Retour haut de page
Jeunes foroches arrétés par la gendarmerie - Photo : Fita
Jeunes foroches arrétés par la gendarmerie - Photo : Fita

Le Chef de Région et les forces de l’ordre ont consacré la journée du 7 juin à trouver une solution au problème grandissant de l’insécurité dans la ville d’Antsiranana. La rencontre de l’après-midi avec huit marchands du bazary a été plus fructueuse que le débat de plus de deux heures avec une centaine de Ray aman-dreny

Dans la matinée du 7 juin, au Palais du Faritany c’est une centaine de personnes constituée de parents, chefs de quartiers, enseignants, mobilisateurs sociaux et éducateurs qui ont répondu à l’appel du Chef de région pour trouver une solution au problème d’insécurité provoqué par les affrontements entre bandes de jeunes des quartiers de l’ouest et de l’est de Diego Suarez connus sous les noms de foroches, dajal ou togo.

Tous les points ont été discutés : l’origine du conflit, les mesures à prendre, les dispositions des forces de l’ordre… Malgré les « aller-retour » dans la discussion, l’échange a été particulièrement effervescent. L’après-midi était destiné à entendre les marchands du bazary. Huit personnes seulement ont répondu à l’appel, des représentants des bouchers, des vendeurs de riz et des épiciers. Tout comme ceux qui ont donné leurs points de vue dans la matinée, les marchands ont argué contre les forces de l’ordre, ils considèrent que les actions menées jusqu’ici ne sont pas suffisantes ou ne sont pas efficaces.
Les réunions étaient dirigées par le Chef de région Romuald Bezara en la présence du Commandant de la Circonscription Interrégionale de la Gendarmerie nationale, du Commandant du Régiment Militaire n°7, du Directeur provincial de la Police Nationale, du Commissaire central, de l’adjoint du commandant des Forces d’Intervention Policière, du Procureur de la République… Les autorités sont dans l’embarras et constatent que les arrestations ne sont pas les meilleurs moyens à adopter pour endiguer le phénomène « foroches ». A la fin du mois de mai, plus de 50 jeunes étaient incarcérés. L’incarcération n’a aucun effet dissuasif, les bandes ne cessent de s’affronter par jets de pierre et coups de coteaux terrorisant la population à chaque évènement. C’est ainsi qu’à l’approche de la fête nationale et vu l’inquiétant accroissement du nombre d’agressions, de vols et de viols en ville, les autorités ont appelé parents et responsables de fokontany à se réunir afin de décider ensemble des actions à mener.

Insécurité en ville

Chaque quartier de Diego Suarez a maintenant ses « points chauds » à éviter à telle ou telle heure. Avec la crise, l’insécurité tend à s’accentuer de jour en jour. Pour les affrontements entre jeunes, ces points chauds peuvent être des endroits où les bandes de délinquants se croisent régulièrement, à titre d’exemple : le CEG PK3 ou récemment la rue François de Mahy. Au bazary les pick-pockets et les voleurs à l’arrachée imposent leur loi. Les marchands du bazary se désolent de l’absence d’harmonie entre leurs actions et celles des forces de l’ordre, « nous craignons pour nos vies car si nous les dénonçons ou les attrapons alors qu’ils seront remis en liberté après deux ou trois jours de leur arrestation il est clair qu’ils s’en prendront à nous ». Les forces de l’ordre quant à elles, surtout la police nationale, déplorent qu’après les interpellations, les victimes ne portent pas plainte et qu’ils doivent relâcher les voleurs. Le Chef de Région Romuald Bezara a appelé à la solidarité de tous les marchands à l’instar de l’union des bouchers.

Sources des mésententes

Nombreux sont ceux qui n’admettent pas l’existence d’éléments de trouble au sein de leurs quartiers, « nos jeunes sont sages et bien éduqués, ils se font attaquer par les bandes des autres quartiers » c’est ce qu’avance la plupart de ceux qui ont pris la parole. Nombreux assurent que les délinquants proviennent surtout du quartier Tanambao V, ce qu’ont admis la Région et les forces de l’ordre.
Les causes des mésententes sont nombreuses : mises à part les vengeances qui n’en finissent pas, la plupart de ces facteurs est assez futile (histoire de fille ou convoitise), mais non négligeable puisqu’ils montrent combien l’éducation des jeunes est délaissée par les parents qui sont eux-mêmes perdus dans les difficultés financières. Un octogénaire mentionne que les bandes existaient déjà dans sa jeunesse, c’est-à-dire dans les années 1950-1960, mais les adolescents n’étaient pas aussi violents et « criminels ».

Solution difficile à trouver

Une tentative de réconciliation des membres des deux bandes Tanambao V et Tanambao sud a été conduite par les chefs fokontany, mais après le refus catégorique d’un jeune de pardonner « à cause de ses nombreuses cicatrices », leur intervention n’a pas eu de suite et pourtant ces responsables affirment que bon nombre de jeunes « désirent mettre fin au conflit ». Des sensibilisations, un renforcement de l’éducation, menaces, interdiction de vente libre d’armes blanches, présence dissuasive des forces de l’ordre, organisation de matchs de football amicaux ou d’activités culturelles… telles sont entre autres les propositions de l’assemblée pour rétablir la paix à Antsiranana. Le moyen de procéder n’a pas été décidé collectivement faute de temps et après plus de deux heures de débat, la résolution prise a été l’organisation d’une réunion d’urgence entre les chefs des quartiers touchés au plus près par ce fléau dont Tanambao V et Tanambao tsena. C’est à l’issu de cette rencontre qu’il sera décidé quelle activité organiser pour rassembler les jeunes.
Ce qui est clair jusqu’ici c’est que l’ampleur que gagne le phénomène « foroches » de jour en jour est le fruit d’un cercle vicieux de rejet de responsabilités entre parents, autorités et forces de l’ordre. Les critiques qui fusaient de parts et d’autres ont d’ailleurs occupé une grande partie des deux heures de concertation.
■ V.M

Commentaires   

+4 # very_jery 12-06-2013 10:29
la vraie question serait :
ces gens qui sont toujours mentionnés comme Ray-Amandreny ou responsable à resoudre ce probleme,
-> sont ils vraiment competant?
-> Sont ils vraiment interréssé á prendre en charge la situation de ses jeunes?
-> Posent-ils vraiment les questions qu'il faut?
-> Puis pourquoi la rédaction de la tribune, ne produit pas une série de reportage et d'interview de ces jeunes gens, ne serait ce que pour entendre leurs version á chacun de leur mode de vie et de leurs familles, Puis pour éviter de toujours parler en travers, lorsqu'il s'agit de leur problèmes, qui semblent être ignorés de ces ray-amandreny désintéressés.

Vous devez être connectés pour pouvoir écrire un commentaire

AV 4x4 Sportero L200

Pick-up mitsubishi l200 sportero

  • couleur blanche modèle 2005
  • première mise en circulation 2006
  • 131786km
  • visible à Diego Suarez

10000 euros

tel: 032 66 651 75

La Tribune de Diego en PDF

Télécharger La Tribune de Diego N°182 en PDF
N°182
Semaines du 12 au 25 avril 2017
Télécharger
La Une : Gendarmerie nationale DIANA : Restaurer la confiance pour endiguer la vindicte populaire
Le syndicalisme n’est pas qu’un mouvement de revendications
Les premières années de Diego Suarez - 1925-1930 : Diego Suarez, capitale de la contestation coloniale
Dossier : Athlétisme : « Nous pouvons faire mieux avec des soutiens financiers »
Cyber Diego Com
Normada.com, le site de référence du Nord de Madagascar
Office Régional du Tourisme de Diego Suarez
Agence de Presse de l'Océan Indien
 
© Cyber Diego Com 2005 - 2024