Santé : une semaine pour la santé mère-enfant mais… plus de pédiatre pour Antsiranana ?
Photo : Fita
Alors que la SSME s’est déroulée durant la semaine du 22 au 26 avril prodiguant des soins ponctuels aux mères et aux enfants, sur le long terme la rumeur sur le départ de l’unique pédiatre de la ville s’est confirmée, la décision du ministère des Forces Armées date du 19 mars 2013
140 000 enfants n’ont pas été vaccinés en 2012 à Madagascar, un rattrapage de vaccination est donc encore possible cette année. Deux évènements dont les objectifs se rejoignent se tenaient durant cette semaine à Madagascar, il s’agit de la SSME ou semaine de la santé mère-enfant et de la semaine africaine de la vaccination.
Semaine de la santé mère-enfant
La sensibilisation pour la vaccination, l’éradication des maladies évitables par la vaccination, l’amélioration de la santé publique (mère-enfant surtout) sont les objectifs communs et dont les actions à travers toute l’île se sont déroulées du 22 au 26 avril. Cette année, elles concernaient plus de 4 millions d’enfants de moins de cinq ans et plus d’un million de femmes enceintes. Les 2 534 centres de santé de base de tout Madagascar, ont accueilli mères et enfants pendant une semaine. 700 superviseurs, plus de 8 000 agents de santé et près de 37 000 mobilisateurs et agents communautaires se sont activés dans les 112 districts de Madagascar pour atteindre (ou au moins approcher) les objectifs établis par le programme national de vaccination : l’éradication de la poliomyélite d’ici la fin 2015 et la réduction de 2/3 du taux de mortalité infantile d’ici 2015. Dans la DIANA, des stratégies avancées ont été mises en place, au niveau des fokontany dans toute la région DIANA : 248 agents de santé, 348 agents de santé, 496 agents communautaires, 590 mobilisateurs, 19 superviseurs et 21 chauffeurs étaient mobilisés.
Le thème de la semaine africaine de la vaccination était « Sauvons des vies, Prévenons des infirmités, Vaccinons », l’accent a donc été mis sur la lutte contre la rougeole et la poliomyélite. Le lancement officiel de la SSME et de la semaine africaine de la vaccination s’est tenu à Soavinandriana, région Itasy le 22 avril, en la présence du Dr Johanita Ndahimananjara, ministre de la Santé Publique, du Dr Céline Seignon, Représentante résidente de l’OMS à Madagascar, de Steven Lauwerier, représentant résident de l’UNICEF, Agathe Lawson, Représentante Résidente de l’UNFPA à Madagascar.
Les taux de mortalité infantile et maternel sont alarmants à Madagascar, six enfants par heure meurent avant d’atteindre leur cinquième anniversaire, 498 décès sont enregistrés pour 100 000 naissances vivantes. Dix décès de mères par jour sont liés à la grossesse et à l’accouchement. Quatorze enfants sur 100 ne terminent pas les séries de vaccination avant leur premier anniversaire. Le Ministre de la Santé Publique a souligné l’importance de la sensibilisation de la population à venir dans les centres de santé « la SSME est l’occasion pour chaque enfant et mère des 22 régions d’être en contact avec le système de santé au moins deux fois par an ». En effet, une personne seulement sur trois utilise les services de santé. Des descentes au niveau des fokontany sont effectuées par les mobilisateurs et agents communautaires, jusque dans les zones difficiles d’accès ; un quart de la population habitant à plus d’une heure de marche du centre de santé le plus proche. La SSME (organisée au moins deux fois par an) est donc l’occasion de mettre la population en contact avec les formations sanitaires, d’encourager les femmes enceintes à accoucher dans un établissement sanitaire et assistées de personnel médical qualifié.
Dans la DIANA, 41 750 177 Ariary sont parvenus à la Direction Régionale de la Santé Publique et 4 169 747 Ariary étaient destinés à la campagne dans la ville d’Antsiranana. La campagne ciblait 121 148 enfants de moins de cinq ans et 58 689 femmes dont 42 940 sont enceintes, 106 439 capsules de vitamine A ont été administrées aux enfants de moins de cinq ans et plus de 106 932 comprimés d’Albendazole pour le déparasitage des enfants de 1 à 5 ans ainsi que des femmes enceintes. Pour cette semaine de la santé mère-enfant, ces services ont été dispensés gratuitement au niveau des centres de santé de base. Pour les femmes : vaccination contre le tétanos, déparasitage pour les femmes enceintes à partir du quatrième mois de la grossesse, comptage des femmes porteuses de fistule obstétricale, dépistage de la syphilis et du VIH chez les femmes enceintes. Pour les enfants : rattrapage vaccinal pour les enfants de moins de 12 mois, supplémentation en vitamine A pour les enfants de 6 à 59 mois, déparasitage des enfants de 12 à 59 mois, dépistage de la malnutrition chez les enfants de 6 à 59 mois.
L’unique pédiatre de Diego Suarez et de
toute la Région DIANA s’en va
Santé : une semaine pour la santé mère-enfant mais… plus de pédiatre pour Antsiranana ?
Photo : Fita
Madagascar ne compte qu’une quarantaine de pédiatres concentrée dans la Capitale or, il y a un mois la décision sur l’affectation de l’unique pédiatre d’Antsiranana le Dr Philibert Velomahita est tombée.
Arrivé à Antsiranana en 2006 et après sept ans de service au sein de l’hôpital militaire, les employés et ses collègues n’arrivent pas encore à croire que le Dr Philibert Velomahita va partir définitivement. Une décision qui provient du ministère des forces armées auquel il est rattaché. Cette affectation inquiète bien évidemment les parents qui vont donc devoir se tourner vers les médecins généralistes en cas de maladies de leurs petits, d’autant plus que le pédiatre était accessible même à son domicile. La raison de cette affectation est jusqu’à maintenant inconnue, le médecin chef de l’hôpital militaire, le Colonel Maharetse a expliqué qu’aucun militaire n’est à l’abri d’une décision d’affectation. L’on peut en conclure donc qu’avant toute considération médicale, le Dr Philibert Velomahita est d’abord un militaire. Jusqu’ici, il n’y a aucune décision quant à la nomination d’un autre pédiatre autant pour l’HOMI (Hôpital militaire) que pour tout autre établissement sanitaire public. Le Dr Stéphane Couringa, président de l’Ordre du conseil régional des médecins de la DIANA a confirmé qu’en effet la région n’a eu qu’un seul pédiatre et a souligné que le Nord manque réellement de médecins spécialistes non seulement en pédiatrie, mais aussi en gynécologie, ophtalmologie… Les besoins sont à transmettre au ministère de la santé publique, reste à espérer qu’au moins un nouveau pédiatre sera affecté d’ici peu à Antsiranana pour prendre en main la santé des enfants. Cela concerne le domaine public, mais l’ouverture d’un cabinet privé avec un pédiatre est aussi envisageable.
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