La Compagnie Cap Sud ou « La révolution dans le nord »

Le nom de la compagnie qui regroupe une vingtaine de danseurs à Diego Suarez et une centaine à Sambava a toujours intrigué plus d'un… En effet, pourquoi Cap Sud alors que l'on se trouve dans la partie nord de Madagascar ?

« Tout simplement parce que Madagascar se trouve dans la partie sud du Globe terrestre et l'art est un outil de communication universelle majeur dont les artistes ont le privilège de pouvoir utiliser, plus que quiconque, pour faire passer des messages et donner la parole à ceux qui n'en ont pas … communiquer avec le moyen le plus simple et accessible qui soit : Le corps » explique le chorégraphe Cerveau Kotoson.

C'est ce que les danseurs -comédiens de la compagnie Cap Sud ont fait le 14 décembre dernier, à 18h30, dans les locaux de l'Alliance française d'Antsiranana, avec leur dernière pièce intitulée «Le Prix de la Vie ».
Une pièce de danse contemporaine montée par le danseur -chorégraphe Cerveau Kotoson, qui est aussi Responsable des activités culturelles et artistiques de l'Université Nord d'Antsiranana.
« Le Prix de la Vie» a montré avec une émotion partagée par un public conquis les différentes facettes de ce que nos quotidiens nous demandent souvent de payer : le prix de nos joies, le prix de nos peines, le prix de nos succès, le prix de nos échecs… le prix de ce que nous devons aux autres ou le prix de ce que les autres nous doivent… Le prix de nos rancoeurs, le prix de nos pardons … le prix de nos silences, le prix de nos mots… Tantôt en solo, duo, trio, quartet ou tous ensemble, les danseurs, dans un décor et costumes minimalistes se mouvaient gracieusement sur la scène qui représentait successivement l'harmonie sociale, la recherche de soi, les luttes de classe, les intrigues, la complicité, l'indifférence, l'entraide, la cupidité, la faim, l'insouciance, la folie pour se terminer sur une séquence où tout le monde est égal devant l'eau assassine, purificatrice, vivifiante ou juste rafraîchissante…L'essence de la vie…Le Prix de la vie… Les corps souples, les mouvements félins, tantôt lents, tantôt agressifs. Les sept danseuses, Marcella, Micheline, Hartinah, Berthela, Nina, Faida, Alysa, ainsi que le chorégraphe Cerveau ont ténu en haleine un public commençant à apprécier à sa juste valeur, la danse contemporaine et les expressions corporelles…
Dans son allocution, Bruno Duparc, Directeur de l'Alliance française d'Antsiranana, a réitéré son entier soutien aux initiatives culturelles de la compagnie Cap Sud qui est depuis plusieurs mois déjà en résidence de création artistique dans les locaux de l'Alliance. L'Alliance française soutient en effet la compagnie dans ses activités, notamment en ayant participé activement à la prise en charge intégrale du déplacement de quatre de ses membres, invités en septembre dernier à participer au 9ème festival international de danse contemporaine à Antananarivo . En attendant de voir la prochaine création de cette jeune compagnie de danse, il est possible d'en rencontrer les danseurs dans les locaux de l'Alliance, le lundi, mercredi et vendredi de midi à quatorze heures.