Le bassin de radoub du chantier naval est dans un état critique et nécessite rapidement une réhabilitation. Grâce à l’acquisition de nouveaux matériels et l’ouverture du centre de formation professionnelle, les autorités et dirigeants de la SECREN s’accordent à dire que la société commence à se redresser
De nombreuses manifestations ont eu lieu à la Société d’étude, de Construction et de Réparation Navale d’Antsiranana en fin de semaine dernière. Réunion du conseil d’administration, inauguration du centre de formation professionnelle avec une messe qui s’est tenue dans l’après-midi du vendredi 13 septembre, remise de médailles aux membres du personnel dont 139 décorés Chevalier de l’Ordre national, 6 ont obtenu leurs médailles du travail bronze-argent, 19 argent et 93 bronze.
Le Centre de formation technique et professionnelle
« Maintenir en vie et sauver la SECREN » tel est le centre de toutes les attentions, autant des politiques que des autorités et des employés de la SECREN. Un milliard d’Ariary, une promesse du Président de la Transition a permis la réhabilitation du bâtiment et l’ouverture du Centre de Formation Technique et Professionnelle de la SECREN ou CFTPS. Le centre comporte 27 salles ; mesure 82m de longueur et 21m de largeur. Le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation Professionnelle, le ministre de la Communication et de l’Information et le ministre des Sports étaient à Antsiranana pour la cérémonie officielle d’inauguration qui s’est tenue le samedi 14 septembre. Dans son allocution, le Directeur Général de la SECREN, Abel Ntsay a rappelé que le bâtiment a été construit durant la période coloniale, il abritait à l’époque l’atelier bois et fer. C’est en 1945 qu’il devient centre d’apprentissage et en 1971 l’EFT ou Ecole de Formation Technique. En 1981, l’école a fermé en raison de la situation difficile par laquelle est passée la société. En juin 2013, les arrêtés ministériels pour l’agrément des filières et l’autorisation d’ouverture ont officialisé la reprise des activités de formation de la SECREN.
Formation de la relève
Assurer la relève, tel est l’objectif de la société en ouvrant la porte de ce centre à tous les jeunes de 18 à 25 ans, titulaires du Brevet d’Etudes de Premier Cycle (BEPC+) ou équivalent. Le recrutement des 180 élèves ouvriers se fera par concours national. Pendant deux ans, le centre formera des ouvriers, qualifiés, certifiés et polyvalents. Pour leur deuxième année de formation, les meilleurs élèves signeront un contrat d’apprentissage et percevront un présalaire d’assiduité. La formation qualifiante est payante et six filières sont proposées : la formation en ajustage, en fabrication mécanique, chaudronnerie tôlerie, chaudronnerie tuyauterie, l’électromécanique et l’électronique d’application. Les cours théoriques et pratiques seront prodigués par des enseignants de l’Institut Supérieur de Technologie, du lycée technique et professionnel, de l’INSCAE et de l’Université d’Antsiranana. Le CFTPS accueillera ses premiers apprentis au plus tard au mois de janvier 2014. Pour la formation modulaire d’entreprise, les employés des autres sociétés et entreprises pourront accéder aux formations qui y sont proposées au mois d’octobre de cette année. La devise du CFTPS est : « Tsara fôtotro, mahadigny, mamahatra » ou « de bonne base, persévère et s’enracine ». De nouveaux matériels ont été apportés par les ministres pour les travaux pratiques du CFTPS : une tour, une aiguille-mètre professionnelle, une mesure de vitesse de rotation… En s’adressant aux jeunes, venus nombreux à cette inauguration, le ministre de l’Enseignement Technique et de la formation professionnelle les a invités à toujours se former car « le monde et la technologie sont en perpétuelle évolution ».
Inauguration du CFPS en présence des autorités
Le centre comporte 27 salles dans un bâtiment de 1 722m2. Le centre est ouvert à tous les jeunes de 18 à 25 ans, titulaires du Brevet d’Etudes de Premier Cycle (BEPC+) ou équivalent. Le recrutement des 180 élèves ouvriers se fera par concours national.
Restructuration pour « sauver » et développer la SECREN
La restauration de la crédibilité du chantier est posée par la direction générale de la SECREN, par le ministère de tutelle, le conseil d’administration et l’Etat comme la priorité. Malgré les pertes qui se sont cumulées dues aux nombreux charges (carburant, électricité…) et à la mauvaise gestion, malgré la vétusté des matériels et des équipements, la fermeture ou l’abandon de cette société d’Etat n’est pas envisageable. Elle emploie plus de 8OO personnes, le savoir-faire du personnel est reconnu dans le monde, l’avantage de son emplacement dans la baie et qui s’ouvre à l’Océan Indien n’est plus à présenter et par conséquent son important apport pour l’économie nationale. La société a encore des clients qui lui sont fidèles depuis de nombreuses années. Parmi les priorités, l’augmentation du capital de 400 millions d’Ariary à 8 milliards 800 millions d’Ariary. Augmentation déjà validée en conseil des ministres et qui ne nécessitait plus que l’accord du conseil d’administration. Au niveau des cadres dirigeants, un nouvel organigramme « rajeuni » a été établi au mois de février de cette année. Dans le cadre de ce développement de la SECREN et pour répondre à l’attente de sa clientèle qui exige des matériels et des modes de travail certifiés, la société s’est dotée d’une équilibreuse pour moteur électrique, d’un compresseur d’air et d’un élévateur télescopique qui permet les travaux en hauteur dans le bassin comme le sablage ou la peinture. Un deuxième achat est prévu avant la fin de cette année.
De grands travaux à entreprendre
D’autres travaux, vitaux pour cette société d’Antsiranana sont en attente de financement et de déblocage de fonds : la réhabilitation du bassin de radoub dont le dernier entretien remonte à 1988. L’on peut lire sur le site de la SECREN que « les travaux devront commencer cette année avec la réhabilitation des circuits électriques par l’Entreprise COLAS ». Il a été annoncé lors de l’inauguration du CFTPS que la réparation du deuxième bateau-porte ne tarderait pas à commencer. Notons qu’entièrement fonctionnels, les deux bateaux-portes augmenteraient la productivité car deux bateaux peuvent accéder à la cale sèche selon les durées de réparation. Le chef de région Romuald Bezara a insisté sur la régularisation du transfert juridique des terrains à la SECREN. Le ministre Ndremanjary Jean André, représentant le Président de la Transition à la cérémonie a répondu que le ministère concerné s’y penche déjà et que cette régularisation ne tarderait pas à être finalisée. Mais pour gagner la confiance de nouveaux clients et garder ceux qui n’ont pas encore abandonné la SECREN, la remise à l’état neuf des infrastructures et des matériels ainsi que des équipements est indispensable. Cette remise à l’état neuf nécessitera pourtant de gros investissements.
■V.M
Commentaires
Dans l'océan indien combien de bassin du genre existe-il à proximité par rapport à Mayotte (française), Comores, îles de la réunion (française), île Maurice (Commonwealth) etc. ?
Ce bassin de réparation naval a t-il encore un potentiel d'utilité international, pour avoir une aide d'un pays avancé que personne ignore ?
Aujourd'hui même la Syrie héberge des bases navales Russes pourquoi pas Madagascar des bases navale françaises par exemple (langue plus facile à comprendre pour tous à peu pré).
La chancellerie chancelle pour ne pas y être invitée quand François Hollande parade au Mali?
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