La ruée vers le nouveau filon d’or découvert près de Betsiaka, suscite bien des convoitises.
Si des centaines, voire des milliers de Malgaches s’installent aux alentours du nouveau filon situé entre 8 et 16 mètres de profondeur, pour tenter individuellement leur chance, en creusant un trou ou pour les enfants, à l’aide de simple écuelles, il n’est pas facile de comprendre comment le marché s’organise officiellement.
Au Bureau central des Mines de diego, on explique que pour acheter de l’or, il faut une carte annuelle de collecteur qui coûte environ 220 000 Ariary.
La réglementation qui régit en partie ce marché est le Code minier de 2005., mais ce code est introuvable dans la région...
Pourtant, les services des mines reconnaissent que plusieurs milliers de personnes travaillent actuellement à Betsiaka, mais qu’aucune carte de collecteur n’a été pourtant délivrée en 2010.
Sur place, il existe bel et bien des collecteurs (cf photo) qui ont pignon sur rue, avec une police à leurs côtés qui les surveillent. Aux yeux de l’administration, ces collecteurs là sont informels. A la question de savoir qui peut alors acheter de l’or à un collecteur, avec quel taxe et quel droit d’exportation, le bureau central des Mines n’a pas de réponse officielle à apporter, si ce n’est de renvoyer le citoyen désireux d’acheter de l’or au service des Mines et de l’octroi, 34 rue Amiral Pierre.
Et dans ce lieu, la surprise est grande: aux côtés de Mme Véro et du maire de Betsiaka qui se trouve dans les bureaux, on explique qu’il existe actuellement 56 collecteurs informels...dont le maire en personne. Nous avons demandé au maire s’il était content que sa commune soit riche puisqu’elle doit prélever 1,4% de la valeur de l’or extrait. En guise de réponse, la question a déclenché rires et sourires entendus comme seule réponse. Mais l’enquête en est resté à ce stade peu avancé: Mme Véro n’a pas de réponse à apporter sur la patente que le collecteur doit payer, ni sur la quantité d’or que l’on peut acheter, et encore moins sur ce que l’on peut exporter.
Il semble que le marché de l’or fonctionne de façon aussi opque que celui du bois de rose, puisqu’il est aujourd’hui manfiestement informel. Si chacun a sa chance, qu’un enfant peut venir vendre ses quelques décigramme pour 3000 Ar, le décigramme et plus de 40 000 Ar le gramme de poudre d’or non raffinée, il semble que les gros gains soient réservés à un cercle restreint qui ne cherche surtout pas à ce que la transparence se fasse sur ce secteur juteux en ces temps de crise mondiale où l’or vient à manquer et son prix à grimper. Pour donner une petite idée néanmoins de l’importance des gains qui peuvent être extraits du sol de Betsiaka en ce moment, on avance le chiffre de plusieurs dizaines de kilos de poudre d’or par semaine...
Mais là aussi, on reste dans le flou.
Séraphin B