Les artisans présentent leurs nouvelles créations à l'Alliance française d'Antsiranana

Le commerce équitable et solidaire est un commerce qui devrait favoriser les artisans et profiter aux producteurs de matières premières de la région nord de Madagascar. Cependant, les artisans de Diego Suarez hésitent encore à adhérer à l'association malgache du commerce équitable. Une conférence se tenait le 17 mai à l'Alliance française d'Antsiranana pour informer les artisans des avantages que leur procurerait ce type de commerce 

Le 12 mai 2012, la journée mondiale du commerce équitable était célébrée pour la première fois à Antsiranana au CITE (Centre d'information technique et économique), les artisans venus assister à l'évènement ont été informés de l'existence de l'Association Nationale du Commerce Equitable et Solidaire de Madagascar.

Ils avaient été invités à manifester leurs intérêts pour l’association afin qu’elle puisse étendre sa zone d’intervention dans le nord de Madagascar, à commencer par la région DIANA. En effet, jusqu’à aujourd’hui l’ANCESM est présente dans dix régions de Madagascar et le Nord n’y figure pas. Or depuis l’année dernière, aucun artisan n’a manifesté l’intérêt d’appartenir à l’association ou pour le commerce équitable et solidaire. Un intérêt qui doit être exprimé car les futurs « adhérents » doivent être conscients et convaincus des tenants et aboutissants du commerce responsable.  L’élargissement des activités et des zones d’interventions est l’un des objectifs de l’association qui apporte également un appui concret aux membres. Le commerce équitable et solidaire promu par l’ANCESM se base sur la préservation de l’environnement (bien-être de la planète et développement durable), le réinvestissement d’une partie de la marge bénéficiaire au niveau des communautés locales des producteurs, la non-discrimination et s’engage à refuser toute forme d’exploitation des travailleurs et du travail des enfants, d’assurer la relation directe et durable des intervenants, de garantir la juste rémunération, d’assurer la transparence dans le fonctionnement et inciter la prise de responsabilité…  A Madagascar, la valeur des exportations des produits équitables a atteint les 386 millions d’ariary pour les produits artisanaux et 80 millions d’ariary en épices. Sur le marché mondial, le commerce équitable et solidaire a rapporté 4,9 millions de dollars. L’on peut dire que c’est Rezzio Terzo Mondo qui est le précurseur du commerce équitable et solidaire dans la Grande île. Depuis le début des années 2000, un échange a été mis en place par l’ONG entre les artisans regroupés au sein de la société Ravinala et les boutiques italiennes de commerce équitable. Ce qui a conduit en 2007 à la création de l’ANCESM et la création en 2010 du CIACESM ou Comité interministériel d’appui au commerce équitable et solidaire de Madagascar. Jusqu’ici les secteurs couverts sont l’artisanat, l’agriculture et le tourisme solidaire. Les membres de l’ANCESM disposent du label CES.
Une conférence-débat a été organisé par l’antenne du CITE Antsiranana le 17 mai à l’Alliance française, une dizaine d’artisans a répondu à l’appel de Madacraft et du CITE. Ils ont pris conscience de l’importance de l’appartenance à une association ou une coopérative en particulier pour viser le marché international. La solidarité des producteurs et artisans des pays du sud avec les consommateurs du nord est rassurante, mais les artisans d’Antsiranana se soucient avant tout de la qualité des produits et de leurs capacités à répondre aux exigences de la clientèle étrangère. Rahelisoa Marthe, chargée d’étude de la direction régionale du commerce et intervenante à cette conférence a soutienu que l’ANCESM peut appuyer les artisans tant sur le plan technique que sur la pérennisation de leurs activités. « Les artisans peuvent améliorer la qualité de leurs produits tout en cherchant à développer leur commerce » a-t-elle avancé. Mais la filière se heurte aussi à un tout autre obstacle, la plupart des artisans a un niveau d’instruction et de culture assez faible ainsi, dès que l’on parle de vente en ligne et de présentation  d’un offre en d’autres langues, nombreux sont ceux qui hésitent.
Toute demande d’information, manifestation d’intérêt peuvent se faire par lettre ou par email.

Web : www.ancesm.org

■ V.M

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