Le festival Libertalia organisé par la Commune Urbaine de Diego Suarez pour la 3ème année consécutive a animé les rues de la ville pendant quatre jours. Un grand succès populaire malgré quelques flottements dans l’organisation.
Le festival Libertalia a été organisé la première fois en 2009 à l’initiative de la Commune Urbaine de Diego Suarez pour célébrer le cinq cent neuvième anniversaire de la découverte de la baie de Diego Suarez par l’escadre des navigateurs portugais Diego Dias et Fernan Soares. Devant le succès de la première édition, la ville a décidé de poursuivre l’aventure en affichant l’ambition d’en faire « l’événement culturel et sportif international du sud de l’Océan Indien» (selon le communiqué de presse de l’organisation). Si le programme était très chargé et à la hauteur de cet objectif, et le public nombreux, bien présent et enthousiaste, le déroulement des festivités a été entaché par quelques faiblesses de l’organisation…
Le festival s’est ouvert vendredi après midi par un grand carnaval auquel plus de soixante-dix associations et groupements ont pris part. Le thème choisi était la mise en scène de l’histoire de la ville et de la baie. Parmi les époques représentées on a pu reconnaitre les identités culturelles Sakalava, Antakarana, Anjoaty, un bateau pirate, l'époque royale, le temps des français, l'indépendance. Mais c’est aussi tous les représentants de la société civile qui ont participé : les fokontany, les communautés étrangères (réunionnaise, mauricienne, indienne, arabe, chinoise, comorienne), la jeunesse, les scouts, les associations sportives : kapoera, moraingy, athlétisme, art martiaux (12 disciplines représentées), handball, football, basketball, les arbitres, les personnes handicapées, les pousse-pousses, les rollers, bicyclette, moto (scooters et autres), taxi moto, taxi ville, bus… Des opérateurs économiques de la ville avaient également envoyé des équipes.
Les centaines de participants, après une interminable mise en place, ont formé un cortège qui a défilé joyeusement dans les rues de la ville, depuis le centre ville jusqu’au parcage Anamakia, puis au gymnase et au « croisement Y » sur la route de l’université, avant de revenir vers la place de l’Hôtel de Ville où devaient se tenir les discours. Las, l’affluence et le temps de mise en place avaient été largement sous estimés par les organisateurs et quand est venu le temps des discours, la nuit était déjà là et chacun s’en est rentré chez soi, laissant une place désertée en face de la tribune officielle et les discours y ont été singulièrement brefs…
La journée de samedi s’est ouverte par un Joro (sacrifice traditionnel) en face de Nosy Lonjo, le Pain de Sucre, haut lieu de la culture traditionnelle du nord de Madagascar. Et c’est de là qu’a été donné le départ d’une régate de pirogues qui ont rallié le port après avoir contourné toute la ville.
Une course de scooter devait ensuite avoir lieu au départ de la place Kabary, mais de scooters nulles traces… En revanche, les pratiquants du Roller Club de Diego Suarez ont assuré des démonstrations spectaculaires devant un public de plus en plus nombreux sur l’esplanade de Madauto, où ils ont rivalisé d’audacité pour sauter par-dessus une, puis deux personnes, puis quinze… et pour enfin sauter par-dessus une voiture. Pour la plus grande joie des plus jeunes -et la plus grande inquiétude pour les autres. Pendant ce temps sur la place de l’Hôtel de Ville se déroulaient diverses animations culturelles de danses, de chants traditionnels et modernes, auxquelles participaient des centaines de femmes. Des démonstrations d’arts martiaux, également, et une scène ouverte où les jeunes ont pu faire montre de leurs divers talents. La soirée se poursuivait ensuite à l’hôtel de la poste par un défilé concours pour l’élection de la miss du festival dans la chaude ambiance que l’on imagine…
Dimanche était la journée des sportifs, qui a commencé par une course pédestre entre Arrachart et la place de l’Hôtel de Ville, à laquelle ont participé 93 athlètes dont 31 dames répartis en 4 catégories. Une course cycliste s’élançait ensuite avant celle de pousse-pousses (qui déchainait l’enthousiasme des spectateurs comme à chaque fois que se déroule une telle course : à quand un circuit officiel ?).
L’après midi, un match de football au terrain municipal a vu s’affronter le Racing Club de Nosy Be qui représentait la Région DIANA et l’AJESIAIA d’Antananarivo qui représentait la Région Analamanga. Les deux équipes étaient à égalité 1 à 1 à la fin du temps réglementaire, et c’est aux tirs aux buts que l’équipe de Nosy Be l’emportait sur le score de 4 à 2. Au stade annexe avait lieu un grand gala de moraingy. Le soir, un grand feu d’artifice marquait l’apothéose du festival (pour la plus grande surprise de tous : il n’avait pas été annoncé !).
La journée de lundi était consacrée à la remise des lots aux vainqueurs des différentes épreuves, et aux discours officiels de clôture.
Par la très grande participation du public, le festival a démontré cette année la réalité de son potentiel. Mais pour arriver à avoir le rayonnement international auquel il prétend, il faudra que l’organisation tire les enseignements des trop nombreux manques qui sont apparus : aucune des épreuves sportives ne bénéficiait d’une sonorisation, trop d’événements annoncés n’ont pas eu lieu, d’autre qui ont eu lieu n’étaient pas annoncés, les horaires pas respectés, etc…
Et il manquait sans doute également quelques grandes têtes d’affiche pour animer les soirées.
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Photos : © Jean-Baptiste Mansuy - Philippe Zénone / La Tribune de Diego - Tous droits réservés