L’ambassadeur de l’Afrique du sud, Gert J. Gobler a effectué une visite dans la capitale du Nord pour évoquer les possibilités de coopération entre son pays et la région DIANA
Le 6 mars, après un entretien avec le Colonel Maevalaza, chef de la Région DIANA dans son bureau, l’ambassadeur et sa collaboratrice ont tenu une conférence de presse. Cette rencontre avec les journalistes d’Antsiranana portait sur deux points : la coopération et la situation de Madagascar dans l’échiquier international après les élections.
Bien que nos deux pays soient de proches voisins, la coopération socio-économique qui existera est toute neuve. Cela est dû notamment à l’obstacle de la langue qui est désormais surmonté et au passé de l’Afrique du sud. L’ambassadeur a souligné que les relations entre les deux pays sont de longue date car elles remontent à l’époque où les Hollandais occupaient l’Afrique du sud et y emmenaient des esclaves de Madagascar. Puis sous la deuxième République malgache, la Grande île a appuyé la lutte anti-apartheid en assistant les Sud africains qui ont cherché refuge et en programmant sur la chaîne nationale des émissions de l’ANC (African National Congress). C’est à cause de ce « mauvais système de l’apartheid que l’Afrique du sud a été isolée de l’Afrique ». De 2005 à 2007, l’Afrique du sud s’est rapprochée de Madagascar pour nouer des liens de développement. L’élan a été stoppé par la crise de 2009.
Maintenant que Madagascar a un président élu et est de retour au sein de la communauté internationale, Gert J. Gobler estime que le pays doit élargir ses horizons en matière de coopération et se rapprocher des pays membres de la SADC. Le Chef de région estime que la DIANA a des potentialités économiques qui attendent d’être exploitées pour que toute la population puisse en profiter. Il a alors exprimé la volonté de la région de s’engager dans des accords de coopération avec l’Afrique du sud. Ces accords pourraient lier les deux gouvernements ou une région sud africaine avec la DIANA. L’ambassadeur soutient qu’une coopération basée sur de l’aide n’est plus à encourager. Au contraire, c’est une coopération gagnant-gagnant qu’il faut établir, des investissements qui généreront des bénéfices à chaque partie. L’Afrique du sud encourage une extension des relations de partenariat de Madagascar vers d’autres pays car les liens (à long terme) avec la France et les pays de l’Océan Indien sont « naturels ». Il s’agit donc maintenant de se pencher sur des opportunités d’affaires. Dans un futur proche, une commission mixte entre les chambres de commerce et d’industrie de Madagascar et de l’Afrique se tiendra à Antananarivo, un séminaire économique sera organisé durant la foire internationale de Madagascar au mois de mars. La participation de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Diego Suarez est d’ailleurs attendue.
Pendant ce séjour à Antsiranana, l’ambassadeur a rencontré des autorités politiques d’Antsiranana et de la région ainsi que des personnes ressources du secteur privé : de l’industrie, du commerce et du tourisme notamment. Au niveau économique, la coopération s’étendrait à d’autres secteurs, mais dépendra également des opportunités d’affaires. L’ambassadeur de l’Afrique du sud a avancé que la coopération toucherait aussi l’enseignement supérieur. Une entente entre l’université de l’Afrique du sud et l’Université Nord d’Antsiranana est envisagée. Il a affirmé par ailleurs que cette visite dans le nord avait aussi pour but de connaitre les besoins de la population malagasy sur le plan économique et social.
Sur le plan politique, avec l’élection démocratique du chef de l’Etat malgache, Madagascar a fait son retour au sein de la communauté internationale, de la SADC et de l’Union Africaine. Le Président de la République participera à deux sommets internationaux dont le premier à Washington pour la rencontre Etats-Unis – Afrique, et en avril, à Bruxelles, au sommet Union Européenne – Afrique.
En ce qui concerne le blocage politique actuel (sur la nomination du Premier Ministre), Gert J. Gobler a rappelé que la communauté internationale n’interviendra pas, et donc, n’est en rien resonsable dans le ralentissement de la sortie de crise.
■ V.M