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Catégorie : Brèves
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Dans la matinée du mercredi 2 octobre, une foule en colère s’est rendue au poste de gendarmerie d’Ambonara Nosy Be Hell ville pour exiger que lui soit remise le présumé kidnappeur d’un enfant disparu depuis vendredi. Les forces de l’ordre ont du faire usage de leurs armes pour disperser la foule, faisant un mort et plusieurs blessés. Une autre affaire d’enlèvement et de meurtre d’un enfant le mois dernier à Ambatolaoka justifie la colère de cette foule

Mercredi 2 octobre, les proches de l’enfant emmenaient le présumé kidnappeur au commissariat de police, mais il n’y a pas été retenu, les autorités se réunissaient en OMC dans les bureaux du District. D’après la déclaration du commandant de la CIRGN (Circonscription Interrégionale de la Gendarmerie Nationale), du directeur provincial de la Police nationale et du commandant du RM7 (Régiment Militaire), l’individu avait fait irruption dans la réunion afin de trouver la protection des forces de l’ordre. Près de 300 individus qui ont entendu parler d’un kidnappeur qui s’est fait attraper se sont amassés alors devant le bâtiment qui était protégé par les éléments de la gendarmerie. La foule a exigé que lui soit remise l’individu afin qu’il soit jugé à sa manière et sur une place publique. Ce que les forces de l’ordre ont refusé, elles ont avancé qu’une enquête doit être faite. L’individu a alors pu partir à bord d’un véhicule, une R19 ce qui n’a fait qu’augmenter la colère de la foule qui s’est rendue à la brigade de gendarmerie d’Ambonara, convaincue que l’individu y a été emmené. Malgré la déclaration du commandant de la Compagnie quant au fait que l’individu ne s’y trouvait pas, la foule n’a pas quitté les lieux, insistant pour que lui soit livré l’individu. On a fait entrer le fokonolona cinq par cinq dans les locaux de la gendarmerie pour vérifier, mais cela n’a pas suffi. Ont commencé alors les jets de pierre et les actes de vandalisme s’en sont suivis. Les gendarmes ont tiré afin de disperser la foule, celle-ci a encore riposté par des jets de pierre, des épiceries, des kiosques et une voiture qui se trouvait à proximité ont été incendiées. Les policiers sont venus en renfort, les tirs ont fait trois blessés dont un est mort à l’hôpital.  
Les échauffourées se sont poursuivies jusqu’à la fin de l’après-midi faisant une dizaine de blessés : civils et gendarmes. En début de la soirée d’hier, la Gendarmerie nationale lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à son siège au Toby Ratsimandrava, Antananarivo a appelé au calme, les dessous politiques d’un tel évènement n’ont pas été écartés. Le Commandant de la CIRGN a d’ailleurs exhorté tout un chacun à ne pas accepter de devenir un outil politique que l’on se sert pour détruire les biens d’autrui et de l’Etat. Ce que le Directeur provincial de la Police national a appuyé en disant que toute affaire doit passer par une enquête et par un jugement « laissez les forces de l’ordre et la Justice faire leur travail et ne pas avoir à recourir à chaque fois à une vindicte populaire ». La sécurité à Nosy Be est jusqu’à maintenant à craindre et la vigilance est de mise. Des renforts ont été envoyés depuis hier.

VM