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Intoxications alimentaires à Diego Suarez: soupçons sur les clupéidés

Une femme à Mahatsara, un père de famille et son enfant à Mangarivotra sont décédés respectivement la nuit du dimanche 2 décembre et mardi 4 décembre. Leurs familles sont convaincues que leurs morts ont un lien avec la consommation de poissons intoxiqués. Ces cas rappellent le précédent de Tuléar en 2011

Aucun résultat scientifique n'a jusqu'ici été officialisé pour déterminer si la consommation de poissons est réellement la cause des décès et si tel est le cas comment la consommation est devenue dangereuse. Mais de fortes présomptions font craindre une intoxication par une algue microscopique, la ciguatera.

Pour le cas qui s'est présenté à Mahatsara, c'est le fils de Françoise (la femme décédée) qui a préparé les poissons, qu'il a décrit aux techniciens de la Direction de la Pêche et des Ressources Halieutiques et ceux du Centre de Surveillance des Pêches, comme étant de petits poissons, qu'il a appelé « sardines » et qui sont vendues en kapoaka (boîte de lait concentré). Il est impossible de dire s'il s'agissait effectivement de sardines ou pas puisque les informations étant arrivées tardivement, aucun poisson n'a été retrouvé pour identification. Moïse (le fils de Françoise) explique qu'il a ôté les têtes, qu'il les a données à leur chat, et que celui-ci a lui aussi péri quelques heures plus tard. Moïse, quant à lui a été admis à l'hôpital avec sa mère, souffrants de maux de ventre, de vomissements et de diarrhée ainsi que de douleurs dans les membres - qu'il décrit comme des crampes et un blocage de la mâchoire. S'il a pu se rétablir, sa mère a succombé à sa maladie et est décédée 24 heures après son admission au CHU d'Antsiranana. Pour le cas de Mangarivotra, le Chef Fokontany a expliqué aux techniciens de la Direction Régionale de la Pêche que ce sont des proches des victimes de l'intoxication qui l'ont informé de la nouvelle et lui ont recommandé de ne pas manger des poissons. Le père et l'enfant auraient consommé des ampiny ou sardinelles tachetées (un clupéidé). Jusqu'à maintenant, aucune déclaration officielle émanant de la Santé Publique ne permet donc de dire que la consommation de poissons a une relation directe avec ces décès. Sans analyse en laboratoire, l'intoxication alimentaire par les poissons n'est ni à exclure ni à retenir définitivement. Faute d'éléments permettant de déterminer exactement de quel poisson il s'agit et sans connaître le lieu précis où les poissons ont été pêchés, de nombreuses questions se posent et de multiples hypothèses sont avancées : comment les poissons étaient-ils emballés, les conditions d'hygiène lors de la vente sont-elles fiables ? Il est aussi possible que ce soit l'huile utilisée pour la cuisson qui ait été à l'origine de l'intoxication. Y aurait-il eu un déversement de déchets industriels toxiques dans la baie de Diego Suarez, contaminant les poissons? Ou s'agit-t-il d'espèces de poissons qui se nourrissent d'algues micro planctoniques devenues toxiques lorsque la température de la mer est élevée ?

Des cas semblables à Tuléar en 2011

Si la consommation de sardinelles avait été interdite par voie de presse par le service régional de la pêche, du 1er novembre 2010 au 31 mars 2011, la sardinelle avait fait 14 morts et plus d'une centaine de personnes hospitalisées à Toliara début avril 2011. En effet, malgré les mesures d'urgence prises par les autorités, comme le ramassage de tous les poissons sur le marché, le manque de communication n'avait pas empêché une bonne partie de la population de continuer à consommer ces poissons potentiellement mortels.

Une algue toxique : la ciguatéra

Avec une prévalence estimée à 100 000 cas par an, la ciguatéra — plus communément appelée « la gratte » — représente un problème de santé publique majeur. Cette intoxication alimentaire résulte de la consommation de poissons ou de bénitiers contaminés par des toxines marines, les ciguatoxines, produites par une algue microscopique (Gamberdiscus spp) . Comme de nombreuses toxines, celles-ci s'accumulent dans les organismes et leur concentration augmente au fur et à mesure des échelons de la chaîne alimentaire, des poissons brouteurs jusqu'à l'homme. Parmi les 400 espèces de poissons concernées, les pêcheurs des zones tropicales savent maintenant d'expérience que les grands poissons prédateurs, comme le barracuda, la murène, le mérou, la carangue ou le poisson perroquet, présentent le plus grand risque d'intoxication.
Si la vente de certains poissons à risque toxique est interdite pendant une période dans la région SAVA, ce n'est pas le cas dans la DIANA. En dehors des décès de 2010 causés par la consommation du poisson botana (baudruche, toxicité liée à la tetrodotoxine) aucun décès ayant une relation avec une intoxication alimentaire due aux poissons, considérés à risque toxique dans le SAVA n'a jamais été enregistré dans la DIANA.
Selon le DRPRH par intérim, une décision doit être prise après concertation des deux départements concernés : le Ministère de la Santé Publique et le Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques. Par ailleurs, la Région ainsi que les Districts ont été informés par la DRPRH et le Centre de Surveillance des Pêches des évènements, mais aucun ne peut donner de suite sans l'avis ou les interprétations du service de la Santé Publique. Malgré cette absence d'intervention ou de déclaration de la part des autorités, des collecteurs se sont rendu à la DRPRH pour demander qu'on leur précise la situation car certains auraient été informés d'une décision qui « interdit la vente de poissons originaires de la DIANA ». La DRPRH a précisé qu'aucune disposition n'a été prise sur le sujet jusqu'à ce jour.
Pour ne pas laisser la population côtière (qui se nourrit principalement de fruits de mer et de poissons) dans le doute et l'ignorance, les sensibilisations sur les ICAM (Intoxication par consommation d'animaux marins) devraient être renforcées. Ce qui pourrait tout au moins, permettre aux consommateurs d'identifier les poissons et connaître les risques.
Par ailleurs, des scientifiques travaillent actuellement pour mettre au point un médicament à base de plantes pour lutter contre les intoxications alimentaires dues aux ciguatéra. Sur une centaine de plantes candidates, une espèce a donné des résultats concluants contre la fixation des toxines : Heliotropium foertherianum, aussi appelée « faux tabac ». Cette dernière est la plante médicinale la plus fréquemment utilisée dans les remèdes traditionnels contre la ciguatéra, en Nouvelle-Calédonie, mais aussi au Vanuatu, à Tonga, en Micronésie, en Polynésie française et jusqu'au Japon. Ce petit arbuste à cime étalée en ombrelle peut atteindre 5 mètres de haut et sert opportunément comme plantes ornementales sur… les plages. Était-ce un acte préventif des anciens qui a été perpétué ?

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