Imprimer
Catégorie : Economie
Publication :
À cause de la campagne de vanille, une différence de pouvoir d’achat existe entre la population de Diego Suarez et de Sambava. L’argent qui circule dans la ville de Sambava augmente le pouvoir d’achat de la population locale
À cause de la campagne de vanille, une différence de pouvoir d’achat existe entre la population de Diego Suarez et de Sambava. L’argent qui circule dans la ville de Sambava augmente le pouvoir d’achat de la population locale

Il y a quelque temps de cela, le prix des Produits de Premières Nécessités (PPN) et des marchandises destinées à la consommation des ménages ont connu une hausse. La population de la ville de Diego Suarez s’est plainte de cette hausse, ce qui a poussé le Ministre du Commerce et de la consommation à venir au chevet des opérateurs-importateurs, des grossistes et des consommateurs du nord afin d’identifier la cause du problème et essayer de trouver des solutions

La rétention de stocks et les pénuries à l’origine de la spéculation du prix des PPN

Actuellement, le litre d’huile est à 4 200 ou 4 400 Ariary, le kilo et du sucre également ont connu une augmentation. Les fêtes de fin d’année approchent à grand pas, ce qui veut dire que le prix des marchandises au marché va encore augmenter, alors que depuis plusieurs mois une augmentation considérable a été constatée par la population. De nombreux ménages ont des difficultés à approvisionner correctement leur foyer. Selon les explications du Ministre du Commerce et de la consommation, Tazafy Armand, la spéculation du prix du PPN est le résultat de la pénurie. « Des pénuries de certains PPN sont créées par des opérateurs pour augmenter leur bénéfice. Elles sont généralement causées par des rétentions volontaires de stock. En effet, s’il y a pénurie, le prix des PPN va augmenter et les bénéfices des opérateurs par la même occasion ». Néanmoins, le Ministère du Commerce, représenté par la Direction Régionale est en mesure de faire des vérifications dans les stocks des opérateurs pour savoir s'ils ne font pas de rétention. Si un tel cas se présente, ces opérateurs seront contraints de sortir leurs stocks afin de normaliser le prix des PPN au marché. Un opérateur a signalé au ministre que la rétention de stocks de sucre qu’il y a en ce moment est due à une rumeur selon laquelle il y aura bientôt une forte exportation de ce produit. « Pour être prêt à cette exportation, les opérateurs et les grossistes conservent leur sucre, ce qui cause la hausse de prix de ce produit au marché » a-t-il expliqué. Le ministre quant à lui a clairement dit que le ministère n’a pas encore annoncé de telles exportations et que les stocks de sucre doivent être vendus dès à présent. En ce qui concerne l’huile, le même opérateur qui a pris la parole a expliqué qu’il y a en ce moment une pénurie d’huile à Mahajanga et pour faire face à cela, les opérateurs de Mahajanga achètent l’huile destinée à la consommation de la population de Diego Suarez. Ce qui a pour conséquence la raréfaction de cette marchandise et la hausse des prix.
La loi de l’offre et de la demande ainsi que le pouvoir d’achat régissent la fluctuation des prix
Selon un marchand de viande de bœuf au marché de Bazarikely, l’augmentation du prix de la viande, qui est actuellement à 16 000 Ariary, et de la viande hachée qui varie de 18 000 à 20 000 voire même 22 000 Ariary, est due à la campagne de vanille qui se déroule en ce moment à Sambava. Ces dires ont été appuyés par le Ministre du Commerce et de la consommation, Tazafy Armand qui explique que « à cause de la campagne de vanille, une différence de pouvoir d’achat existe entre la population de Diego Suarez et de Sambava. Par cette campagne, l’argent qui circule dans la ville de Sambava augmente le pouvoir d’achat de la population locale ». C’est-à-dire que les gens de Sambava peuvent acheter les bœufs vivants à un prix bien plus élevé que les gens de Diego Suarez. Suivant la loi de l’offre et de la demande, la demande de bœuf à Sambava a augmenté, avec une concentration d’opérateurs dans le domaine de la vanille et la somme considérable d’argent qui circule autour des ventes et de l’achat de vanille, le pouvoir d’achat général de la population de Sambava augmente. Ils peuvent acheter un bœuf à trois millions d’Ariary, les éleveurs de bœufs préfèrent aller vendre leurs marchandises à ceux qui l’achètent à un prix élevé, c’est-à-dire, ceux de Sambava. La viande de bœuf vendue à Diego Suarez se raréfie en conséquence et le prix ne peut qu’augmenter. Mais le ministre a affirmé que « c’est juste conjoncturel. Lorsque la campagne de la vanille cessera, je crois que le prix des marchandises destinées à la consommation des ménages retrouveront leur prix normal ». C’est également le cas de la viande de poulet et des poissons.

Des mesures à mettre en œuvre

Pour arriver à atteindre l’objectif du gouvernement, qui est de combler les besoins en PPN dans tout Madagascar, le Ministère du Commerce a besoin de mettre en place un partenariat avec les opérateurs dans le secteur de l’importation des PPN. Pour se faire, il faut d’abord mettre en place une sécurisation du secteur. Cette sécurisation se traduit par les engagements des opérateurs-importateurs à combler les besoins régionaux en PPN. Si avant, les opérateurs se chargeaient d’importer et de distribuer les PPN et que la direction régionale du commerce et de la consommation se chargeait seulement du suivi, maintenant, il faut que la direction régionale du commerce et de la consommation connaisse tous les opérateurs-importateurs de PPN dans sa circonscription. Forte de cette connaissance, cette institution se chargera de formaliser les activités de ces opérateurs pour ensuite recenser facilement leurs actions dans le domaine de l’importation. Il s’agit de connaître la spécialisation pour chaque opérateur. Une fois ces opérations terminées, chaque opérateur pourra émettre son engagement sur le PPN qu’il a choisi et les quantités qu’il peut distribuer. Chaque opérateur devra par la suite honorer son engagement. Une cartographie des besoins en PPN d’une région donnée sera consultable auprès des directions régionales du commerce. Par ces cartographies, chaque opérateur pourra prendre conscience des réels besoins de la population et pourra, de ce fait, adapter ses importations.
■ Raitra