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Catégorie : Culture
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Pour Clark et ses frères, la peinture est certes une passion, mais elle les fait vivre, eux et leurs familles
Pour Clark et ses frères, la peinture est certes une passion, mais elle les fait vivre, eux et leurs familles

A l’entrée du quartier Dar Es Salam, à Nosy Be, un endroit modeste, mais duquel on ne peut détourner les yeux tant les couleurs sont attrayantes. En effet, les résidents du lieu, cinq frères peintres utilisent les couleurs chaudes dans la représentation des objets de leur art

Les tableaux sont réalisés sur du soga ou gôra, un tissu spécifique malagasy, proche de la toile. Mais comme le gôra est de plus en plus difficile à trouver, Clark et ses frères ont souvent recours à du tergal
Les tableaux sont réalisés sur du soga ou gôra, un tissu spécifique malagasy, proche de la toile. Mais comme le gôra est de plus en plus difficile à trouver, Clark et ses frères ont souvent recours à du tergal

Dans leur petit atelier de Dar Es Salam, Fabio, Luck, Nicholas, Elino et Clark font de la peinture d’impression. Les tableaux sont exposés à l’extérieur. Les personnages sont allongés et généralement noirs, les motifs et le fond sont très colorés. Parfois, ils utilisent des objets qu’ils intègrent dans le paysage qu’ils peignent ou pour orner les personnages. Raharison Jean Clark explique « nous sommes à Nosy Be donc nous utilisons les couleurs chaudes pour mieux représenter ce que nous ressentons quand nous peignons. Cependant, lorsque les clients font des commandes, ils sont libres de nous dire quelles couleurs ils veulent que nous utilisions ». Le tout réalisé sur du soga ou gôra, un tissu spécifique malagasy, proche de la toile. Mais comme le gôra est de plus en plus difficile à trouver, Clark et ses frères ont souvent recours à du tergal. Les clients, ce sont surtout des Malagasy qui revendent les œuvres à Nosy Be, dans d’autres villes de Madagascar ou ils les exportent. Pour Clark et ses frères, la peinture est certes une passion, mais elle les fait vivre, eux et leurs familles. Un tableau coûte en moyenne 60 000 Ariary. Durant la haute saison touristique, juillet et août, les peintres ne parviennent que difficilement à suivre les commandes. En général, ils vendent deux ou trois tableaux par semaine. Cette année, la vente a moins rapporté car toutes les activités en rapport avec le tourisme ont été réduites par les grèves. Chaque année, c’est entre le mois de novembre et le mois de mars que leur activité est au plus mal. Les frères expliquent néanmoins que comme leur métier dépend surtout de leur talent, de leur inspiration et parfois de leur aptitude à faire de la reproduction, la concurrence n’est pas un risque particulier à considérer. Les amateurs d’art et les clients de l’artisanat d’art aiment ou n’aiment pas les produits et « c’est déterminant sur la décision d’achat. On ne cherche pas vraiment à comparer ou à choisir entre deux prix  » indique Stanislas, amateur de ces tableaux aux personnages allongés. A Nosy Be, trois ateliers se reconnaissent avoir le talent et le savoir dans ce genre de peinture qui utilise surtout de la peinture acrylique dans la réalisation des tableaux.
■ V.M