Plus de 20 000 spectateurs étaient dans les rues de la ville et dans les quartiers pour une semaine entière de festivités, quelque peu perturbée toutefois par des délestages et des troubles fêtes...
Le festival des arts de rue d'Antsiranana, Zegny 'Zo n'est plus à présenter auprès de la population de la ville, en particulier des plus jeunes qui acclament les marionnettes géantes durant leur parade dans les rues de la ville. Chaque année, cet événement culturel d'envergure internationale attire un public local ou de passage de plus en plus nombreux.
Cette année, pour sa septième édition, ce festival des arts dans la rue était placé sous le thème « Arrête ton cinéma ! ». Une expression familière que l'on dit à un enfant qui n'est pas très sage... et c'est ainsi que Zegny'zo veut être : dissipé, agité, dérangeant parfois... Un festival surprenant, certes, mais fidèle à ses objectifs de rencontres, d'échanges et de diffusion de la culture pour tous, partout, dans la rue et au cœur des quartiers.
Créé et organisé depuis 2007 par la compagnie de théâtre Zolobe, le festival Zegny'Zo est devenu au fil des années une manifestation culturelle d'envergure internationale et qui agit pour le développement culturel et artistique dans la région DIANA. Porté par des acteurs locaux organisés à travers un réseau artistique, associatif et institutionnel large, il vise à faire de la ville de Diego Suarez un pôle culturel dans la zone Océan Indien. Il est soutenu par de nombreux partenaires associatifs, institutionnels et privés.
Une semaine entière de festivités, et de diversités
Si l'ouverture officielle du festival s'est déroulée le mercredi 22 mai à l'Alliance française d'Antsiranana en présence des autorités locales et des invités de la zone Océan Indien, les festivités ont commencé dès le mardi soir, notamment avec un spectacle intitulé « Tous artistes, tous en piste » présenté par les élèves de l'école primaire du Lycée français Sadi Carnot, et qui a remporté un énorme succès auprès du public venu en nombre.
« Arrête ton cinéma » était le thème de cette septième édition. Pendant 6 jours, du 21 au 26 mai, les arts visuels ont accompagné et mis en valeur les artistes des arts vivants qui étaient à l'honneur : Atomix (Cirque aérien, Mayotte), Kozman Ti Dalon (Musique, danse, La Réunion), Aléa des possibles (Cirque, Tananarive), Cie Tahala (Danse contemporaine, Tamatave), Compagnie Zolobe (Théâtre, cirque, Diego Suarez).... Des ateliers de formation, des rencontres, organisés par La Lanterne Magique (Cinéma, vidéo, La Réunion) et Les Rencontres du Film Court (Cinéma, Tananarive) ont aussi permis aux jeunes artistes de se former, aux habitants de Diego Suarez de porter un regard différent sur leur ville et aux professionnels d'échanger sur leurs pratiques. Une occasion pour tous, à travers les arts, de s'interroger sur les mutations du monde actuel tout en valorisant la culture traditionnelle si riche de Madagascar. Ainsi les films courts, les marionnettes, le cirque, la danse, les arts plastiques ont cotoyé le Hira gasy, le salegy, le maloya ou le jazz... Outre les animations dans les quartiers de Tanambao Tsena, Ambohimitsinjo ou Cité Ouvrière tout au long de la semaine, comme à chaque édition, les parades dans les rues et quartiers de la ville ont été les temps forts de ce week-end de festivités. Elles ont en effet rassemblé tous les artistes et compagnies du festival, associations partenaires, bénévoles et ont mobilisé des milliers d'habitants, enfants comme parents. Une grande scène a par ailleurs été installée sur la place de l’Indépendance durant le week-end du 25 et 26 mai, où se sont succédés des spectacles, concerts et projections en plein air.
Des trouble-fêtes
Si les spectacles ont été quelque peu perturbés par des coupures de Jirama (électricité), devenues à nouveau récurrentes ces derniers jours dans la capitale du Nord, quelques incidents plus graves ont entaché les spectacles et la grande parade finale. Des bandes rivales en auraient en effet profité pour régler quelques comptes au beau milieu de la foule. Plusieurs jets de pierre ont eu lieu provoquant la panique et des mouvements de foule importants malgré un dispositif de sécurité renforcé. Fort heureusement, ces incidents n'ont fait que quelques blessures légères mais nombreux sont ceux qui, inquiets, ont tout simplement préféré rester chez eux.
Faute de moyens suffisants, en raison de la difficulté d'obtenir des financements et des restrictions budgétaires de toute part, ou d'une mobilisation moins importante des partenaires et des organisateurs, cette édition a comme chaque année été un grand succès populaire mais n'avait pas l'envergure de la dernière édition du Festival Zegny'Zo en 2012. L'occasion pour les organisateurs, partenaires, bénévoles de faire le bilan, de réfléchir à la question de continuer à « Tourner » ou... d'« Arrêter le cinéma ».
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https://latribune.cyber-diego.com/culture/939-zegnyzo-7eme-edition.html#sigProIdf177d18086
Photos : ©La Tribune de Diego
La Compagnie Zolobe, organisatrice du Festival Zegny'Zo !, en partenariat avec l'Alliance française et la Commune Urbaine d'Antsiranana remercie tous ses partenaires, les partenaires institutionnels, les Grands Papas du festival, Les Tontons du festival, les Grands Frères (Hôtel-restaurant La Rascasse, Snack-bar-cabaret La Vahinée, Hôtel Le Bougainvillier), les Petits Frères (Madaway Tour, SOTROMI, Hêtel Le Colbert, Patrick Sambiase, Toto Circuit Tour, Sophie, Boutique Ino Vaovao, Xbat), les Amis du festival et tous ceux qui ont offert leur soutien pour la réussite de ce bel événement culturel.
Commentaires
Zegny zo agnisany raha farany tiako tam za bala tagny et je pense que je ne suis pas la seule a aprecier.
Ce qui est etonnant aussi c est que face a une telle activite les autorite ne renforcent pas la protection de spectateurs :(
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