Même si ces assises provinciales des corps de l'Etat se sont déroulées le même jour que l'inauguration de la BSR, des résolutions ont pu être prises après quatre heures d'ateliers
Ces assises des Grands Corps se sont tenues dans la matinée du 16 mars à la grande salle du Palais du Faritany. Les Grands Corps sont les hauts fonctionnaires de catégorie 8 et supérieure.
D'un côté, les agents de l'Etat ont toujours cherché et revendiqué à ce que l'administration ne soit pas politisée. Les magistrats ont par exemple réclamé à ce que les tribunaux puissent agir et prendre des décisions indépendamment des influences politiques et de l'Etat. D'un autre côté, les Grands Corps ont évoqué avec le Premier Ministre leur souhait d'avoir « leur mot à dire » quant à l'administration des affaires publiques. Force est en effet de constater que l'administration a toujours souffert des instabilités politiques et sociales qui emmènent d'innombrables changements même au niveau des occupants de postes de techniciens, d'où les dysfonctionnements administratifs. C'est donc pour y remédier et pour redresser d'autres côtés de l'administration que les syndicats des Grands Corps de l'Etat apportent leur contribution.
Onze syndicats de Grands Corps dont le SMM ou Syndicat des Magistrats de Madagascar, le SYNAD – Syndicat des Administrateurs Civils-, le SECES (Syndicat des Enseignants Chercheurs de l'Enseignement Supérieur), les inspecteurs de l'éducation nationale, de la jeunesse et des loisirs… ont été représentés. Les ateliers organisés ce 16 mars ont eu pour objectif l'élaboration de recommandations relatives à l'amélioration de l'administration. Recommandations qui seront soutenues pour l'intérêt du Nord de Madagascar lors des assises nationales de la confédération des syndicats des Grands Corps de l'Etat les 27 et 28 mars à Antananarivo et dont le thème sera : « Administration forte pour le développement de Madagascar ». C'est donc pour le développement de ce thème que les ateliers ont été organisés afin de traiter les points reliant l'administration au développement du pays. Il s'agit de la modernisation de l'administration, de la valorisation des ressources humaines de l'Etat et des liens de la Confédération des syndicats des Grands Corps de l'Etat aux affaires nationales. De nombreuses questions ont été soulevées, inséparables de la gestion de l'administration : la qualité de la gestion publique dont la transparence et la neutralité tant recherchées par les « clients » de l'Etat, le système de rémunération -l' éternel problème des fonctionnaires-, la gestion administrative, etc. Mais le plus important a été de déterminer comment donner une force contraignante aux résolutions que la confédération provinciale a pu sortir lors de ces assises.
Les réalités vécues par les fonctionnaires qui sont ressorties de ces consultations ont montré que la tâche ne sera pas facile car de nombreux plans à redresser se trouvent à la base même de l'administration. Il en est ainsi des textes qui régissent l'administration : des textes anciens et non à jour, des confusions dans leur application d'où la nécessité de revoir quels sont ceux en vigueur et de les vulgariser pour que chaque agent puisse s'y référer. Le budget de fonctionnement a été discuté en prenant en considération la situation géopolitique du Nord (des Régions SAVA et DIANA), il en est ainsi de la mauvaise répartition des personnels, on n'est pas sans savoir qu'il y a une concentration massive des fonctionnaires au niveau central. De plus il y a un manque de communication et d'information, qu'elles soient ascendantes ou descendantes, qui mériteraient d'être rétablies ou établies si elles n'ont jamais eu lieu chez certains. Une meilleure gestion du patrimoine afin d'éviter que les infrastructures publiques ne tombent en ruine et empêcher les ventes systématiques des biens immobiliers publics.
Ce sera donc à l'issue des assises nationales de la CSGCE les 27 et 28 mars 2012 que l'on saura quelles recommandations de la confédération provinciale d'Antsiranana ont été défendues et retenues. Notons que seuls les Grands Corps issus de la DIANA ont participé à ces assises car faute de temps ceux de la SAVA (Sambava, Antalaha, Vohémar, Andapa) n'ont pas pu être présents. Néanmoins, les décisions prises concernent les deux Régions donc tout Antsiranana.
■ V.M