Gare routière opérationnelle d’ici deux mois, début des travaux du stade Mitabe, projets de marché de brousse et de stationnement de camions, malgré la crise et le traditionnel « creux économique » du mois de février et mars en pleine saison des pluies, les constructions continuent à Diego Suarez.
Gare routière
Les transporteurs attendent le pavage du parking d’arrivées de la nouvelle gare routière, avant de quitter définitivement les lieux mis à leur disposition provisoirement en ville pour embarquer et débarquer les voyageurs. Du point de vue des techniciens en bâtiment et travaux publics, les travaux dureront plus d’un mois. La gare routière ne sera opérationnelle que d’ici deux mois au mieux.
Une fois ouverte au public et aux transporteurs, la nouvelle gare routière pourra être le lieu d’arrivée et de départ de 80 véhicules par jour, de transports publics desservant les zones nationales (20 voitures), régionales (30) et suburbaines (30). Provisoirement et avant que l’Agence de Transport Terrestre, le Ministère des Transports et le syndicat des transporteurs ne prennent une décision sur le mode de gestion qui sera appliqué pour la gare routière, l’ATT et la Commune Urbaine d’Antsiranana en assureront la cogestion pendant une période définie. Telles ont été les explications de l’adjoint au maire Randrianilaza Marcellin.
C’est la société JOVENA qui a financé les travaux de construction. En contrepartie, elle a été dotée d’un terrain d’environ 4 000 m² pour l’implantation d’une station service. C’est la Commune Urbaine de Diego Suarez qui a financé l’électrification du complexe et la fourniture en eau avec un fond constitué par les taxes de consommation et surtaxes, fonds de travaux dont elle est la bénéficiaire grâce au prélèvement de la JIRAMA. La Vice-Primature chargée du Développement et de l’Aménagement du Territoire s’est quant à elle occupée des travaux d’aménagements extérieurs tels que les aires d’arrivée et de départ, l’accès…
Des projets en suspens faute de terrain
Si la gare routière devrait donc être prête d’ici deux mois à accueillir quelques 1 500 voyageurs par jour, d’autres projets sont en suspens faute de terrains adéquats pour leurs implantations. Il en est ainsi du marché de brousse, actuellement installé sur la rue Philibert Tsiranana et de la gare pour les camions transporteurs de marchandises qui sont stationnés actuellement devant le stade Mitabe. La source du problème vient d’une dotation d’une parcelle de terrain de 7,39 ha effectuée par le Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire à la Commune Urbaine d’Antsiranana en 2009. L’arrêté stipule que cette parcelle est destinée à l’implantation d’infrastructures communales (d’où le projet d’y installer le marché de brousse), la réinstallation des familles délogées et l’implantation d’une gare routière et ses dépendances. Or d’années en années, la Commune Urbaine d’Antsiranana a utilisé une partie de cette parcelle pour reloger des familles de l’Université Nord d’Antsiranana, de Soafeno et des retraités de la Mairie. Ces mesures n’ont pas respecté les dispositions de l’arrêté portant dotation de la parcelle qui exige que « tout changement de destination ne pourra avoir lieu sans l’accord préalable du Ministère chargé des domaines ». La commune n’ayant pas observé cette réserve, la Vice-Primature chargée du Développement et de l’Aménagement du Territoire a émis un arrêté en 2012 réduisant la superficie de la parcelle et a ôté 3,87 ha de la dotation, rendant ainsi impossible la réalisation des deux projets, réalisables que sur des superficies assez importantes. D’après l’adjoint au maire chargé des infrastructures, de l’urbanisme, d’habitat et de l’environnement urbain, Marcellin Andrianilaza, les autorités locales ainsi que les parlementaires ont été informés du problème et les Raiamandreny, la société civile, les conseillers municipaux se sont concertés pour trouver une issue. Les discussions auprès de la Vice-Primature sont en cours pour que un hectare soit affecté à la mise en place du marché de brousse et un autre pour la gare routière des camions. « Nous acceptons de ne plus gérer la réinstallation des familles délogées, mais nous demandons à ce que ces deux hectares soient octroyées à la Commune pour la construction de ces infrastructures publiques » soutient l’Adjoint au Maire.
Des travaux en cours malgré des budgets limités
Les travaux financés par l’association Pouce-Pouce pour la construction de kiosques pour les poissonniers sont en cours, la réception provisoire de la route reliant le marché de la SCAMA à Ambalavola (usine STAR) a été effectuée, et la réhabilitation de la route de 4 km reliant le croisement « Y » à la SCAMA avance petit à petit. Toutefois, avec des difficultés puisque certaines installations de la JIRAMA se trouvent au beau milieu du chantier. Des discussions ont eu lieu pour leurs déplacements, mais la JIRAMA ne dispose pas de budgets suffisants pour ce type de travaux. La direction interrégionale est ainsi limitée pour réaliser ses objectifs par les moyens mis à sa disposition. Les travaux avancent donc lentement.
L’adjoint au maire, Marcellin Randrianilaza a soutenu que la Commune urbaine d’Antsiranana dispose de fonds pour des extensions des réseaux d’eau et d’électricité « nous avons obtenu l’accord du conseil municipal et l’ordre de prélèvement a même été déjà signé par le maire, mais nous attendons toujours l’avis de la direction générale de la JIRAMA car la décision ne peut pas être prise au niveau régional ». L’adjoint au maire a admis qu’en ce moment ce sont le fonctionnement des services de la commune (l’état civil notamment) et le salaire des employés qui sont la priorité et même si la salubrité et la propreté de la ville est primordiale « nous faisons ce que nous pouvons surtout dans l’entretien des égouts et le maintien de la propreté dans les rues, mais nous ne pouvons pas aller au delà des possibilités de la commune », la réalisation de grands travaux avec les moyens propres à la commune n’est pas possible car l’Etat n’octroie qu’un budget participatif.
■ V.M