Maurena est de ces personnes qui peuvent faire taire une assemblée de plusieurs personnes quand elle chante. En effet, avec sa voix puissante de diva, elle a tout pour amener ceux qui l’écoutent vers une autre sphère de sensation
Maurena est une actrice, elle peut tellement bien entrer dans le jeu de son personnage, que la société a fini par lui laisser comme surnom le nom même du personnage : « Mamasôsy ». Rencontre.
LTD : Pourquoi avoir particulièrement choisi en priorité la chanson?
J’ai été élevée dans un milieu de chorale à l’église et mon père rêvait ardemment d’un enfant qui « chanterait ». Ainsi, pendant des années, je me suis imprégnée de cette atmosphère, usait mes cordes vocales avec plaisir et dans l’espoir qu’un jour, tous mes efforts pour sortir des voix « ordinaires » seraient récompensés. Un pas est ainsi fait, à l’heure qu’il est, mais beaucoup reste encore à faire.
LTD : Quand est sorti votre premier single ?
J’ai pu sortir mon premier single qui s’intitulait « Anjarako » (Mon destin) en 2006
LTD : Le clip que vous avez tourné avec le réalisateur José Rakotobe a fait un buzz sur les réseaux sociaux. Pourquoi avoir choisi ce réalisateur, parmi ceux qui sont dans le métier à Madagascar ?
Je l’ai particulièrement choisi, parce que c’est un bon scénariste dont les œuvres m’ont toujours touchée. Mais surtout, c’est un réalisateur qui a le sens des relations humaines. Cette qualité est essentielle, à mon avis, voire même indispensable, pour la réussite d’une collaboration.
LTD : Parlez-nous un peu du télé-crochet Pazzapa …
L’édition de 2015, en effet, a été un grand tournant dans ma carrière. De vague inconnue, j’ai été propulsé au devant de la scène. Sur les plus de 800 participants aux éliminatoires de Diego Suarez, sept candidats ont été retenus, et j’en faisais partie. Au bout des primes des premières périodes, nous étions dix huit à avoir pu aller à la « Villa Pazzapa » et y résider pour suivre les formations, et je peux vous dire que ce n’était pas de tout repos …
LTD : Ensuite, vous avez gagné…
…. Et je ne m’y attendais pas trop, en sachant que les candidats étaient vraiment tous très bons…d’autant plus que de par le passé , j’ai déjà participé à bon nombre de concours de chant, à Diego Suarez, pour ne pas dire à tous les concours qui se présentaient , à ne citer que Rehareha , Fikitry, Graine de Star…Et en aucun cas, à aucun moment, je ne gagnais. Ceci étant, comme j’aimais vraiment les expériences que m’apportaient mes participations, je continuais de prendre part. Alors, ce dernier concours, plus grand que ceux auxquels je n’ai jamais assisté m’avait offerte la meilleure des surprises possible.
LTD : Quels étaient les points forts que vous pouvez évoquer lors de votre séjour à la villa Pazzapa ?
Je dirai que cette expérience a renforcé mes capacités à vivre en communauté, à mieux gérer les relations humaines. Nous venions de plusieurs régions de Madagascar, et nous avions chacun nos habitudes, nos cultures …
LTD : Vous y avez un mauvais souvenir ?
Ce qui m’a le plus fait mal, c’était quand la personne que j’appréciais le plus, que je traitais comme ma propre sœur m’a poignardé dans le dos, en donnant des interviews composées d’inepties à mon sujet, en faisant des posts vidéo via les réseaux sociaux. Bref, elle a essayé de complètement me détruire, et le comble c’est que je ne la voyais pas venir. Je ne savais pas pourquoi elle agissait ainsi.
LTD : Parlez-nous de vos débuts dans le milieu cinématographique ?
C’était lors du tournage de « Vady Natolotra » par Tahina Razafindrakoto de « Horizon Production » à Antananarivo. J’accompagnais un ami pour passer le temps. Une actrice étant absente, on m’a fait interpréter un rôle dans un extrait et ça a fonctionné. Ceci m’a ouvert les portes et la réalisatrice m’a proposée de travailler avec elle.
LTD : Votre clip par José Rakotobe a été un vrai succès, alors, comment voyez-vous la différence entre tourner un clip et jouer dans un film ?
Jouer un rôle m’est plus facile que tourner un clip pour mes chansons. Devoir regarder la caméra de plus près m’intimide un peu. Dans un film, je pense que j’ai plus de spontanéité d’interprétation.
LTD : Comment vivez-vous votre succès médiatique suite à la sortie de « Mamasôsy » I et II ?
Je pense que je suis restée la même, mais je devrais juste me limiter par rapport à certaines libertés d’action …D’ailleurs, comme on dit, c’est la rançon de la gloire.
LTD : Comment réagissez-vous aux « commérages » à propos des personnalités publiques comme vous ?
Vous savez, les gens parlent, et c’est leur droit le plus élémentaire. Seulement, il y a des fois où c’est amusant et parfois cela l’est moins …Nos états d’esprits du moment aussi nous aident ou pas à recevoir certaines informations d’une manière calme et posée. Je perds mon prénom pour m’en forger un autre, ce n’est pas grave ( rires). Le public a le droit d’étiqueter ses idoles et c’est le prix à payer parce que je sais qu’en contrepartie, je fais quelque chose que j’aime, je sais ce que je fais et je sais qui je suis … Le reste n’a pas d’importance .
LTD : Beaucoup de questions fusent de part et d’autres, concernant votre relation avec votre partenaire dans les deux films « Mamasôsy »… qu’en est-il exactement car les avis sont partagés ?
Housny Alidy, mon partenaire dans le film est un ami du collège, mon meilleur ami, mon confident avec qui j’ai une complicité que seuls ceux qui ont des vrais amis savent. Mais après, les gens voient ce qu’ils veulent voir, nous n’en ferons pas un drame (rires)
LTD : Quelles sont selon vous les cinq qualités essentielles pour avancer dans ce milieu ?
Je pense qu’en toutes choses, pas que dans ce milieu, il faut de l’amour, voire de la passion, vivre pleinement ce que l’on fait, accepter de faire des sacrifices, savoir s’adapter et avoir confiance en soi.
LTD : Un message à transmettre ?
Je dirai que la corpulence n’est pas un handicap, que la couleur de la peau n’est pas une faiblesse, que la valeur d’une personne est dans ce qu’elle a dans le cœur, dans sa capacité à être bon envers ses semblables. Il faut aussi se dire qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, alors, voyez le bon côté de la vie.
■ Luis. K