La quasi absence de signalisation dans les rues de la ville est du à de multiples causes : vandalisme, érosion naturelle, « recyclage » des panneaux en tôle et absence de moyens financiers. On pourrait penser que l’absence de signalisation entraine une augmentation des accidents de la route. Or, d’après le commissaire de police Christ Noelson, ce n’est pas le cas. Les explications avancées sont que l’état des rues ne permet pas de conduire à des vitesses excessives sans abimer son véhicule. L’autre est que les conducteurs locaux sont parfaitement habitués à cette situation et en tiennent compte dans leur conduite. Néanmoins, ces explications ne sont pas valables pour les conducteurs étrangers à la ville, de sorte que bien souvent les automobilistes d’Ambilobe, de Tana ou d’ailleurs peuvent se voir infliger des amendes pour infraction à la signalisation routière disparue. L’incompréhension amène parfois à des rapports rugueux entre ces conducteurs et la police.
En effet, le commissaire de police nous confirme que les agents font appliquer le plan de circulation de la ville, alors que les conducteurs verbalisés invoquent le code de la route général. Pour en avoir le coeur net, nous avons demandé au procureur de la ville son opinion sur ce point de droit. D’après lui, faute de signalisation adéquate, ce sont les principes généraux de circulation qui doivent s’appliquer. Si par exemple il n’existe pas de signalisation pour indiquer un sens interdit, ce sens interdit n’est pas opposable au conducteur et il ne peut être verbalisé pour ce motif. A défaut, l’amende établie en l’espèce serait nulle pour défaut de base légale. D’après lui, si aucune contestation de ce type d’amende n’a été portée devant les tribunaux, cela tiens sans doute à la modicité de leurs montants qui n’ont pas été réévalués depuis plus de trente ans. Il n’en demeure pas moins qu’en tant que juriste et gardien du droit, c’est un état de fait qu’il déplore.