Les compétitions de films documentaires permettent au réalisateur et au film de se voir en challenge face à d’autres points de vue
Il est certain que le film documentaire réalisé par Geoffrey Gaspard voyagera dans quelques pays durant les prochains mois. Un enjeu qui ne manquerait pas d’intéresser les concitoyens malgaches puisque le sujet concerne le sport de combat traditionnel du nord de Madagascar et porte l’étendard du septième art du pays
Geoffrey Gaspard croit en la potentialité de son film « TAVELA ». Le documentaire est sélectionné au festival Africlap, Toulouse, du 25 août au 1er septembre. Africlap est un événement culturel dédié à la découverte des cinémas et cultures d’Afrique. TAVELA a déjà été sélectionné dans deux catégories à la 4ème Rencontres du Film Court de Madagascar durant lequel il a été en compétition pour le prix du documentaire décerné au mois d’avril et pour le prix du public qui sera remis ce mois de juillet. Geoffrey Gaspard compte présenter son film à d’autres festivals et à d’autres compétitions lesquels d’après lui, lui permet d’avoir plus de visibilité et de voir quel est son niveau en termes de réalisation cinématographique et de montage. « Le réalisateur et le film vont se voir en challenge face à d’autres points de vue. Les critiques me permettent d’évoluer et d’ainsi affiner mes méthodes de réalisation pour toucher un public plus large dans les prochains films. » explique Geoffrey Gaspard.
TAVELA : un film sur la mutation de la tradition
Le film documentaire a été réalisé à Antsiranana en juin 2018. Le tournage a été précédé d’une préparation qui a duré deux mois et a été suivi de cinq mois de montage. La connaissance de la culture sakalava antankarana et de la ville lui a certes servi pour la réalisation « mais il a fallu pousser pour trouver l’essentiel. Il fallait raconter l’histoire de façon plus précise et détaillée » souligne Geoffrey Gaspard.
TAVELA est donc une histoire, racontée par un natif d’Antsiranana à travers ses yeux et sa voix de professionnel du cinéma (ou de filmmaker en devenir). Il dénonce le changement que subit la culture sakalava et antankarana en analysant sous toutes les coutures la nouvelle forme de morengy actuellement prisée à Antsiranana, tout en la gardant dans le contexte originel lié à la vie diegolaise. « Ce changement qui se déroule sous les yeux des Diegolais vient de notre perte de repères culturels, de la mondialisation et de notre ignorance » résume-t-il. Geoffrey Gaspard à travers ses films entend inspirer les gens aux changements. Pour lui, le film est un objet, une forme de transmission d’histoire, de culture et de tradition.
■ V.M