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Catégorie : Culture
Publication :
Dadi’Love, artiste éclectique
« Le milieu artistique, malgré tout ce qu’on en dit, est un milieu très joyeux où la bonne humeur fait partie du quotidien »

Que ce soit par ses textes qui retracent la vie quotidienne avec une poésie pleine d’humour, ou par ses danses au dynamisme effréné, nul ne peut rester insensible à la prestation scénique de ce jeune homme à l’énergie communicative. Rencontre avec Dadi’Love, l’artiste éclectique

LTdD : Vous êtes connu sous un nom d’artiste plus que singulier pour un homme : Dadi’ Love. Mais qui se trouve derrière ce personnage ? Parlez-nous de vous
Dadi’Love :
Je suis Rajaoasalama Stéphanoelson Hervé. J’ai 28 ans, je suis fiancé et nous avons un enfant. Durant mon enfance, j’ai eu comme surnom Vévé, mais le sobriquet qui m’a collé à la peau jusqu’à aujourd’hui est « Dadilahy » (grand père) vu que c’est ma grand-mère qui m’a élevé.

LTdD : La variété de vos styles de musique fait penser que vous venez des quatre coins de l’île, vous êtes originaire de quelle région de Madagascar ?
Dadi’Love :
Je suis né à Antsohihy, de la région Sofia, et si un jour mon créateur me rappelle à lui, je serai probablement enterré à Ambaliha Mevarano, toujours dans le Sofia, terroir de mes aïeux.

LTdD : Pourquoi êtes-vous entré dans le monde de la musique pour y faire une carrière ?
Dadi’Love :
Depuis ma plus tendre enfance j’aime chanter. Il parait même que je cassais les oreilles de mon entourage (rires) ensuite, j’ai fais partie de la chorale FJKM, la STK.

LTdD : Avez-vous travaillé pour le compte d’autres artistes ?
Dadi’Love :
Non, je n’ai jamais travaillé pour le compte d’autres artistes. Je dirige mon propre groupe depuis 2010 jusqu’à aujourd’hui.

LTdD : Quels sont d’après vous le plus et le moins du fait de vivre dans ce milieu ?
Dadi’Love :
Le milieu artistique, malgré tout ce qu’on en dit, est un milieu très joyeux où la bonne humeur fait partie du quotidien. Ceci étant, il m’est personnellement difficile de diriger un groupe, parce que donner des ordres est parfois nécessaire et en donner à plus âgé que moi ne m’est pas toujours aisé. Seulement, mon équipe est une équipe où les liens humains et le respect mutuel sont très forts, du coup, je peux gérer. D’ailleurs, il y a cette récompense suprême du contact avec le public pendant les spectacles. Ces moments effacent toutes les tensions accumulées pendant les répétitions et créations.

LTdD : Au niveau de la création justement, où en êtes-vous ?
Dadi’Love :
J’ai à peu près une trentaine de chansons, et mon équipe et moi-même préparons maintenant la sortie de notre troisième album.

LTdD : Qui vous crée vos mélodies et vous écrit vos textes ?
Dadi’Love :
En toute humilité, j’avoue que je crée moi-même mes mélodies et écrit mes textes à partir de ce que j’observe de la vie quotidienne. La société et mon vécu sont mes muses.

LTdD : Vous avez aussi la réputation bien fondée d’être un très bon danseur. L’avez-vous été au niveau professionnel ? Et qui compose les chorégraphies époustouflantes dans vos clips vidéo ?
Dadi’Love :
J’aime danser. Je dirai même plus, j’adore danser. Mais je n’ai jamais été danseur professionnel. Pour ce qui est des chorégraphies de mes clips, je les crée moi-même.

LTdD : Et les scénarios de vos clips ?
Dadi’Love :
Je les crée aussi. Comme je travaille avec une équipe qui a le sens de l’écoute, nous finissons par obtenir ce que nous voulons malgré les moyens rustiques dont nous disposons.

LTdD : Avez-vous exporté le fruit de vos créations en dehors de Madagascar ?
Dadi’Love :
Oui, je suis allé en France, à la Réunion, à Maurice, à Mayotte et en Thaïlande.

LTdD : Comment ont réagi vos parents et familles quand vous avez embrassé la carrière d’artiste ?
Dadi’Love :
Ils étaient contents. Il n’y a pas eu trop de commentaires désobligeants, et j’en suis fort aise, je les remercie. Ceux qui ne m’empêchent pas de rouler me poussent déjà à avancer.

LTdD : Quel est ton meilleur souvenir en tant que chanteur ?
Dadi’Love :
C’est quand à la sortie d’un spectacle, les fans m’ont spontanément portés à tour de rôle sur leurs épaules, et m’ont ovationné et porté en cortège jusqu’à ma chambre d’hôtel. C’était en 2015, à Ambanja, pendant le festival « Sorogno ».

LTdD : Jouez-vous d’un instrument de musique quelconque ou vous vous cantonnez au chant ?
Dadi’Love :
Je ne me cantonne pas au chant, même si je ne joue pas sur scène. Je suis aussi batteur et pianiste car je me dis souvent qu’un artiste ou même chacun d’entre nous sommes encouragés à être polyvalent.

LTdD : Vous n’aviez jamais songé à devenir acteur ?
Dadi’Love :
J’aimerais bien, mais une chose à la fois. Il faudrait que j’acquière des meilleures capacités de comédien et que la bonne opportunité se présente.

LTdD : Si vous avez un conseil à donner aux plus jeunes voulant suivre la même voie ?
Dadi’Love :
Du sérieux, de l’abnégation, de la persévérance, et beaucoup de respect de soi et des autres. Je pourrais aussi dire qu’un travail bien fait paye toujours, à court ou à long terme.
■ Luis K.