves « sont mauvaises pour la compétitivité des apprenants », ce que semblent contredire les taux de réussite au baccalauréat. Et dernier argument enfin, la fermeture de Diego Suarez doit permettre le redéploiement d'un internat de qualité à Antananarivo.
Les représentants de l'APE réagissent vivement à cette analyse. Ils rappellent qu'on leur avait expliqué que si le niveau d'effectif restait constant, il n'y aurait pas de fermeture. Que cette analyse relève de la prédiction auto-réalisatrice puisque l'effet délétère engendré par l'incertitude sur la pérennité ou non du lycée a déjà été la cause du départ et du renoncement de nombre de familles. Avoir réussi à maintenir l'effectif dans ces conditions et ce dans le cadre plus général de la crise politique que traverse le pays depuis trois ans devrait plutôt être considéré comme une performance de bon augure pour l'avenir.
Il est difficile pour quelqu'un qui n'y réside pas de se représenter l'enclavement de Diego Suarez, tout au nord de l'île, à près de 1200 kilomètres de la capitale. Au moindre incident sur la route unique, toutes les communication peuvent être coupées pendant des semaines -des mois à chaque saison des pluies. La seule alternative est l'avion à un coût inacceptable pour bien des familles.
Et l'idée de laisser seuls des adolescent dans une des villes avec les plus mauvaises statistiques de sécurité au monde, de délinquance, de drogue, et de prostitution n'enchante pas les parents qui préfèreront sans aucun doute la métropole à cet internat qui risque de ne pas recevoir l'affluence prévue.
Et quand on en vient à la question du budget, les représentants de l'APE par la voie de Mr Cassam Aly, rappellent qu'il y a quelques années, ils ont pris d'eux même l'initiative de doubler le prix de l'écolage pour parvenir à un budget qui est resté depuis à l'équilibre et partant, évacuer cette question.
Et quand ils concluent que le fondement de cette décision est l'abandon de Diego Suarez par la France, le coordinateur rétorque que l'effort de la France pour Diego Suarez représente plus de six milliards d'ariary par ans.
Soit 2,5 millions d'euros. Soit le prix de la construction de deux kilomètres d'autoroute. Ou de quelques heures de temps de vol de l'avion présidentiel...
Mr Lledos, le coordonnateur de l'AEFE pour l'Océan indien | Annonce de la fermeture du Lycée Français aux parents d'élèves |
Bruyant chahut après l'annonce de la fermeture | Peu à peu les esprits se calment et le dialogue reprend |
Commentaires
Sans lycée nombre d'investisseurs renonceront à leur projet au dépend de Diego qui est déjà le parent pauvre du développe économique gasy.
Sans lycée français nombre de vazaha et de gazy résidents à Diego plieront bagage!
Quand à ceux qui décident de s'installer à Madagascar, pourquoi bénéficier d'un enseignement payés par les contribuables français.
Après le Consulat, c'est le lycée. Retour de bâton à l'envoyeur.
Cela ne veut pas dire pour autant que nous n’allons pas lutter et nous opposer contre cette fermeture, mais je pense que nous devrions nous poser des questions sur l’avenir de nos enfants. Un grand pays, un pays riche qui plus est doit-elle supplier pour que ses enfants puissent bénéficier d’une éducation et d’un enseignement de qualité ? Je ne le pense pas car nous avons de bons enseignants et un programme plus que complet.
NON IL N Y A PAS DE MISERE A MADAGASCAR SUPERBE DEMOCRATIE HONTE A VOUS FRANCAIS QUI ETES TOUS FORMATER AVEC UN DISCOUR AVEUGLES ET SANS AMOUR VOUS PENSEZ BCPS AVEC VOS PIEDS
LES MALGACHES SOUFFRES ET AVEC LE SOURIRE
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