La société indienne VGA et la société malgache Sodhai projettaient de cultiver 400 ha. Ayant pris du retard, seuls 100 ha ont été plantés avec des semences d’espèces différentes...
«C’est une année pilote», explique-t-on chez VGA. Le projet de plantation de maïs, de riz et de pistache à Sakaramy ne tiendrat- il pas ses promesses? Il serait hâtif de tirer des conclusions après 5 mois de
lancement. Mais à voir l’allure des champs de maïs qui avaient été inaugurées en janvier à Sakaramy sur la route de Joffreville par l ’ ambassade de l’Inde, le directeur de la société indienne VGA, M. Rajpal Singh et la société malgache Sodhai (Société de développement hydro-agricole intégrée de Madagascar), la question peut être posée.
Beaucoup de maïs semblent malingres, jaunis, comme prématurément vieillis . Certains maïs semblent en outre avoir une croissance beaucoup plus rapide que d’autres, sans que l’on n’envisage de récolte séparée. Enfin, les maïs paraissent avoir manqué d’eau, les terres de Sakaramy n’étant pas naturellement suffisamment arrosées...
Pourtant, cela faisait deux ans que la société indienne VGA et la société malgache travaillaient sur ce projet, lequel veut marquer le début d’une ère de coopération nouvelle entre ce grand pays émergent qu’est l’Inde et l’île de Madagascar. Les sommes investies par la société VGA dans le cadre d’un accord de coopération, n’était pas négligeable: près de 10 millions de $, selon le directeur administratif et logistique du bureau de VGA à Antsiranana. Sur papier, le projet ne se limitait d’ailleurs pas au maïs: il comprenait également du riz et des pistaches sur une surface de 400 ha, visant ainsi à contribuer à l’autosuffisance de l’île, voire même à l’exportation de produits ‘made in Sakaramy’.
Il voulait aussi aider les paysans malgaches à améliorer leurs connaissances des techniques de fertilisation des terres agricoles. “C’est une année pilote’, explique-t-on au bureau de la société VGA, qui promet la récolte d’ici la fin du mois d’avril. Mais si plus de patience est nécessaire pour évaluer les fruits d’un tel projet, il est certain que l’impact du projet sera relativement faible cette année, à la fois en terme d’emplois créés et de maïs écoulés sur le marché. Si l’on ne sait pas encore très bien ce que vaudront les premiers maïs, le nombre de Malgaches intégrés au projet reste faible. Ainsi, il n’y a que quelques gardiens, un chef de projet, quelques conducteurs de tracteur sur une brève période et une centaine de journaliers au moment de la préparation du semis, du nettoyage et du cerclage pendant un mois. Devant la faiblesse de l’emploi et de rendement (20t/100 ha) engendrée par l’actuel projet, la société VGA promet de mettre d’autres terres en culture qui seraient à la fois mieux arrosées et plus vastes. Mais la société VGA semble buter sur un problème, voire le premier problème de toute entreprise agricole à Madagascar: celui de terres. En effet, pour obtenir l’autorisation de cultiver plus de 50 ha, il faut selon la loi du 23 juillet 2008, art. 26, faire une demande auprès du ministère chargé des domaines à.. Antananarivo. Pour Sakaramy, il aura ainsi fallu plusieurs années avant de satisfaire aux exigences de l’administration...
En l’occurrence, les 400 ha de Sakaramy qui appartiennent à l’Etat et sont mis à la disposition de la gendarmerie nationale, sont à présent loués aux partenaires du projet que sont Sodhai et VGA, laquelle assure le financement de l’opération. “Nous avons bien d’autres projets, notamment à Anketrakabe”, explique-t-on au bureau de VGA à Diego.
Mais ces projets sont soumis à la même démarche: l’autorisation de la capitale qui n’a pas que ce projet là entre les mains. Mais cela est un autre problème...
Finengo M.