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Catégorie : Economie
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La maquette du projet « Andrakaka 2020 » présentée par NBSI à l’Hôtel de la Poste
La maquette du projet « Andrakaka 2020 » présentée par NBSI à l’Hôtel de la Poste

La vision de Zasy Lucien pour la réhabilitation de l’aéroport d’Andrakaka est-elle entrain de prendre forme ? Le projet est titanesque : la seule construction de l’aéroport coûterait environ 1 400 milliards d’Ariary, soit environ 450 millions d’euros. Des investisseurs s’y intéressent pourtant, avec raison

Une vision trop ambitieuse et démesurée ?

La première journée de la conférence internationale sur les investissements stratégiques dans le Nord de Madagascar a démarré par une succession de présentations de projets. Le dévoilement du projet industrialo-aéroportuaire concocté par le NBSI (Northern Madagascar Board of Strategic Investments) a surpris plus d’un. Les avis sont partagés, d’une part ceux qui trouvent que le projet est trop grand et irréaliste. D’autre part, ceux qui arrivent à en imaginer la réalisation. Le cabinet d’architecture chargé de l’étude conceptuelle du projet de complexe industrialo-portuaire assure que « les grands changements viennent des grandes ambitions ». Ce projet ambitieux de Freddie Mahazoasy et du NBSI serait implanté à Cap Diego, un plateau de 3 000 ha. Il s’agit de l’opérationnalisation de l’aéroport d’Andrakaka pour en faire  un aéroport international, assorti de la création d’une zone industrielle, d’un centre d’affaires, d’un port de plaisance à la place de l’actuel, et près de 2 000 mètres de quais pour un nouveau port de commerce. Pour permettre le fonctionnement de cet ensemble, un pont de 1 km 200 m pour relier Cap Diego à la ville d’Antsiranana est également compris dans ce projet. La vision 2020 d’Andrakaka était présentée à partir de maquette, d’images 3D et surtout défendue à partir d’arguments techniques.

Un projet réalisable si toutes les volontés sont mobilisées
Ce projet est réalisable, mais la société n’est pas la seule responsable dans sa réalisation. Il faut un engagement de l’autorité gouvernementale et des régions concernées  Koto Armand,PDG de Madavao

Les investisseurs internationaux séduits ont en tête un plan . pour la mise en place des infrastructures et une stratégie pour la création de bénéfice. La société Madavao soutient avoir les finances et la technologie pour la réalisation du projet, de la mise en place des infrastructures jusqu’aux actions auprès des industriels et investisseurs internationaux. « Nos partenaires financiers attendent que l’État donne son agrément écrit. Seulement, ils ne sont pas disposés à attendre trop longtemps » indique Serge Stephen, directeur exécutif de Madavao. Koto Armand, Président Directeur Général de la société ajoute « Ce projet est réalisable, mais la société n’est pas la seule responsable dans sa réalisation. Il faut un engagement de l’autorité gouvernementale et des régions concernées ». XEMC (Xiangtan Electric Manufacturing Group Company) s’intéresse à la production d’électricité par l’énergie éolienne et le solaire. Une étude préliminaire a été effectuée : la radiation solaire à Cap Diego est en moyenne de 1 700 kWh/m2 et la vitesse moyenne du vent de 8,8m/s. Cette société est disposée à fournir 20MW de puissance par éolienne et 20MW par l’exploitation solaire.

La situation actuelle de l’aéroport Arrachart et l’aérodrome d’Andrakaka

L’ingénieur en aéronautique Ravelomanantsoa Arnold Rodgers a fait état des limites de l’aéroport Arrachart. La piste de l’actuel aéroport d’Antsiranana est la plus courte de toute l’île, elle est de 1 500 mètres de longueur. L’aéroport présente « des problèmes de servitude aéronautique de dégagement ». Pour créer une surface de dégagement, l’expropriation et le déplacement de la route nationale n°6 sont nécessaires. Il avance que « le développement urbain dans la zone d’implantation de l’aéroport est un facteur de danger pour les habitants et la navigation aérienne ». Ces explications sont confirmées par le directeur de patrimoine de l’aviation civile de Madagascar et du technicien, représentant l’ADEMA, Aéroport de Madagascar, organisme chargé de la gestion, de l’entretien et de l’exploitation des infrastructures aéroportuaires. « Un développement est difficile à envisager à cause du relief  : la présence notamment de falaises et de la montagne des Français située dans l’axe de la piste, un problème pour le décollage de gros porteurs ».
En ce qui concerne l’aérodrome d’Andrakaka, la piste est longue de 2 600 mètres. Dans son état actuel, la capacité de l’aérodrome lui permet d’ores et déjà de recevoir des gros porteurs. La situation de Diego Suarez dans l’Océan Indien en ferait le « hub » (carrefour) qui manque actuellement pour permettre aux compagnies aériennes de faire baisser drastiquement leurs coûts en regroupant la partie internationale des vols longs courriers vers et depuis l’Europe, avant de répartir les passagers vers les destinations finales en vols régionaux.

L’aéroport international d’Andrakaka

L’architecture présentée par le cabinet Rafano est « empruntée de l’aéroport de Dubaï ». L’étude que l’équipe de l’ingénieur en aéronautique a effectué n’est pas détaillée. L’on sait néanmoins que la capacité d’accueil de l’aérogare serait de 472 248 m2 soit 20 000 passagers en heure de pointe. L’aéroport est prévu être doté de parking d’avion gros porteurs possédant 38 postes de stationnement et 10 postes pour le parking d’avions cargo. L’aéroport pourrait accueillir 120 mouvements d’avions. Les deux pistes d’atterrissage en chaussée souple seraient de 3 800m de longueur et 60m de largeur. Le coût de la construction de l’aéroport est estimé à environ 1 429 milliards 866 millions d’Ariary.
Freddie Mahazoasy soutient que les résolutions prises lors de la conférence internationale pour la réalisation du projet seront communiquées à l’assemblée nationale et à l’exécutif. 

■ V.M