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Catégorie : Brèves
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La violence gagne un peu plus de terrain ces derniers temps. Les Antsiranais ne semblent pas être convaincus et décidés à contribuer dans la maîtrise des jeunes délinquants.

Plus d'une fois le Commissaire de la police centrale a appelé la population de Diego Suarez à collaborer avec les forces de l'ordre pour empêcher délinquants et criminels de faire encore plus de mal. Mais plus d'une fois la population n'a pas répondu.

Tel est le cas par exemple des cambriolages et des attaques à domicile. « Au lieu d'aider le voisin en difficulté » nous dit le Commissaire Felokony « les gens ferment leurs portes à double tour par peur de vengeance… ». Alors que la suite est tragique, finissant parfois par la mort du gardien ou du propriétaire. Lors du point de presse du 22 novembre 2011, il a encore encouragé les habitants de la ville d'Antsiranana d'appeler au moins la police (le 112) dès que les malfaiteurs se manifestent, même si jusqu'à maintenant 60% de ces appels d'entre 16 et 20 heures font perdre du temps à la police. Le Commissaire Felokony Christ Noëlson a précisé que même si l'élément mobile ne pourrait pas arriver au moment où les faits se présentent, la précision quant à l'endroit où s'est déroulé l'infraction ou l'affrontement entre les jeunes délinquants est nécessaire ainsi que l'identification des personnes vues sur les lieux.
Depuis quelques temps, les agissements des jeunes délinquants de Diego se sont aggravés. A la sortie des lycées et/ou des collèges, deux groupes se jettent des pierres et après l'affrontement, celui qui est en plus grand nombre détrousse celui qui est moins nombreux. Ensuite, ces individus agressent ceux qu'ils rencontrent dans les rues.
Le Commissaire de la police centrale a tenu à apporter quelques éclaircissements car la rumeur a circulé en ville sur la mort d'un lycéen tué par les foroches. Le Commissaire a alors résumé les faits réels : lundi 21 novembre à 11h36, un jeune homme dont le prénom est Faby a été frappé à coup de couteau sur la rue Point six, du côté de l'épicerie Mazava. La victime n'est pas décédée, mais a été grièvement blessée et a été transportée à l'hôpital où il attend à être opéré. Jusqu'au 22 novembre, 5 personnes liées à cette affaire ont été arrêtées. Quant au fait que ces jeunes seraient des lycéens, le Commissaire a indiqué qu'ils portaient effectivement des tenues du lycée technique, mais leur appartenance à l'établissement est encore à prouver.


Et l'ordre de tirer ?


Les journalistes présents à ce point de presse ont demandé au Commissaire Felokony de ce qu'il en est de l'ordre de tirer comme moyen de répression. Il a répondu que même pour les éléments des forces de l'ordre, l'usage d'une arme à feu est réglementé car il y a de nombreux principes à respecter et des limites à ne pas franchir.
Mais le fait est que la population déjà traumatisée par les événements dont les jeunes en sont les auteurs a besoin de se sentir en sécurité et protégée pour pouvoir agir. Ainsi, elle attend à ce que les forces de l'ordre arrivent sur le lieu de l'infraction au moment voulu. Ce qui n'est pas toujours possible selon toujours le Commissaire Felokony car la plupart du temps ces infractions sont commises en quelques minutes et la police centrale n'a qu'un seul véhicule. Donc les témoignages sont importants pour l'enquête qui va suivre.
En définitive donc, ce n'est qu'en agissant ensemble, forces de l'ordre et l'ensemble de la population, que l'on peut espérer une évolution dans l'élimination de cette forme particulière d'infraction à Diego. D'ailleurs, les Malgaches ne disent-ils pas : « Ny mitabe tsy lanin'ny mamba »? Proverbe qui soutient l'idée que pour réussir une chose il vaut mieux s'associer. « En traversant ensemble, le caïman n'osera pas attaquer ».
■ V.M.