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Deux spectacles pour rendre hommage à Rudi Rehava
Deux spectacles pour rendre hommage à Rudi Rehava

La danse n’est pas qu’un récit de bonheur ou de drame, elle est aussi une voie de dénonciation. En réussissant à faire passer l’émotion par la danse contemporaine, qu’auparavant très peu de public de la Capitale du nord arrivait à comprendre, la compagnie Cap Sud a relevé un immense défi

« Naïf » : spectacle pluridisciplinaire mêlant théâtre, slam, poésie et danse contemporaine

La pièce, qui devait être un trio à la base s’est retrouvée privée tragiquement de l’un des ses chorégraphes, Rudi Rehava, décédé très récemment. Pour rendre hommage à leur collègue et ami, l’équipe constituée principalement composée de Judith Manantenasoa, danseuse-chorégraphe, Linda Volahasiniaina, musicienne et ingénieure de lumière (entre autres) et de Gad Bensalem, de son vrai nom Rakotomanga Tokiniaina, poète, slameur et comédien, ont joué la pièce « Naïf » à l’Alliance Française d’Antsiranana. Le tout, sous la direction artistique de Fela Razafiarison, comédienne et metteuse en scène. Le vendredi 23 février à 20h, l’art s’est exprimé dans sa splendeur naïve et profonde à la fois. Gad Bensalem la pluridisciplinarité du spectacle : « dans toute poésie, il y a de la danse et en toute danse, la poésie demeure. Il ne s’agit donc pas ici de marier danse et poésie, ce qui serait absurde. Il s’agit plutôt d’aller à la frontière du sensible en chacun des interprètes. Les mots caressent la peau et le mouvement porte les phrases. L’introduction d’éléments sonores et vidéographiques est née de la volonté de confronter le public à une réalité beaucoup plus brute, en contraste peut-être avec la douceur de la poésie et de la danse. Le public étant tout à fait libre d’utiliser et de créer l’imaginaire dans les tableaux proposés. » « C’est l’histoire d’un homme… l’histoire d’un pays, l’histoire d’un gars ». Ces mots reviennent comme un leitmotiv dans cette déclaration d’amour, tout feu tout slam, à un père, une mère, un pays. Si le retour aux sources était le plus grand pas vers l’avenir, invoquer le nom d’un des plus grands de notre nation dans cette pièce, en la personne du Professeur Albert Rakoto Ratsimamanga, sonnerait comme un devoir, une échappatoire pour d’autres. « Naïf » est à la fois un requiem pour le passé et une danse pour le futur. Le passage de ces artistes à Antsiranana a été l’occasion pour les danseurs de la compagnie Cap Sud Madagascar de travailler un mini spectacle en atelier avec la chorégraphe Judith Manantenasoa et aux jeunes d’Antsiranana de suivre des formations en création de lumière de spectacle avec Linda Volahasiniaina. La restitution d’atelier s’est faite juste avant que ne débute le spectacle « Naïf ».

« Naïf » succède à «Blind and half» : deux spectacles de taille

En deux mois, l’Alliance Française a accueilli deux spectacles d’hommage. « Blind and half » présenté le 17 janvier a séduit le public. La compagnie de danse Cap Sud et son chorégraphe Cerveau Kotoson ont bénéficié de la collaboration d’une danseuse qui n’est plus à présenter sur la scène malagasy : Voahangy Ralaisaona. Même si l’artiste réside actuellement à La Réunion, elle a insisté pour participer en hommage à l’illustre danseur Rudi Rehava. « Blind and half » pointe du doigt les vérités que tout le monde connait mais que peu osent dénoncer : l’aveuglement volontaire face à certaines situations. « Entre ce que l’on regarde et ce que l’on, voit, il y a parfois un grand fossé d’incompréhension et de faux semblants. Il y a ceux qui sont aveugles, de par les faits naturels, d’autres le sont de leur propre gré, ceux-là, les « Aveugle et demi », plus aveugle que le reste, car ignorant foncièrement ce qui est flagrant, ils se cachent derrière des réalités parallèles… « Aveugle et demi », car ignorant l’aveuglante et criarde couleur de la poignante douleur de notre quotidien, et se cachant derrière de la muraille du « tout va bien »… ». Le spectacle de 50mn a fait salle comble le 17 janvier. Les jeunes danseurs, Allushka Bahoaka, Miritcheuz Feno, Rico Ronald et Bezandry Prisco se sont exprimés aux côtés de leurs ainés, Voahangy Ralaisaona et Cerveau Kotoson. Deux générations, même passion. La relève se profile au nord de Madagascar. Le public antsiranais qui n’est pas si bien habitué aux spectacles a vibré de l’émotion profonde véhiculée par les enchaînements des danseurs, sous la lumière d’Aina Roihama. La compagnie Cap Sud s’efforce d’être régulière dans ses productions et des programmations de compagnies locales ou internationales que l’Alliance Française organise occasionnellement. Ces deux spectacles promettent une année fructueuse de création.

■ Luis.K

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