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Catégorie : Actualité
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Atelier pour l'utilisation, la manipulation et le mouvement sans danger des OGM
Atelier pour l'utilisation, la manipulation et le mouvement sans danger des OGM

L'utilisation et le mouvement des OGM ou Organismes Génétiquement Modifiés à Madagascar doivent être contrôlés et organisés dès aujourd'hui

Après les villes de Toamasina, Toliara et Mahajanga, c'est Antsiranana qui accueillait à l'Hôtel de La Poste les 30 et 31 janvier l'atelier de sensibilisation et de formation sur le protocole de Carthagène sur la biosécurité

Le Ministère de l'Environnement et des Forêts par la direction des évaluations environnementales et le comité de coordination du Projet Bio-sécurité exposaient aux responsables d'ONG œuvrant dans l'environnement et des services déconcentrés d'Antsiranana, participants à cet atelier, la situation actuelle de Madagascar dans la mise en œuvre du protocole de Carthagène ratifié en 2003. Ce protocole concerne notamment les mouvements, l'utilisation et la manipulation sans danger des OVM/OGM (Organismes Vivants/Génétiquement Modifiés). Le protocole de Carthagène est l'instrument juridique d'application de la Convention sur la biodiversité biologique de 1992. Ramanantenasoa Blandine, Coordinatrice nationale du Projet Biosécurité présentait les enjeux et les risques que représente l'utilisation des OVM. Au niveau de l'agriculture, les plantes issues des semences à OVM présentent une tolérance des plantes herbicides, une résistance aux conditions climatiques extrêmes et aux insectes… Sur le plan environnemental, il pourrait contribuer à faire changer les pratiques culturales et économiser l'eau pour l'irrigation. Sur le plan sanitaire et pharmaceutique, l'utilisation des OVM a permis de produire des vaccins, des vitamines et de l'insuline.
Quant aux risques, des espèces nuisibles et résistantes peuvent apparaître, le risque d'allergène est élevé pour les consommateurs de produits alimentaires à OVM et la résistance de la flore intestinale aux antibiotiques est certes à démontrer, mais est probable.
Il a été constaté lors des échanges de points de vue pendant ces deux journées d'atelier que la mise en place d'un laboratoire pour chaque Région de Madagascar (ou au moins pour celles où il pourrait y avoir de mouvements transfrontaliers d'OVM) est primordiale car il est impossible de conclure sans analyse ni évaluation que les OVM qui pénètrent sur le territoire présentent des dangers ou non pour la population. D'après Ramanantenasoa Blandine, un projet est prévu pour le renforcement des laboratoires qui, avec le financement du Global Fund Environment seront équipés de matériels de détection d'OVM. Des procédures sont aussi à respecter par les exportateurs et importateurs de produits transgéniques dont les obligations de déclaration et d'évaluation. Avant que ces mesures soient prises et les laboratoires fonctionnels, Dama le Directeur des évaluations environnementales au sein du ministère de l'environnement et des forêts soutient que les consommateurs doivent être attentifs à la grandeur, à la taille, aux couleurs (souvent anormales ou trop accentuées) des produits agricoles et aux étiquettes que comportent les produits industriels à OVM. « Il faut se méfier des produits dont les caractéristiques sont trop éloignées du naturel » a-t-il conseillé. Il a souligné qu'il faut savoir faire la distinction entre produit transgénique et le fruit d'un croisement biologique.
A l'issue de cet atelier, des recommandations ont été prises qui, avec celles des autres provinces seront synthétisées par le Projet Biosécurité et transmises aux décideurs et aux entités concernées.
■ VM