Le transfert d’argent par téléphone est devenu le moyen privilégié des arnaqueurs. Le mode opératoire des malfaiteurs est toujours le même : la promesse d’une forte somme d’argent ou des appareils électroménagers
La responsable Orange money front Antsiranana, Randriamanantsoa Vola raconte le déroulement de l’escroquerie. L’individu appelle sa cible en se faisant passer pour un agent d’Orange money et lui dit qu’un étranger souhaite lui envoyer 70 millions d’ariary par Orange money et lui demande d’ouvrir un compte. Une fois le compte ouvert, l’arnaqueur informe sa cible que ledit compte n’est pas international. Pour basculer vers ce mode, il faut que le titulaire y dépose 600 000 ariary (même plus lorsque la cible est bien en confiance). L’escroc pour finaliser son acte dit à sa victime de suivre « quelques étapes » pour le basculement à l’international. La victime ne se rend compte de la supercherie que lorsque l’argent n’apparaît plus dans son compte. Dans d’autres cas, l’individu envoie un message disant que la cible a gagné à un jeu. Lorsque celle-ci appelle pour mieux s’informer, l’arnaqueur lui demande d’envoyer de l’argent pour le transport et la livraison des appareils qu’il a gagnés.
Depuis novembre 2014 jusqu’à fin février 2015, une trentaine de personnes se sont adressées à l’agence Orange Antsiranana. Il y a celles qui ont suivi les étapes et ont perdu de l’argent, il y a celles qui se sont méfiées et ont rapporté l’histoire à l’agence Orange Antsiranana. Ce qui a conduit cette société a porté plainte auprès de la gendarmerie nationale. A Sambava, un homme (l’auteur principal) et une femme (la complice) ont été arrêtés par les éléments de la gendarmerie, puis placés en mandat de dépôt. Il a été révélé lors des enquêtes que leurs cibles sont d’une part des gens qu’ils connaissent et d’autre part, des numéros qu’ils prennent au hasard. De nombreuses cartes d’identité qu’ils utilisent lors de l’achat de puce téléphonique ont été découvertes. Les archives indiquent par ailleurs que les deux comparses ont réussi à extorquer 3 millions d’ariary à leurs victimes. D’après le Colonel Tsivahiny Patrick, commandant de la Circonscription Interrégionale de la Gendarmerie Nationale Antsiranana, l’identification des malfaiteurs est précise lorsque les données sur les acheteurs de puces téléphoniques sont enregistrés comme il se doit. Il a également souligné la nécessité de renforcer le contrôle d’identité lors de déplacements d’argent par le téléphone. Mamy Rabearilaza, chef de la zone nord d’Orange Madagascar appelle quant à elle à la prudence de tout un chacun surtout lorsqu’il s’agit de transfert de sommes d’argent.
■ V.M