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Catégorie : Economie
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La connaissance que Ranaivo Jean Claude  a de son métier, ce n’est pas à l’école ni dans un centre de formation qu’il l’a acquise, mais bien par ses propres moyens, « sur le tas »
La connaissance que Ranaivo Jean Claude a de son métier, ce n’est pas à l’école ni dans un centre de formation qu’il l’a acquise, mais bien par ses propres moyens, « sur le tas »

Ranaivo Jean Claude est un constructeur de bateaux et de petites pirogues de Ramena. Autodidacte, entre 1980 et 2014 il a fabriqué pas moins de 12 bateaux et 20 pirogues

Ranaivo Jean Claude était pêcheur et possédait une petite pirogue. Il habitait au bord de la plage et avait une très forte envie d'avoir lui aussi un grand bateau comme ceux qu’il voyait évoluer à Ramena, jusqu’ au jour où il a décidé de construire lui même son propre bateau.

En 1980, il s’est lancé dans la construction de son premier bateau. Quand le bateau a été construit, il l’a essayé pour la première fois il s’est rassuré : le bateau marchait très bien. A partir de ce jour, les gens du village, convaincus par ce premier essai, ont commencé à lui confier la fabrication de leurs bateaux. Il lui est arrivé également de fabriquer des petites pirogues. C’est ainsi qu’il est devenu un charpentier de marine reconnu à Ramena. La connaissance qu’il a de son métier, ce n’est pas à l’école ni dans un centre de formation qu’il l’a acquise, mais bien par ses propres moyens, « sur le tas ».
Ses clients sont les gens du village, ou parfois les étrangers qui viennent y habiter. Ce sont les gens qui travaillent en groupe -les pêcheurs qui travaillent en équipe- qui s’intéressent surtout à ce type de grand bateau. Sans oublier les gens qui font la location de bateaux pour visiter la mer d’Emeraude. Il y a également de simples particuliers qui ont envie de posséder leur propre bateau pour le plaisir, ou pour la famille.
Acheter un bateau ce n’est pas comme aller à la boutique et acheter un pantalon, il faut se rendre compte que ça demande du temps et beaucoup d’argent.
Il faut trois mois à Jean Claude pour fabriquer un bateau si les matériaux nécessaires sont déjà complets. Il demande entre 1 400 000 Ar. à 1 600 000 Ar. par la construction d’un bateau traditionnel. Cette somme comprend la paie de son manœuvre qui reçoit 600 000 Ar.

Ranaivo Jean Claude, charpentier de marine autodidacte à Ramena
Ranaivo Jean Claude, charpentier de marine autodidacte à Ramena

Les petites pirogues intéressent plutôt les pêcheurs qui préfèrent travailler seuls ou en petit nombre. Pour fabriquer une pirogue, Jean Claude demande une somme de 100 000 Ar. Dans ce cas, il n’a pas besoin de manœuvre.
Il faut ensuite trouver les matériaux. Il achète auprès des villageois de Bobaomby le bois qui servira à façonner les membrures.
Il ramène de la ville de Diego Suarez les planches de 4 m qu’il utilise pour le bordage, les madriers qu’il utilise pour l’étrave, l’étambot et la quille, des tringles, des clous, etc..
Depuis qu’il construit des bateaux, Jean Claude n’utilise pas de machines, il travaille à la main et avec des outils traditionnels comme : herminettes, haches, scies, serre-joints, etc..
A l’heure actuelle, Jean Claude souhaite évoluer et remplacer les outils qu’il utilise par des outils plus modernes tels que : scie circulaire, ponceuse, rabot électrique, mais ceux-ci coûtent cher.
Jean Claude a 50 ans, il a été marié mais depuis la séparation avec sa femme il vit seul. Il n’a pas des enfants.
Selon lui, les bonnes années, on peut vivre du métier de charpentier de marine. Mais il y a les mauvaises années pendant lesquelles il n’a pas ou trop peu de commandes.
Ses objectifs sont : de développer son métier, et de fabriquer le plus de bateaux possibles. Il voudrait évidemment partager l’expérience qu’il a accumulé.
D’ailleurs, il a déjà formé deux jeunes de son village. Et ils font toujours appel à lui en cas de difficulté. Maintenant, ils s’en sortent très bien tous seuls.
Comme projet pour cette fin d’année, il a déjà une commande pour un jeune couple, et il va commencer le travail avant la fin de l’année.